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 (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion

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Nolan A. Wiggins
Twins : two people who are joined and can't escape each other.

Nolan A. Wiggins
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↳ Opinion Politique : anti-Gouvernement depuis les premières heures ; et pourtant, il l'a servi pendant plusieurs mois
↳ Niveau de Compétences : Niveau 1 (puma) - Niveau 84 en blague à Toto et Choupiniaiserie
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↳ Citation : Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue.
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MessageSujet: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMer 1 Nov - 20:37

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



J’ai la main crispée sur le journal. L’estomac noué, les nerfs à fleur de peau. On m’a dit qu’il était dans le coin, le papier que je tiens en main le prouve, mais… je n’ai rien à faire ici, c’est une évidence. Aucune des personnes qui m’environnent n’a quoique ce soit à faire dans le coin. C’est ça qui fait la beauté de la chose, c’est justement ça qui justifie notre présence. Et nos respirations. Combien de temps se sont écoulés depuis qu’Elias a définitivement lâché prise ? Je ne sais pas, je n’en sais rien. Mais les semaines ont défilé à toute vitesse, rongée non seulement par le Blackbird, mais aussi par la petite qui dort dans mon appartement. Et qui justifie, en partie, ma nervosité ici. En partie. Trop de choses se bousculent dans ma tête, j’ai bien trop de raison de me sentir mal à l’aise. J’erre, dans le coin, je rechigne à le quitter, je rechigne à rebrousser chemin et à laisser tomber. Et pourtant, c’est ce qui me semble être le mieux. Il me faut un contact, les choses ne vont pas pouvoir durer plus longtemps. Aucun de mes collègues ne sait que je suis ici. Pas même Giulietta. Je me suis juste esquivé. Avec un exemplaire du Blackbird dans les mains, le dernier paru – difficilement paru – avec ma plume en guise d’édito, si télégraphique, si simpliste que la différence avec Elias n’en était que plus flagrante. Une différence difficile à masquer, difficile à cacher, et que j’ai pris le parti de revendiquer. Abel a signé son premier texte officiel dans le Blackbird, ô joie, ô merveilleux. Une belle connerie. Mais surtout, un appel à l’aide caché dans ces quelques lignes visant à attirer l’attention. Et maintenant que l’attention est attirée – on va croiser les doigts pour que ce soit le cas – il faut avancer ses pions. Abel veut être envoyé en Mission, qu’un gus attentif aura pu décrypter. On a changé de chien de garde, qu’un autre gus, encore plus attentif aura pu aussi trouver dans les quelques lignes du BB. Un moyen de prendre contact. Et un contact qui tarde, maintenant que je suis sur place, mes doigts moites abîmant la feuille de chou.

J’ai la main crispée sur le journal, et j’ai fini de faire mon petit tour. Le cinquième, si je compte bien. A mes pieds, Gavin joue son rôle de chien de garde, quand bien même, après la défection de Sirius, c’est moi qui ai pris la relève. Je finis par m’adosser à un mur. Par jeter un regard en direction de mon téléphone et des logs qu’il m’envoie en temps réel sur ce qu’il a pu hacker autour de moi. Le serrurier est toujours le plus à même de forcer des serrures, hein. Je collecte les infos comme je peux, ça a toujours été ma plus-value au Blackbird, ça et le fait de remonter des PCs fonctionnels à partir des multiples carcasses trouvées dans des décharges – les carcasses les moins rouillées. Le serrurier sait craquer des serrures, et ouais, mais il sait aussi utiliser un tournevis. Et bien l’utiliser. Sans compter toute la clique des objets un peu coupants qui lui permettent de faire les clés. Hein. Misère. Je vais un peu loin dans mes métaphores, et toujours personne en vue. En dehors de ceux qui me surveillent. Et qui ne semblent pas des plus aimables. J’appuie sur ma casquette, je passe une main dans cette barbe qui atténue la ressemblance avec Liam, la seule chose que j’aie trouvée pour le moment pour me raccrocher à la certitude que je m’appelle Nolan fucking Wiggins. Et même plus Nolan Wiggins. Juste Abel. Juste Abel. En charge du Blackbird pour le moment, le temps d’une transition. Une transition vers qui ?, vers quoi ? En voilà une excellente question, on y répondra plus tard. En attendant… « Fuck » en attendant, je laisse tomber les pensées philosophiques et je prends mes cliques avant de me prendre des claques. Les gus que j’ai remarqués un peu plus tôt ont forcément fini par voir mon manège, me prennent forcément pour le maillon faible du marché noir – au mieux – ou un indic – au pire – et ont commencé à se déplacer vraiment dans ma direction. « Gavin, on décolle, le piaf se montrera pas. » Et pour décoller, on décolle en urgence, je glisse mon journal dans ma veste histoire de ne pas me balader dans Nola avec non pas un mais deux journaux rebelles sous le coude et, accessoirement, également histoire de sortir le flingue que je ne quitte pas, malgré le coup de feu qui résonne encore à mes oreilles, trop de mois plus tard. Se promener dans le marché noir de Nola sans arme, ce serait du suicide, même un crétin comme moi s’en rend bien compte.

Je me suis esquivé suffisamment vite pour leur échapper, mais je suis désormais totalement grillé, au moins pour la semaine, le mois, si ce n’est le reste de l’année. Autant pour la prise de contact douce, je ne prends pas le moins du monde la direction de mon appartement : mes pas s’infléchissent vers Mississipi river, pour une prise de contact plus risquée, moins polie mais bien plus directe.

Une caravane. Je plisse les yeux, détache la laisse de Gavin pour qu’il se dégourdisse les pattes et profite aussi de l’espace qui nous entoure plus ou moins. Et pour qu’il me lâche les basques, aussi, et qu’il arrête de chouiner. Une caravane. Je consulte encore mon téléphone, c’est la localisation que j’ai notée, retrouvée sur des bouts de papier dans les cartons d’Elias. Des tas de paperasse qui datent d’avant le Blackbird, des tas de paperasse qui datent d’après le Blackbird mais qui concernent toujours un même sujet. Et qui, accessoirement, m’ont permis de remonter jusqu’ici. Mon flingue est toujours à portée de main, ma petite bouteille remplie de potion ce matin également, je m’en envoie une lampée avant de me décider à franchir les derniers mètres qu’il reste. Via le marché noir, c’était l’approche diplomate. Là, c’est du direct, du vrai direct, aussi direct que la réaction que je vais avoir, que je risque d’avoir, que le vent que je risque aussi de me prendre s’il n’est pas là non plus. Mais bon. « Qui ne tente rien n’a rien. », comme on dit par chez nous. Ma bouteille finit dans ma poche, j’enlève la sécurité de mon flingue. Et je me décide à aller frapper. Gavin traîne un peu plus loin, s’il y a le moindre grabuge, avec un peu de chance, il m’alertera. Ou il se planquera, au choix. J’ai le doigt sur la gâchette. Les épaules rentrées dans ma veste, les lunettes de soleil sur le nez, la casquette enfoncée jusqu’aux oreilles. Avec un peu de chance, je ne suis pas directement reconnaissable comme un foutu Wiggins.

Il n’est jamais très intelligent de se pointer chez un anti-gouvernement avec la tronche d’un Ministre, après tout.

« Valdès, tu as eu mon message ? Il faut qu'on parle. »

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Cassidy H. Valdès
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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyLun 13 Nov - 14:56


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

Nolan & Cassidy
featuring

L’aube se lève à peine et le ciel s’éclaircit peu à peu, des nuages roses s’étirant paresseusement à l’horizon. En dehors de la ville, sur les chemins déserts qui côtoient les prairies, la brume se disperse doucement et le chant des oiseaux annonce le lever imminent du jour. Sur un terrain qui semble être à l’abandon, une caravane est installée sous les arbres, entourée d’herbes folles et de fleurs des champs. Le courant puissant du fleuve charrie les branches d'arbres, brisées par le dernier orage. Mais à présent, l'ambiance est si calme et paisible, qu'on en oublierait le chaos qui secoue le monde. Ces lieux, encore épargnés par les nuisances des créatures malsaines, permettent au dormeur un sommeil profond. A l'intérieur de la caravane, à la carrosserie rouillée par les intempéries, mon corps inerte repose sur la couchette.

Sous mes paupières closes, mes prunelles bougent, je vois l’invisible par delà le voile de l’inconscience. Mes membres s’agitent et soudain, je tombe lourdement du lit sans pour autant me réveiller, tant la vision qui hante mon esprit est intense. Dans ce rêve, je vois des cadavres ensanglantés qui s’amoncellent, du sang qui recouvre les murs et les sols. C’est le théâtre d’une véritable boucherie qui m’apparaît. Confusément, je sais qu'il ne s'agit pas de mon propre cauchemar mais de celui de Noah, sur lequel je n'ai aucun contrôle. En toute impuissance, j'aperçois l'auteur du carnage qui s’avance vers moi à pas lents, un homme dont le visage m’est dissimulé par un masque d’ombre. Il porte un couteau dans sa main droite et j’entends son rire qui s’envole dans l’obscurité. Il me semble qu'il se trouve là, dans ma caravane, mais je ne suis qu'un simple spectateur et je suis incapable d'agir pour l'arrêter. Alors, la lumière du jour filtre au travers des rideaux de voile translucide et éclaire l’espace d’un bref instant le visage de l'ennemi. Des cheveux mi-longs, plaqués en arrière, une barbe sombre et des yeux d'un bleu étincelants. Morienval... ?

Les yeux grands ouverts, je reprend mes esprits et je me redresse péniblement, me massant mon front douloureux. Je suis seul dans la caravane, il n’y a nulle trace de sang. Tout ceci n'était qu'un autre de ces cauchemars étranges qui défilent dans mon esprit, comme des images étrangères. Encore une fois, je ne ressens aucun malaise en particulier en m'éveillant, seule une sensation d'extrême curiosité. J'y pense encore en chauffant l'eau, puisée dans le fleuve, pour me laver. J'y pense en endossant mes vêtements propres bien qu'un peu trop usés. J'y pense en mettant de l'ordre dans mon campement, en ramassant les journaux abandonnés au bas du lit. L'oiseau noir me nargue en première page, sa silhouette en guise de logo juste au dessus de l'éditorial. Un oiseau de mauvais augure, symbole cynique de ce journal qui raille le gouvernement à coup de pamphlets incisifs. Blackbird.

Mon regard est encore happé par ces quelques lignes, que j'ai déjà lues hier soir et que je balaie encore une fois, les lisant en diagonale, songeusement. Je n'ai pas reconnu Elias dans ces phrases courtes et lapidaires, ce style abrupte et simplifié est celui du mystérieux Abel. Le pseudonyme de mon ancien collègue, démissionnaire au The Mission, n’apparaît nulle part dans ce dernier exemplaire, paru avec tant de retard. Qu'est devenu Elias ? Je n'en sais rien. Mais si le journal satirique semble connaître une baisse de régime dernièrement, il existe toujours, manifestement géré par un autre. Un nouveau chien de garde. Un Abel qui veut être envoyé en Mission.

Les heures défilent, le soleil monte plus haut dans le ciel, jusqu'à atteindre son zénith puis décroître vers l'ouest. Je n'ai pas vu âme qui vive de toute la journée que j'ai passée à faire de la mécanique. En effet, un peu plus loin, derrière ma caravane, se trouve la vieille Mercedes cabossée qui me sert de véhicule. En dépit du nombre de kilomètres à son compteur, elle est encore capable de rouler, lorsque je dispose d'assez d'essence. Après avoir placé les chandelles de sécurité, je me suis glissé sous la voiture pour procéder aux réparations, le corps complètement dissimulé sous la machine. Me concentrer sur cet entretien me permet de trouver la paix de l'esprit et du reste, j'ai besoin d'un véhicule en état de marche pour déplacer ma caravane. Il y a trop longtemps que j'ai la même planque et ce n'est jamais bon.

L'idée d'aller à la rencontre d'Abel, en rôdant dans le marché noir m'a traversé mais il est sans doute trop tôt. A ce que j'avais cru comprendre, Elias avait créé le Blackbird parce qu'il n'approuvait plus le mouvement de résistance tel qu'il était au moment des émeutes de 2015 et qu'il refusait de collaborer avec des terroristes. Si les membres du BB ont des convictions plus modérées sur la manière dont renverser le gouvernement, nos missions ne pourront surement pas leur plaire. Ce que veut cet Abel reste un mystère, j'aimerais le lire davantage, avant de me faire une opinion.

Les mains dans le cambouis, il me semble alors entendre au loin les jappements d'un chien. Métamorphe ou véritable animal ? Telle est la question qui s'allume aussitôt dans mon esprit. Sans être paranoïaque, je reste néanmoins attentif aux bruits qui me parviennent, concentré sur la multitude de sons que j'apprend à discerner de mieux en mieux. Le chien s'est rapproché et je peux à présent l'apercevoir renifler une touffe d'herbe, non loin de moi. Il porte un collier. Je peux donc m'attendre à voir débarquer son maître d'un moment à l'autre. Non pas que les promeneurs soient improbables dans le coin, les gens qui osent se balader dans la campagne existent encore et j'en croise de temps en temps. Les amateurs de nature sont généralement très sympathiques mais cela ne me dispense pas de prudence. Ma main se referme sur une grosse clef à molette, seul objet contondant à ma disposition.

De l'autre coté de la caravane, je perçois des pas qui se rapprochent et je reste immobile. Des coups résonnent contre ma porte close, simplement posée contre le battant, elle n'est pas fermée à clef. Et puis j'entend mon nom qu'on interpelle et mes sourcils se froncent. En dehors de mes collègues et amis, bien peu de personnes connaissent mon identité... Souplement, je me glisse sur l'herbe pour m'extirper de sous la voiture et me redresser, sans un bruit. J'aimerais voir la tête de cet inconnu dont je ne reconnais pas la voix, avant qu'il ne m'aperçoive et je glisse la clef à molette dans la poche de ma chemise, tachée de cambouis.

Dans une inspiration, je concentre alors mon pouvoir pour détacher mon ombre de mon corps. Libre, elle se glisse au travers d'une vitre ouverte pour pénétrer dans la caravane et y flâner. Vu de l'extérieur, au travers des rideaux translucides des fenêtres, on pourrait croire en ma présence. J'espère que ce stratagème distraira l'attention de l'importun, pendant que je contourne la caravane à pas de loup, pour risquer un œil vers le auvent qui surplombe l'entrée.

Ce grand type ne m'évoque rien au premier regard si ce n'est un certain soin à ne pas être reconnu. Mais ce ne sont ni ces lunettes ni sa casquette qui me frappent en priorité. Le flingue qu'il tient dans sa main me prouve aussitôt que j'avais raison de me méfier. Ceux qui se présentent armés à ma porte, viennent rarement avec des intentions innocentes... Me concentrant davantage sur mon pouvoir, je commande à mon ombre de faire tomber un objet dans la caravane. Une bouteille se brise alors, dans un bruit sourd et je profite aussitôt de l'inattention de l'homme armé pour le surprendre. La porte de la caravane s'ouvre, invitant l'agresseur à rentrer pendant que je me faufile derrière lui, bloquant aussitôt sa gorge de mon bras. Saisissant son poignet pour le désarmer, je resserre ma prise contre son gosier.

« C'est ton flingue le message ? On parle plutôt d'une menace dans ces cas là. Oui on va parler. Tu vas commencer par m'expliquer qui t'a donné mon nom et comment tu as réussi à me trouver.»

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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyDim 17 Déc - 18:16

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



Toc, toc, toc, monsieur Valdès, c’est Lapinou. Lapinou qui ? Lapinou-Year. J’ai les mots qui se murmurent d’eux-mêmes sur mes lèvres, comme pour dissiper plus ou moins ma nervosité, comme pour mieux m’occuper l’esprit, comme pour mieux m’aider à me concentrer sur ce qui me fait face. Une caravane. Une porte. Un ancien collègue d’Elias. Un soutien possible, probable, un résistant, un mec respectable ou presque, un mec qui fait ce que je veux faire, plus ou moins. Ou je ne sais pas. Ou alors… Lapinou qui ? Lapinou-Year. Focus, Nolan. Je prends mon inspiration. Une bonne bouffée d’air, une bonne bouffée d’oxygène, mon poing percute la porte, une fois, deux fois, trois fois. Petite pause. Petite phrase. J’aperçois du coin de l’œil mon berger allemand qui joue avec un caillou. J’aperçois aussi presque une branche qui se laisse porter le vent, dans un sifflement aigu de solitude. Ou presque. J’entends, j’entends… Ma voix solitaire. Et mon cœur. Et ma respiration. Et pas grand-chose de plus, j’ai le col relevé, la casquette, les lunettes, et les yeux toujours rivés sur cette porte qui refuse de s’ouvrir. Allez, Valdès, sors de ton terrier, laisse-moi y entrer, aide-moi ou du moins, donne-moi des pistes. J’ai été résistant, comme toi. J’ai été rebelle, j’ai été sur le front, moi aussi, ou presque. Donne-moi une chance. Mes mains sont moites sur mon flingue, que je tiens avec une oreille attentive. Allez, Valdès, Abel est là. Abel veut savoir si tu as eu son message. Allez, Valdès, Abel aimerait avoir de la chance pour une fois. Ou presque. J’inspire, toujours rien. Je me résigne à siffler mon chien, à quitter les liens, à rebrousser chemin quand je me rends compte que la porte n’est pas fermée. Mieux encore : du mouvement. Il est là. « Bordel, Valdès, fais pas le con. » Je ne suis pas le plus patient des Wiggins, merde. Main sur la poignée. Je fronce les sourcils, déverrouille, pousse, ne pousse pas, observe la porte s’ouvrir dans une invitation, alors qu’un bruit de verre brisé titille mes oreilles. Trop simultané, trop bien enchaîné, trop... Je me fige. Trop tard. Je ne l’ai pas vu venir. Comment aurais-je pu le voir venir en même temps ? Je n’ai pas des yeux derrière la tête, aux dernières nouvelles ; niveau organes, d’ailleurs, j’ai tendance à en avoir davantage pas assez que trop, d’ailleurs. Quoiqu’il en soit, je ne vois pas venir son bras, qui bloque ma gorge, qui veut m’immobiliser. Mes réflexes sont là, ce n’est pas les problèmes. Mon coude voltige vers ses côtes, ma paume ouverte va à la recherche de ses partes pour les heurter avec violence, toutes les techniques de combat au corps à corps que je connais sont encore bien ancrée dans mon esprit. Seul manque le physique. Seule manque la force physique. Mes frappes ont beau être techniques, elles sont mollassonnes et sans le moindre effet. Sans effet autre que de mettre en avant que je suis largement surpassé, dominé, et que plus je veux me débattre, plus il presse sur ma gorge. Avec efficacité. « C'est ton flingue le message ? On parle plutôt d'une menace dans ces cas-là. Oui on va parler. Tu vas commencer par m'expliquer qui t'a donné mon nom et comment tu as réussi à me trouver.» Mes doigts se déverrouillent d’autour de mon flingue presqu’immédiatement. Il tombe dans un bruit sourd. Moi, je me concentre sur ce que je veux bien répondre. Qui je suis ? « Abel. » Je tousse, envoie une nouvelle fois mon coude jouer avec les côtes de Valdès – parce que c’est bien évidemment Valdès, non ? – me retourne dans un même mouvement et trébuche sur l’une des marches menant à l’intérieur de la caravane. Je m’écroule sur le sol de la maison ambulante, mes bras amortissant maladroitement le choc. Au moins, le point positif dans toute la manœuvre, c’est que je lui fais face et que je peux détailler son visage. Le point négatif, c’est que j’ai mal de partout, et que ma casquette a commencé à se déloger de mon crâne. Ceci est un échec critique, ceci est un epic fail de toute beauté. J’ai la respiration affolée, le cœur qui bat à toute allure, à croire que je n’ai plus l’habitude de faire ça, terré pendant des mois voire des années dans l’ombre d’Elias. Et du Blackbird. Et de Liam. « Abel, je suis Abel. J’ai eu votre nom en suivant Sirius. »

Je recule jusqu’à heurter une cloison – où un meuble ? Et je me concentre pour flouter mon visage, dans une illusion que je doute pouvoir maintenir bien longtemps mais que je juge nécessaire, maintenant que mon flingue est hors de ma portée. Quel con. « Le flingue, c’est parce qu’on est jamais trop prudent. Et j’étais pas sûr de la validité de l’indic. Et tu répondais pas. Sans compter que… bordel. J’suis Abel, ok ? J’te veux aucun mal. » Niveau charisme, on repassera. Mais ce n’est pas le moment de jouer au courageux, je pense. C’est le moment de trouver un allié, même si ça semble rudement mal barré, cette histoire.

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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMar 9 Jan - 16:49


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

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Loin de se rendre, le gaillard se débat autant qu'il peut, ce qui ne plaide pas vraiment en sa faveur. Sa manière de gesticuler et de me balancer des coups de son bras libre n'a pour effet que de renforcer l'étau autour de sa gorge. Je pourrais bien l'étrangler séance tenante s'il n'accepte pas de me répondre et c'est avec violence que je lui tord le poignet pour qu'il lâche enfin son maudit flingue. Sa voix étouffée prononce enfin un surnom qui résonne aussitôt dans mon esprit, tandis que le beau diable se dégage dans un ultime sursaut. Le laissant choir sans ménagement, je m'empresse de ramasser l'arme qu'il a laissé tomber pendant que mon visiteur se hisse à l'intérieur de la caravane, se dérobant aussitôt à mon inspection. Je n'ai pas bien vu son visage, dissimulé sous cette casquette et ces lunettes sombres, mais à présent que je me rapproche, me postant dans l'encadrement de la porte, je le vois au sol, adossé contre l'armoire murale. Son visage est flou. Pointant sa propre arme dans sa direction, je fronce les sourcil, observant ce brouillard qui remplace sa figure. C'est sans un mot que j'écoute ses explications, notant le stress qui émane de sa carcasse, au travers de sa respiration et des battements trop rapides de son cœur. L'homme parait peu habitué aux agressions. Ses coups étaient trop faibles, ses réactions trop lentes et sa panique bien trop visible.

A ses mots, mon front se plisse dans un rictus sarcastique. Il ne me veut aucun mal hein ? « Ravi de l'apprendre. » Facile à dire quand c'est moi qui tient l'arme. « On se comprend, ne t'en fais pas. En fait, tu as hésité à m'apporter un bouquet de fleurs ou un flingue. Et tu as choisi le flingue. Logique. » J'ignore si ce type est trop maladroit ou simplement très anxieux mais il n'a pas l'air plus habile socialement qu'en matière d'agression. S'il désirait réellement discuter, ce n'est pas en m'agressant de cette manière qu'il aurait eu un bon accueil. Néanmoins, au vu de l'illusion qu'il maintient pour m'empêcher de discerner ses traits, il ne fait aucun doute que cet homme est un sorcier. Il aurait donc pu décider de m'infliger une vague de douleur s'il l'avait voulu. Il me parait clair que son but n'est pas de m'attaquer. Lentement, mon bras armé retombe le long de mon corps et, sans le quitter d'un regard sceptique, je glisse le flingue dans ma ceinture. Je m'avance alors pour pénétrer plus avant dans l'habitacle, sans pour autant cesser de le surveiller. L'expérience m'a appris à rester méfiant avec les inconnus, même si je suis prêt à lui laisser le bénéfice du doute.

« Si tu as suivi Sirius, où est-il maintenant ? Ce n'est pas que je refuse de te croire mais dans ce genre de circonstances, j'aurais préféré qu'il se porte garant de toi en personne. » Dis-je, d'un ton plus conciliant.

Pour être parfaitement honnête, je ne pense pas que ce type cherche à me duper sur son identité. Sa nervosité, son attitude et sa manière d'être ne me donnent pas des impressions de mensonge. Peut-être ais-je juste envie de le sonder un peu, par simple curiosité. D'autre part, il y a si longtemps que je n'ai plus lu d'article de la part d'Elias que je me demande fortement ce qu'il a pu advenir de lui. S'il lui a réellement donné mon adresse et mon nom, pourquoi ne l'a-t-il pas accompagné ? La possibilité qu'Elias soit mort m'effleure, comme elle l'a fait de nombreuses fois, au vu du silence du BB. Baissant les yeux vers l'homme à terre, je lui fais alors signe de se redresser, lui indiquant d'un geste le canapé d'angle qui entoure une petite table, juste derrière lui. Sur celle-ci, se trouve quelques journaux, dont le dernier exemplaire du BB, paru avec tant de retard. Parmi les articles, une phrase sibylline s'est glissée et je reste silencieux quelques instants. Depuis que je l'ai lue, la curiosité n'a pas quitté mon esprit. Abel désirait manifestement joindre les responsables du journal The Mission, où nous sommes reconnus pour nos idéaux extrémistes. Pour quelle raison ? J'imagine que je ne tarderai pas à le savoir. La tension des premières minutes a diminué mais nous restons toujours vigilants. Pourtant, il existe un déséquilibre flagrant entre nous : il connait mon véritable nom, mon visage et le lieu où je vis alors que je n'ai devant moi qu'un visage flouté qui ne m'a offert que son pseudonyme.

La caravane n'est pas grande, je n'ai que quelques pas à faire pour me rapprocher de lui, assez lentement pour ne pas le troubler. Arrivé face à lui, mon regard scrutateur le détaille avec insistance, observant sa stature, sa silhouette et ses vêtements qui ne me paraissent aucunement familier. « Il est difficile de faire confiance à quelqu'un sans voir les expressions de son visage. On se demande ce que tu as à cacher. » Je ne peux me servir que de ce que mes sens surnaturels m'apprennent, son odeur, sa manière de respirer, le rythme des battements de son cœur... Mon sourcil se hausse dans une réplique railleuse. « Je serai patient, une illusion ne dure pas éternellement après tout. Au fait, ton indic était valide, tu l'auras compris à présent. Je suis Valdès. Et j'ai bien reçu ton message, Abel.» Un message qui m'intéresse bien plus que ce que je veux lui montrer.

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Nolan A. Wiggins
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMer 17 Jan - 0:54

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



Trébucher. Trébucher, reculer. Reculer, obtempérer. Obtempérer, lâcher mon arme. Lâcher mon arme… lâcher mon arme et me traîner, sur les fesses, sur les mains, dans la caravane que j’entendais fouiller, les yeux rivés sur l’homme que je cherchais et qui ne plaisante pas. Il ne plaisante pas, ça non, il me suffit d’entendre mon cœur battre à toute vitesse dans ma cage thoracique pour m’en rendre compte. Il ne plaisante pas, et moi, je ne suis plus et depuis des mois, l’homme de terrain que je pouvais être en 2012. Je ne suis plus, et ce depuis des mois, celui qui encaissait sans broncher les coups à la place de son frère. Celui qui maîtrisait suffisamment bien la self-défense pour aller jusqu’à se fritter avec des baraques. Je ne suis plus celui-là, je suis Nolan, déjà essoufflé, qui se demander comment il peut encore arranger la merde dans laquelle il s’est fourré. Jusqu’au museau. Mes doigts aimeraient se verrouiller à nouveau sur mon flingue, mais mon flingue, c’est dans sa main à lui qu’il se trouve. Mes jambes aimeraient se redresser pour que je lui tienne tête, pour que je me mette debout, que je le dépasse d’une tête, mais c’est sa tête qui me dépasse, qui me jauge, qui me considère. Je ne lui veux aucun mal, que ce soit bien clair entre lui et moi : je commence par l’évidence. Je ne lui veux aucun mal et de toute évidence, je ne peux pas lui faire le moindre mal non plus. Mon cœur bat à toute vitesse, essouffle un organisme déjà trop amoché. Ma respiration est affolée, mes yeux s’agitent, à droite, à gauche, analysent mon environnement dans un réflexe de survie plus ou moins rouillé, plus ou moins utile. La seule chose que je parvienne à faire, la seule chose efficace que je parvienne à faire, c’est cette illusion sur laquelle je me concentre. Elle brouille mes traits, avec peine, elle les agite, s’additionne à une barbe qui commence à être fournie pour mieux faire disparaître ma ressemblance avec un homme que l’on voit un peu trop. Beaucoup trop. Je suis Abel, et je me raccroche à ce surnom, à ce pseudo, à ces quatre lettres qui en cachent cinq, je me raccroche à ce qui me rappelle un peu trop mon frère mais qui me rappelle, aussi, Elias, Sirius, le Blackbird et tout ce qui se joue, là, maintenant. Qui se joue dans ce regard que je lui lance, dans cette certitude que je veux imprimer à mes propos en même temps qu’une offre de paix. Je suis Abel, et je ne te veux aucun mal. Souffle avec moi dans le calumet de la paix. « Ravi de l'apprendre. On se comprend, ne t'en fais pas. En fait, tu as hésité à m'apporter un bouquet de fleurs ou un flingue. Et tu as choisi le flingue. Logique. » J’ouvre la bouche, pour la refermer juste après. Ne pas se démonter. Je ne me démonte pas. Minauder, supplier, piétiner et reculer, ce n’est pas moi. Je redresse le menton. « On vit dans un monde dangereux. » Et bien plus de gens se promènent avec des flingues qu’avec des bouquets de fleur. En dehors des sorciers. Qui font des décoctions de pissenlits pour guérir les ongles incarnés. Comme moi. Enfin, je ne suis pas un ongle incarné, et je n’ai pas non plus besoin d’en soigner mais… je referme la bouche avant de rajouter une connerie trop en adéquation avec l’agitation de mes pensées. J’ai donc préféré le flingue au bouquet de fleurs, oui, mais si j’avais su, non seulement je ne serais pas venu, mais en plus, j’aurai amené des macarons à la place, parce que tout le monde aime les macarons et que je ne vais pas tenir mon illusion plus longtemps.

Un peu de sueur perle à mes temps, quand je me recule davantage à son mouvement. Mon flingue trouve sa ceinture sous mon regard anxieux. Lentement. Je marmonne à nouveau dans ma barbe que je ne suis pas dangereux, que je ne lui veux aucun mal, je me marmonne à moi-même que je ne suis vraiment pas doué. Et je me plaque contre mon appui quand il avance, sans pouvoir fuir davantage. Animal acculé, je n’ose même pas me relever. A dire vrai, je suis bien en train de me demander ce que je pourrais faire pour empirer encore la situation. Surtout que maintenir l’illusion, dans mon état de fatigue, avec mon peu d’entraînement, c’est un marathon que je risque de terminer comme le premier marathonien : à terre, et pas très vivant. Déjà que de base, je ne suis pas très vivant… Il entre davantage dans la caravane, je me recule, après un virage brillamment exécuté, histoire de garder un minimum de distance de sécurité. « Si tu as suivi Sirius, où est-il maintenant ? Ce n'est pas que je refuse de te croire mais dans ce genre de circonstances, j'aurais préféré qu'il se porte garant de toi en personne. » Mon regard anxieux, mon regard méfiant, mon regard tout simplement – donc mon regard couillon – le fixe sans rien dire. J’ai appris au contact de Giulietta qu’en général, moins j’en dis, mieux ça se passe. Surtout que… « Il est… » Qu’est-ce que je viens de penser ? Me taire. « Sirius n’est pas disponible. » J’aurais dû me taire. Il me fait signe de me redresser, indique le canapé, j’y appuie mes bras pour me relever et m’y asseoir, sans baisser une seule fois les yeux. Sacré tour de force que voilà, Nolan, tu peux être fier de toi. Je renfonce la casquette un peu plus sur mon crâne, laisse mes yeux dériver sur la table. Et les journaux. Et mon journal. Le journal dont je suis responsable et si peu apte à gérer. Je me mords la lèvre, mon regard effleure la couverture, affiche l’édito. Trouve Abel. Et Sirius. Et Mission. Je me crispe dès qu’il se rapproche, quittant instantanément mon observation, cherchant mon flingue. Accentuant une illusion que j’avais légèrement relâchée, détournant le regard. « Il est difficile de faire confiance à quelqu'un sans voir les expressions de son visage. On se demande ce que tu as à cacher. » Si tu savais Jean Eudes… S’il savait. « Je serai patient, une illusion ne dure pas éternellement après tout. Au fait, ton indic était valide, tu l'auras compris à présent. Je suis Valdès. Et j'ai bien reçu ton message, Abel.» Un claquement de langue, autant j’admets sans peine qu’il a raison : je ne tiendrai pas l’illusion éternellement (sauf si l’éternité dure une trentaine de seconde encore, ça, je peux le faire), mais autant la seconde partie… Je me redresse enfin. Totalement. Ou presque. Je suis debout sur mes jambes, pour le considérer. Chercher à me tenir droit. Cesser de jouer la victime. Je ne suis pas une victime. Et lui, c’est Valdès. Et moi, je suis Abel.

C’est bien, Nolan, puisque tu connais les prénoms, demain on révisera les couleurs.

J’inspire à fond. J’suis pas un loser ; J’suis pas une victime. Je suis le frère de Liam, je suis un Wiggins, je suis Nolan, bordel. « C’est p’t’être difficile de faire confiance à quelqu’un dont tu vois pas la tronche, mais c’est tout aussi est difficile de faire confiance à un mec qui s’terre dans une caravane. D’ailleurs, t’y es né dans cette caravane, Raphaël, pour ne pas en sortir ? » Ferme-la, Nolan, putain. « J’crois qu’on va d’voir faire des concessions chacun de notre côté. T’as qu’à retenir que je suis Abel et partir du principe que ta face m’intéresse pas, juste le mec qui se cache derrière The Mission. Et moi, je vais partir du principe que je peux te faire confiance parce que Sirius te faisait confiance. » J’inspire. Encore. Mes mains attrapent le journal. L’ouvrent à l’édito, le tiennent devant moi. « Srius a lâché prise. Trop de… trop de trop dans ce putain de monde, Sirius a fait naufrage et je dois tenir le gouvernail. » Je prends mon inspiration. Encore. Respirer, c’est s’imposer une coupure, c’est s’imposer une pause. « Sauf que je sais pas faire ça. Et que j’ai pas… » Mon illusion chancèle. « Je suis un hacker, pas un rédacteur. » Mes mains lâchent le journal, le rejettent sur la table, je me passe une main sur le visage. Tout dans un même mouvement. « Le Blackbird est sur la brèche, l’oiseau attend à tout moment de se prendre une flèche, putain. J’ai besoin d’un allié. Et jusque-là, sauf preuve du contraire, c’était Sirius mon allié, et c’était mon flingue. J’ai pas amené des fleurs, je t’ai amené une offre. » J’aurais dû ramener des macarons. Et une décoction aux pissenlits. Au cas où. Je lutte pour ne pas regarder ses pieds. Au cas où il y aurait un ongle incarné. Au cas où.

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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMer 28 Fév - 21:08


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

Nolan & Cassidy
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On vit dans un monde dangereux. Je ne pourrais pas nier une pareille affirmation, malheureusement, le monde n'a jamais été aussi corrompu, aussi infecté et menaçant qu'aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle il est si difficile pour les résistants de s'unir, tant la pression pèse sur les épaules de chacun. Tant le risque de trahison s’infiltre dans les moindres relations. L'homme au visage brouillé se tient sur la défensive, il réagit comme une bête traquée, tapie dans un recoin et prête à bondir pour sauver sa peau. Son angoisse est palpable mais je ne peux pas me laisser apitoyer, j'ai délaissé ce genre de sentiment depuis bien longtemps. Je lui ai posé une question directe mais sa réponse est tout aussi floue que son visage. Sirius n'est pas disponible mais où est-il ? J'ai bien perçu la légère hésitation dans sa formulation. Mon visage se ferme dans une expression de méfiance, sans que je ne cesse de scruter ce brouillard qui me dissimule ses traits. Une fois qu'il s'est enfin installé, je le rejoins lentement jusqu'à m'installer face à lui, sans geste brusque. Si son illusion me rend toujours incapable de voir ses yeux, je perçois toujours les battement erratiques de son cœur qui palpite avec angoisse pendant qu'il s'abrite davantage sous sa casquette.

Ses paroles me perdent l'espace d'un instant et une lueur interrogative s'allume dans mes yeux clairs. Raphaël ? Sa question a des allures de boutades et je suppose que je manque de références pour saisir l'allusion, j'ai un retard de quelques décennies en matière de films et de musiques. Je me contente d'une moue sceptique, sans l'interrompre, le laissant aller jusqu'au bout de son argumentaire. Selon lui, je devrais donc me contenter de principes, sans chercher à voir plus loin. Ben voyons, comme c'est pratique. Qu'est-ce qu'il a contre les mecs qui vivent dans les caravanes d'ailleurs ? Ses justifications pourraient presque être vexantes si je ne le trouvais pas si farfelu. « Tu t'enfonces. Mais admettons. »  C'est avec une certaine perplexité que j'écoute la suite, regardant le journal qu'il me tend de ses mains nerveuses. Sirius a fait naufrage. L'image du bateau ivre me vient en tête, la métaphore est assez claire pour me permettre de comprendre un peu mieux les choses. Mes lèvres se pincent songeusement alors que j'écoute cet homme au souffle vacillant qui peine à maintenir son illusion sur son visage broussailleux. Pendant une seconde, j'ai presque pu apercevoir ses yeux briller sous la brume, un regard désorienté et perdu, le regard d'un homme qui ne sait pas vers qui se tourner. Une offre ?

« Tu m'en diras tant, Abel le mystérieux... » Les coudes posés sur la table, je prends quelques secondes pour digérer les informations que je viens d'apprendre, le front plus grave. Il y avait un moment que je n'avais plus lu d'articles signés par Sirius, je craignais en effet qu'il ait lâché l'affaire. Mais voilà que tout se confirme et sans son capitaine, le Blackbird n'est pas loin de sombrer. Le type qui le remplace, cet Abel, m'a l'air d'un drôle de gaillard, le genre à commettre des gaffes plus grosses que lui par simple maladresse. Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de lui ? Pour être plus tranquille, je ferais peut-être mieux de l'assommer avant de le jeter dans le Mississippi avec une pierre attachée autour du cou. Voyons voir. Mon menton repose sur mes mains jointes, mon ton est calme, presque léger mais mon regard est dénué de la moindre douceur. « Très bien, je vais partir du principe que ma face ne t'intéresse pas, comme tu dis. Autrement, tu es conscient que je devrais t'arracher au moins la langue et les yeux. L'ogre de la caravane peut se montrer indulgent mais il n'aime pas les délateurs, j'imagine que c'est assez clair pour toi. » En tous les cas, ça ne tarderait pas à l'être s'il tentait à nouveau de se montrer menaçant d'une quelconque manière.

Fixer un mirage est assez déroutant et je plisse les yeux parfois en contemplant ce qui lui fait office de visage. « Tu prétends que tu es prêt à me faire confiance. J'avais celle de Sirius, c'est vrai. Mais tu connais la raison pour laquelle il a quitté The Mission. Il n'aimait pas nos manières, il préférait jouer la carte de l'humour avec le Blackbird. Un humour corrosif, certes, mais qui n'entaille que l'orgueil et la réputation. » Mon groupe, quant à lui, se place dans une zone extrême de la résistance active et nous ne nous privons pas de mener des actions violentes. Mon bras s'étend pour ramasser le journal sur lequel j'abaisse une nouvelle fois un regard songeur. Sans doute que le peuple a besoin de ça aussi. Peut-être qu'il est possible de toucher davantage une partie de la population par le biais d'un journal satyrique. Mais à force de se disperser, les résistants perdent de leurs forces, à mon avis, chose qui s'est malheureusement révélée exacte, vu la manière dont Sirius a fini par faire naufrage. Dernièrement, je sais qu'un hacker très puissant s'est infiltré dans le gouvernement et tente de rassembler les résistants. Je le connais assez pour savoir qu'il est capable de bousculer les choses mais cela sera-t-il suffisant ? Seul l'avenir nous le dira. En attendant, lorsqu'un homme, aussi flou et tordu soit-il, vient me proposer une alliance, ça m'intéresse toujours énormément.

« Tu viens me demander de l'aide pour gérer le journal, si je comprend bien. Tu crois donc que nos équipes pourraient collaborer et faire front commun ? » Je ne connais pas les autres membres du Blackbird ni leurs opinions. J'ignore s'ils sont fiables ou pas mais j'imagine que c'est le capitaine du navire qui décide de la direction à prendre. Donc lui, Abel. Sur le principe, ce ne serait pas un problème pour moi de gérer la rédaction de deux journaux. En plus, l'aide d'un hacker ne serait pas à négliger au jour le jour puisque de mon coté, je n'ai quasiment aucune compétence en informatique. Tout en réfléchissant, je ramasse l'arme d'Abel que j'avais logée dans ma ceinture et entreprend de vider le chargeur. Je ne suis pas encore tout à fait décidé à la lui rendre mais si je le fais, ce ne sera sûrement pas en l'état. Je garde donc le chargeur en main, me contentant de poser l'arme sur la table. « Je te rendrai ton flingue mais à une condition. C'est que tu cesses de te méfier de moi et de trembler comme tu le fais. Si tu as réellement envie de me faire confiance, prouve-le. Je peux consentir à faire des efforts pour entendre ce que tu as à me dire mais les efforts doivent se faire dans les deux sens. » J'admet qu'il en a déjà fait un en prenant la peine de venir me trouver, avec tous les risques qu'il encourrait. Mais s'il me connait de réputation, il doit déjà savoir que je ne suis pas déloyal. « Parles moi de toi, Abel. Tu caches ton identité, c'est ton choix. Mais je dois savoir certaines choses. Est-ce que le gouvernement te recherche ? Est-ce que ta tête est mise à prix ? » De mon coté j'ai toujours réussi à rester anonyme à leurs yeux, ils ne me connaissent que sous mon pseudo, rien de plus. Ils ignorent même si je suis un homme ou une femme, d'autant que le surnom de Dahlia Noir peut prêter à confusion. Mais si je fréquente Abel, si je décide de me joindre à lui et d'être son allié, ses ennemis deviendront les miens et je me dois de les connaître aussi bien que lui.

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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyDim 18 Mar - 10:18

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



Je joue à un jeu dangereux, et je suis parfaitement au courant de ce petit détail. Venir jusqu’ici n’était pas l’idée du siècle, juste la conséquence d’un culot éhonté que je revendique avec force, honneur et conviction. Je joue à un jeu dangereux, cette illusion que j’impose à mes traits pour compléter casquette et lunette de soleil en est la preuve concrète, l’argumentaire le plus explicite. Je joue à un jeu dangereux, et à chaque seconde, il empire. Mes chances diminuent. Et mon culot, qui m’a mis dans cette situation, tout comme mon intuition, qui m’a conduit jusqu’à Valdez, ont plutôt intérêt à ne pas me lâcher. A ne pas m’abandonner maintenant. On vit dans un monde dangereux, je joue à un jeu dangereux. Et je n’ai pas intérêt à tituber et à trébucher sur une remarque malencontreuse. Ce qui ne serait heureusement absolument pas mon genre, n’est-ce pas ? Je souffle, on se retrouve assis sur un canapé et moi davantage pris au piège, mais j’évite de trop réfléchir à tout ça, à tout ce que ça implique. Qu’est ce que je fais là ? Où est Sirius ? Il commence à peine ce que je vois déjà comme un interrogatoire que je sens perler un petit filet de sueur devant l’instabilité de ma position. Mon regard est anxieux, mon regard est méfiant, mon regard est incertain : Sirius n’est pas disponible, c’est tout ce que je peux lui dire pour le moment. Indisponible, au pire moment, laissant son bébé qu’est le Blackbird – bébé, BB, vous l’avez ? – entre les mains d’un incompétent, aka moi. Je me mords la lèvre, ne sachant pas vraiment si j’aurai dû me taire ou si j’ai pris un risque mesuré en disant ça. Sirius est indisponible et ça n’arrange en rien mes affaires : le visage fermé de Valdez me le confirme. Et ma casquette s’enfonce davantage sur mon crâne, mon regard fuit le sien pour se réfugier sur les journaux, histoire de me rappeler comment tout ça a commencé, ce que je suis venu faire ici. Et l’aide qu’il faut, absolument, que je trouve. J’ai besoin d’alliés. J’ai besoin de soutien. J’ai besoin de savoir que si ma santé périclite définitivement – ou plutôt quand elle périclitera – ce ne sera pas l’extinction pure et simple du Blackbird. Notre journal a besoin d’un leader, et même si je verrai bien Giu’ dans ce rôle, je ne sais pas pourquoi, quelque chose me dit qu’elle n’acceptera pas nécessairement. J’ai besoin d’un allié, et j’ai besoin de… j’ai bien reçu ton message, Abel, c’est déjà ça. J’inspire. A fond. Au moins, j’ai cette base sur laquelle m’appuyer, maintenant, je dois répondre à ses questions histoire que lorsque mon illusion s’évaporera, il n’aura pas envie de pointer un flingue directement sur mes tempes. Hein. Histoire de.

« Tu t'enfonces. Mais admettons. » Ah. « Oh. » Ce n’était pas le but, qu’il se rassure, et c’est ce que j’essaye de lui expliquer après tout. Je suis juste Abel, et ma tronche ne devrait pas le perturber. Je suis juste Abel, il est juste Valdez. Et le pont entre nous deux c’est Sirius. Et ce que j’ai entre les mains, ce n’est pas simplement un flingue – faudra qu’il pense à me le rendre aussi, d’ailleurs – mais également une offre. Sous la forme, presque, de ce journal que j’ai remis sous ses yeux, cet édito que j’ai ouvert, que j’expose à son regard comme un élève tendrait une copie médiocre à son professeur particulier pour expliquer le rein qu’il va vendre pour tenter de s’améliorer. Mauvaise image : je n’ai plus de rein à vendre, et à cette pensée, j’ai un sourire nerveux. « Tu m'en diras tant, Abel le mystérieux... » Son menton se pose sur ses mains jointes, le contraste entre lui et moi est saisissant : je suis terrifié, je lutte pour maintenir une illusion vaine, il a les armes de son côté, moi, je suis coincé dos au mur de l’autre. Tout ce que j’ai pour moi, c’est éventuellement la sorcellerie et mes compétences limitées dans le domaine, mais en dehors de ça… ma force physique est défaillante, mon cœur peut décider de ragequiter de ses fonctions à tout moment, j’ai des vertiges quand il ne le faut pas… Je me suis jeté dans la gueule du loup, dans une situation qui ne peut que tourner mal pour moi au moindre écart. « Alors ? » Mon impatience me trahit, trahit mon silence, trahit ma nervosité. Je ne suis pas le mec le plus futé de la région, mais je sais lire un regard, malgré tout le reste. Et ce que vois dans le sien n’est pas encourageant. Juste inquiétant. Pour moi. Dois-je lui dire que je sais faire bouger mes oreilles et que c’est un talent rare qu’il faut préserver – et donc préserver mon petit corps et ma petite vie en même temps ? « Très bien, je vais partir du principe que ma face ne t'intéresse pas, comme tu dis. Autrement, tu es conscient que je devrais t'arracher au moins la langue et les yeux. L'ogre de la caravane peut se montrer indulgent mais il n'aime pas les délateurs, j'imagine que c'est assez clair pour toi. » « Euuuh… » Il plaisante ? J’espère qu’il plaisante. Il plaisante, j’en suis quasi sûr. Et j’ai un demi-sourire qui tente de m’en convaincre, comme si je riais à la bonne blague. Dans les contes de fées, le sorcier face à l’ogre, c’est toujours le sorcier qui gagne, non ? L’intelligence et la finesse contre la force brute et la stupidité, et… L’intelligence et la finesse. Oui, bon. D’accord. Je suis dans la merde.

« Tu prétends que tu es prêt à me faire confiance. J'avais celle de Sirius, c'est vrai. Mais tu connais la raison pour laquelle il a quitté The Mission. Il n'aimait pas nos manières, il préférait jouer la carte de l'humour avec le Blackbird. Un humour corrosif, certes, mais qui n'entaille que l'orgueil et la réputation. » J’acquiesce. Oui, ça, c’est au moins quelque chose que je comprends. Et un avis que je n’ai pas tout à fait partagé avec mon meilleur ami à cette époque, quand je me terrai encore chez lui. Quand je m’investissais dans une résistance dure et violente, quand j’avais besoin de me venger d’une justice expéditive et d’un frère meurtrier. J’ai formé des gens, à l’époque. J’ai appris à des gosses à frapper dans un sac de sable puis sur des gus, j’ai appris à des gosses et des vieux à tenir une arme à feu, à comprendre le fonctionnement d’une radio pour la débrancher, à couper les bons fils et à en installer d’autres. Je ne suis pas Elias. J’ai toujours eu un côté moins… plus… je ne suis pas Elias. Comme je l’ai dit, je suis un hacker, je suis un informaticien, je suis un programmeur. Pas un rédacteur. Je suis dans l’action, même si mon organisme ne suit plus le rythme. Alors j’acquiesce. Sans décrocher un mot : l’illusion s’étiole. « Tu viens me demander de l'aide pour gérer le journal, si je comprends bien. Tu crois donc que nos équipes pourraient collaborer et faire front commun ? » J’acquiesce une nouvelle fois. « Je crois surtout qu’au rythme où vont les choses, si nos équipes ne collaborent pas, le Blackbird disparaîtra d’ici quelques mois. » Mon murmure est sincère. Un filet de voix. Tandis que mes yeux ne quittent pas ses mains, des mains qui saisissent mon arme et me poussent à me coller davantage au dossier du canapé, comme si j’allais pouvoir m’enfoncer dedans. Mais non : il vide lentement le chargeur, pose l’arme inoffensive sur la table, à portée de ma main. Mon regard se fait interrogateur. « Je te rendrai ton flingue mais à une condition. C'est que tu cesses de te méfier de moi et de trembler comme tu le fais. Si tu as réellement envie de me faire confiance, prouve-le. Je peux consentir à faire des efforts pour entendre ce que tu as à me dire mais les efforts doivent se faire dans les deux sens. Parle moi de toi, Abel. Tu caches ton identité, c'est ton choix. Mais je dois savoir certaines choses. Est-ce que le gouvernement te recherche ? Est-ce que ta tête est mise à prix ? »

Je me tais. Il faut dire que je suis surpris par ce revirement de situation, et cet éclaircissement conséquent de mon horizon. Au moins, il n’est plus armé, ce qui est pas mal. Et il a fait un pas dans ma direction. Et ça vient à point nommé pour que je ne perde pas la face, le temps qu’il me reste d’illusion se compte en seconde. Et il m’offre l’opportunité de la lever volontairement et non d’y être contraint : les illusions n’existent pas seulement dans le domaine de la sorcellerie, elles sont dans la manipulation et c’est quelque chose que j’ai appris chez mon frère. Lentement, je la laisse disparaître, mes traits s’éclaircissent, cessent de s’agiter, se calment et se dessinent. J’enlève ma casquette, mes lunettes de soleil. Je crève de trouille. Mais il a raison : je ne peux pas continuer à trembler, pas si je veux une collaboration d’égal à égal. « Le Gouvernement ne me recherche pas, mais il connait ma tête, et il la connait bien. » C’est le moins qu’on puisse dire. « Sirius est mon meilleur ami, je l’ai suivi quand il a fondé le Blackbird mais ça ne veut pas dire que je suis sa copie conforme. Je sais ce que vous faites, et sur ce point nous sommes sur la même longueur d’ondes. Mon équipe… n’est pas au courant que je suis là. Je ne demande pas une fusion, je demande une collaboration. Pas un avis sur les activités de l’autre. Je suis dépassé par tout ça. Je ne peux pas m’exposer réellement, sinon un autre en pâtira, mais je ne peux pas rester dans l’ombre sans rien faire. Le Blackbird a besoin de votre expertise, de vos contacts pour imprimer ses feuillets. Toi et The Mission, vous pouvez donner au Blackbird ce que je suis incapable de lui donner. Et moi, j’ai besoin d’apprendre à disparaître complètement. Abel a la chance d’être inconnu. Mais Wiggins est complètement exposé. » Et je n’en mène pas large. Vraiment. Prononcer mon nom de famille, c’est évoquer Liam. Prononcer mon nom de famille, c’est mettre en avant que celui qui pâtira le plus de mon existence, c’est Liam. Prononcer mon nom de famille, c’est con, complètement stupide ; mais je connais celui de Valdez. Et il voulait que je cesse de me méfier ? « Je me méfie pas d’toi, j’ai toujours eu une confiance aveugle en Elias, et j’ai aucune raison de me méfier. J’ai trop besoin d’alliés pour me payer le luxe de remettre en question les rares contacts de sûr que j’ai, sans compter la nature de tes actions. C’est d’moi dont j’me méfie. La tronche que j’ai, elle n’attire que la méfiance. L’incompréhension. J’aime pas les gens qui tirent et qui questionnent après. »

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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptySam 14 Avr - 16:03


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

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Abel préfère sans doute sourire face aux menaces de l'ogre, un sourire jaune que je suis incapable de voir dans la brume qui remplace son visage, mais que je devine dans le ton de sa voix qui se dérobe. Les battements de son cœur sont particuliers, trop rapides et inégaux, je perçois chez lui une sensation de faiblesse dans les signaux que mes sens exacerbés me renvoient. De la fatigue en plus de la peur ? Peut-être. En tous les cas, son impatience et sa nervosité sont tangibles et s'il tressaille au moindre de mes gestes, cela ne l'empêche pas de me répondre, de sa voix trop basse et désenchantée. Si nos équipes ne collaborent pas, le Blackbird disparaîtra d'ici quelques mois, me dit-il, comme s'il s'agissait d'une issue aussi fataliste qu'irrémédiable. Je mesure songeusement ses paroles, tout en manipulant le chargeur de son arme que je conserve entre mes mains. Si nous devons seulement convaincre nos équipes de collaborer, il faudrait déjà qu'Abel et moi nous fassions assez confiance pour nous parler sans faux-semblants entre capitaines de nos navires. Ce que je lui propose, ce n'est pas simplement de se défaire de cette illusion qu'il s'obstine à conserver autour de son visage, pour me masquer ses traits. Il ne pourra pas la maintenir éternellement de toutes façons, et je découvrirai ses traits tôt ou tard, qu'il le veuille ou non, mais je n'en serai sûrement pas plus avancé. En effet, je ne m'attend pas à le connaître puisque sa voix et sa silhouette ne me disent absolument rien. Mais s'il est aussi méfiant et vigilent vis-à-vis de moi, j'imagine que ce n'est pas par simple paranoïa et qu'il a de bonnes raisons de désirer cacher son identité. De quoi a-t-il peur ? Que je le livre aux autorités ? J'espère bien que non, parce que s'il me prend pour une balance, je vois mal ce qu'il est venu foutre dans ma caravane... Je veux que tu me parles de toi, Abel, arrête de trembler !

Alors doucement, les vapeurs de l'illusion se dispersent, ce brouillard qui floutait son visage se dissipe pour laisser place au visage d'un homme, encore masqué par d'épaisses lunettes de soleil et la visière de sa casquette, trop enfoncée sur sa tête. C'est en silence que je le regarde faire, attentif à ses gestes un peu trop nerveux qui dénoncent son angoisse, alors qu'il se défait de ses accessoires. Lorsque ses yeux m’apparaissent enfin et que les rayons de soleil qui filtrent au travers des fenêtres de la caravane, se posent sur ses traits, je ne peux que reconnaître cette physionomie et me raidir insensiblement. Néanmoins, je le laisse parler, sans l'interrompre, sans me départir de cette expression calme et attentive. Le Gouvernement connaît sa tête, et pour cause. Les visages des ministres ne peuvent qu'être célèbres et derrière sa barbe, Abel ressemble à s'y méprendre à l'un d'entre eux. Je ne m'attend pourtant pas à ce que cet homme effrayé, ce meilleur ami de Sirius, ce hacker, ce résistant qui rédige des pamphlets satyriques contre le gouvernement, soit en réalité l'un d'entre eux. Non, je ne l'imagine pas une seule seconde. Dans l'immédiat, je me concentre sur le contenu de ses paroles, sur ses explications concernant le Blackbird et son équipe et ce qu'il attend concrètement de moi. Et je comprend enfin les raisons de sa méfiance...

Doucement, je hoche la tête. Ce nom, "Wiggins", a été articulé dans un souffle trop chargé d'appréhension. Abel possède le même nom, les mêmes traits et visiblement le même âge que l'autre. « Ton frère... ? » Je ne m'étais certainement pas attendu à une chose pareille mais d'un coup, son excès de méfiance et de précaution me paraissent bien plus justifiée. « Je comprend mieux pour les lunettes. » Et tout le reste. Accusant la nouvelle pendant quelques secondes où je l'évalue du regard, je reprend, d'un ton qui se veut plus compréhensif et rassurant. « Nous ne prononcerons plus ce nom, tu resteras Abel. Et pour ta tronche, sois tranquille. Dans le coin, il n'y a bien que les hérons ou les castors qui pourraient l'apercevoir et je ne crois pas qu'ils s'en soucient. Dans l'immédiat, tu peux te détendre et économiser ton énergie. » Une énergie qui doit être assez affaiblie, au vu de son rythme cardiaque et de la difficulté qu'il paraissait ressentir à maintenir son illusion. « Pour la suite, mieux vaut que tu évites de t'exposer, en effet. Sirius t'a légué son navire mais il est évident que tu ne peux pas te permettre d'en assumer toutes les responsabilités... » Il ne doit pas être simple d’œuvrer pour la résistance en ayant une telle ressemblance avec l'un des ministres importants du gouvernement. Je ne peux qu'imaginer les problèmes auxquels Abel a déjà dû être confronté, à cause de son nom et de son visage. Bien des gens doivent refuser de lui faire confiance, uniquement à cause de cela. Et comment réussir à être discret dans ces conditions ? Il n'a que plus de mérites à s'être rendu jusqu'à moi, ce qui me prouve sa détermination à sauver le Blackbird, en dépit de tout.

« Je pense qu'une collaboration entre nous est envisageable. Mais ne te réjouis pas trop vite. Que nous soyons sur la même longueur d'ondes est un bon point et je ne suis pas contre le fait de garder une relative indépendance dans nos activités, il ne s'agirait donc pas de fusion. Cependant, tu comprends que je ne pourrais pas vous aider aveuglement, sans avoir un droit de regard sur ce que vous faites. » Si je suis d'accord pour en discuter, il ne va pas s'attendre à ce que j'accepte sans aucune conditions. A présent que je peux le regarder en face à face et sonder son regard, la conversation me parait bien plus confortable et équilibrée. J'ose espérer que lui aussi se sentira plus à l'aise, maintenant que la barrière que nous imposaient son illusion et le lourd secret qu'il désirait cacher, s'est enfin levée. M'adossant à la banquette, mes yeux se baissent vers le journal tandis que je réfléchis à la manière concrète dont je pourrais aider le Blackbird à tenir le coup. Bien entendu, nous pourrions lui offrir notre expertise et nos contacts mais pour cela, il va falloir mobiliser des forces, autant humaines que matérielles et cela ne se fera pas si facilement. Suis-je prêt à m'investir dans ce travail et ces risques supplémentaires ? Si grâce au BB, nous parvenons à toucher une plus large partie de la population en partageant la vérité, cela en vaudrait probablement la peine...

Tout en réfléchissant, je poursuis, de ce même ton pondéré et méditatif, retrouvant le regard d'Abel. « Dans l'immédiat, ton équipe ne serait pas obligée d'être au courant de nos accords. » Je n'aime pas les secrets au sein d'une équipe, mais il est plus simple de prendre des décisions entre deux personnes plutôt qu'au sein d'une assemblée où les différents avis peuvent s'éparpiller dans tous les sens.  « Tu leur parlerais de notre association lorsque tu le jugerais opportun, ce serait à toi de voir. Le principal serait déjà de parvenir à des accords entre toi et moi. Je serais capable de mobiliser du temps pour te venir en aide au niveau de l'expertise. Concernant l'impression, j'ai également des contacts et des lieux cachés avec des imprimeries de bonne qualité. Mais tu sais déjà à quel point il est difficile de trouver du matériel et surtout de l'encre. Nous sommes souvent obligé de dérober nos matières premières parce que la fabrication de l'encre est un travail non-seulement dur, mais aussi très coûteux. Pour l'instant, je m'exprime au conditionnel, puisque je ne peux rien promettre au sorcier, avant d'avoir fait le tour de la question et l'avoir analysée avec lui. Si je m'investis dans cette alliance, ce ne sera pas pour que le BB transmette des idées avec lesquelles je ne serais pas en accord et je suis extrêmement soucieux de cela. Les paroles s'en vont et les écrits restent, n'est ce pas ce que dit l'adage ? Les journaux de la résistance restent l'un des moyens les plus importants de communiquer avec la population. Et si ce résistant masqué, Hide, avec qui j'ai des contacts ponctuels, parvient à pirater la télévision avec ses messages, je ne me suis pas encore fait une opinion tranchée sur lui, mais ce qu'il exprime le regarde. Par contre, si j'aide Abel et le Blackbird, ce qu'ils feront de ce journal me concernera.

« Comprend que je refuse de faire les choses à moitié et si je m'investis, ce sera entièrement ou pas du tout. Si tu acceptes de me rencontrer régulièrement pour discuter et que nous avancions ensemble, il y aura moyen de trouver une entente entre nous. » A voir comment cela se déroulerait sur le long terme mais je ne suis pas contre le fait d'essayer. Ramassant l'arme que j'ai posée sur la table, j'entreprend de remettre le chargeur tout en reprenant la parole. « J'aimerais aussi savoir si je pourrais compter sur toi et sur tes pouvoirs, dans certaines situations. Tu es un illusionniste... Si tu ne veux pas rester dans l'ombre, ce serait l'occasion de passer à l'action. » L'arme est chargée et je la tend vers lui, crosse en avant. Une invitation à laquelle je suis curieux de voir comment il réagira.




Dernière édition par Cassidy H. Valdès le Lun 30 Avr - 11:14, édité 1 fois
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Nolan A. Wiggins
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptySam 28 Avr - 0:19

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



Quand j’étais petit, et ça commence à remonter à pas mal d’années, j’étais fier de ressembler à Liam. Pire que ressembler, même, nous étions strictement identiques. Pas nécessairement le même sourire, pas nécessairement le même regard, mais les mêmes fossettes, la même tête, le même menton, exactement le même visage, presque la même morphologie, du moins jusqu’à ce que mon rein ne détériore définitivement l’ensemble. Quand j’étais petit, j’étais fier de ma gémellité, j’en tirais ma force, une bonne partie de mes facéties, une bonne partie de ma joie de vivre et des bêtises que je pouvais enchaîner, avec une énergie presque inépuisable, une volonté abrupte et un regard pétillant. Je puisais ma force dans mon frère, je cherchais en lui un soutien, de quoi me propulser toujours plus loin. Quand j’étais petit, Liam était mon moteur, Liam était mon appui, mon roc, mon ancre, mon phare, Liam était tout pour moi, et lui ressembler, c’était avoir la conviction que nous étions censés fonctionner ensemble. Comme les deux doigts d’une main, comme les deux mains d’un même organisme. Puis notre ressemblance est devenue une obligation, puis ce soutien s’est effrité, puis tout, absolument tout, s’est transformé en fardeau. Jusqu’à m’asphyxier, jusqu’à me pénaliser, jusqu’à me forcer à me recroqueviller derrière une illusion. Me protéger avec une illusion pour nier, pour camoufler mon visage. Cacher mon lien avec le ministre. Voilà où j’en suis, à trente-quatre ans, voilà à quoi j’en suis réduit : mentir sur mon identité, devenir pleinement Abel pour cesser non seulement d’être un Wiggins mais pour surtout trancher tous les liens qui me lient encore à mon frère. A mon frère. Voilà où j’en suis, à trente-quatre ans. Avec sur les bras la responsabilité d’une équipe de chroniqueurs, de journalistes, de dessinateurs, moi qui ne sais pas aligner dix mots sans faire une faute d’orthographe, qui trouve pénible de lire les Oui-oui et qui sais dessiner des soleils et des fleurs avec la dextérité d’un enfant de deux ans à qui on a confié des gommettes. Tiens, prends-en une sur le nez, ça te fera un nez rouge. Qu’est-ce qu’il croit, Valdez, que je suis venu jusqu’ici pour voir le paysage, profiter de la compagnie et de l’hospitalité et parfaire mon maquillage d’illusionniste ? J’ai besoin d’aide, j’ai désespérément besoin de son aide. Quitte à ce que je lui fasse confiance pour la simple et seule raison que j’ai une confiance pleine et entière en Elias, en mon meilleur ami. En sa clairvoyance, aussi, avant qu’il ne subisse le revers de trop, celui qui l’a poussé à se recroqueviller et à lâcher prise, en me laissant le bébé sur les bras. Je suis prêt à lui faire confiance, je suis prêt à faire des concessions. Parce que sans ça, le Blackbird se délitera d’ici quelques mois, c’est une certitude, s’il ne tombe pas tout simplement sous l’œil froid et inquisiteur du Gouvernement d’ici là.

Je suis prêt à lui faire confiance, à céder à ses exigences, si je peux avoir la certitude qu’une collaboration sera faite entre nos deux équipes, si je peux avoir la certitude d’accéder à son savoir faire et à ses ressources, ce qui nous manque, effroyablement, sans les contacts d’Elias, sans son influence, sans le réseau, les yeux et les oreilles. On a les briques, mais on n’a plus le ciment et le mortier qui les liaient : notre château devient structure branlante. Je me tais, le temps de réfléchir, mais il faut être honnête : ma décision est prise. Parce que l’illusion ne va pas tenir plus longtemps, parce que je n’ai pas le choix même si je déteste ça. Lentement, je dissipe le brouillard que j’imposais à mon visage. Lentement, je m’oblige à enlever ma casquette, mes lunettes de soleil, dernier vestige de ces protections anonymes derrière lesquelles j’étais réfugié. Non, ma tête n’est pas mise à prix, c’est pire que ça à mes yeux. Quand à une possible recherche du Gouvernement… je lève les yeux vers Valdès avec un air de défi dans les prunelles, malgré les tremblements légers qui agitent encore mon corps, malgré la trouille qui me pétrit les tripes et en fait des origamis. Joli bateau, joli oiseau, tu peux me faire une grenouille avec ce qu’il reste de mon rein ? J’inspire. Il se raidit. Il se fige. Je me force à continuer de parler, à ne pas m’arrêter avant d’avoir fini mon laïus. Sirius, mon meilleur ami. Mais pas ma copie, pas mon modèle pour autant : je connais les idéaux du Mission, j’y adhère pour la plupart. J’adhère aux manières de faire, j’ai été dans la résistance dure, même s’ils ne doivent plus être nombreux à être encore en vie pour s’en souvenir. Pour se souvenir de moi. Sans compter que Liam n’était pas encore Ministre, juste lèche-botte je crois, à l’époque. Je n’en mène pas large, en vrai, quand j’en viens d’ailleurs si prononcer mon nom de famille. Abel est inconnu, Wiggins…

« Ton frère... ? » J’hoche la tête, j’acquiesce, je confirme. Plutôt deux fois qu’une, et si mon visage crispé n’est pas suffisamment éloquent pour qu’il comprenne que je ne brandis pas mon lien familial avec Liam avec fierté, je ne sais pas ce que je peux faire de plus. « Jumeau. » Je confirme, donc. Et ça me rassure, aussi, qu’il comprenne. Non seulement qu’il comprenne ma méfiance, mais aussi mon insistance à garder mon identité secrète. Un ministre n’aurait jamais été reçu par l’un des leaders des noyaux encore actifs de résistance… « Je comprends mieux pour les lunettes. » Sans mentir, c’est un vrai regard reconnaissant auquel il a le droit. Et c’est un poids qui s’ôte de ma poitrine, un tout petit poids, l’équivalent d’une mouche sur un étron de yack, mais c’est déjà ça. Même l’infime peut permettre d’inverser la tendance. « Nous ne prononcerons plus ce nom, tu resteras Abel. Et pour ta tronche, sois tranquille. Dans le coin, il n'y a bien que les hérons ou les castors qui pourraient l'apercevoir et je ne crois pas qu'ils s'en soucient. Dans l'immédiat, tu peux te détendre et économiser ton énergie. Pour la suite, mieux vaut que tu évites de t'exposer, en effet. Sirius t'a légué son navire mais il est évident que tu ne peux pas te permettre d'en assumer toutes les responsabilités... » Mouvement d’épaule, sourire désolé, je continue à confirmer mais je me contente de rester dans le langage corporel. Economiser mon énergie, je dois faire peur à voir : pâle et poisseux d’une sueur épuisée. Abel, c’est mon pseudo depuis bien une paire d’années maintenant, je vais m’y faire. « Tu peux te référer à l’autre en parlant de Caïn, si jamais. » Je rajoute malgré ma volonté de me taire. Abel et Caïn, badam tsss, à l’époque, quand j’ai choisi mon pseudo, je guettai les applaudissements impressionnés d’Elias. Aujourd’hui, je ne peux plus que sourire de l’ironie et de la pertinence du duo. Caïn m’a sacrifié, ouais. Sauf qu’Abel s’est aussi retourné contre Caïn. Et les lignes sont devenues de plus en plus floues. Mais maintenant que l’affaire de mon identité est réglée… j’ai besoin de plus. J’ai besoin d’une contrepartie.

« Je pense qu'une collaboration entre nous est envisageable. » « Bien. » « Mais ne te réjouis pas trop vite. » « Pas bien. » Se taire, garder son énergie, tout ça… j’inspire. C’est la nervosité qui me fait parler, une nervosité qui ne se dissipera pas tant que je n’aurais rien tiré de cette entrevue, tant que je n’aurai pas récupéré mon arme. Chargée si possible. « Que nous soyons sur la même longueur d'ondes est un bon point et je ne suis pas contre le fait de garder une relative indépendance dans nos activités, il ne s'agirait donc pas de fusion. Cependant, tu comprends que je ne pourrais pas vous aider aveuglement, sans avoir un droit de regard sur ce que vous faites. » Je plisse les yeux sur cet ajout et sur ce qu’il peut impliquer. Un droit de regard, c’est logique, attendu mais j’ai le pressentiment qu’Elias trouverait ça tout bonnement inacceptable : notre indépendance et notre autonomie, notre liberté d’action, de pensée et d’expression, n’est-ce pas justement ce pour quoi on se bat ? Sans compter que son regard qui me sonde, qui s’attache à mes traits dévoilés me met mal à l’aise. Je suis un mec de l’ombre, moi, je ne suis pas Liam. Je ne suis pas Elias. Je m’entends bien avec mon PC, avec un sac de sable lorsque je suis en état pour boxer un peu, je m’entends bien avec mon chien, avec un tournevis, avec une caisse à outils. Pas spécialement avec les gens. Je ne sais pas gérer les gens. Et s’il semble être un peu plus détendu, je suis loin de l’être de mon côté. Je me sens toujours en terrain hostile. Enfin, pas vraiment hostile, mais clairement pas en terrain allié. Un entre-deux. Instable. Qui me laisse sur les nerfs, toujours prêt à réagir, si jamais. Par principe. Ses yeux se posent sur le journal, les miens font diligemment de même. Et je me mords la lèvre pour continuer à me taire. « Dans l'immédiat, ton équipe ne serait pas obligée d'être au courant de nos accords. » Me taire ? Stupide idée. Si je veux que la conversation se passe bien, il faut que je me redresse, ce que je fais. Et que je me considère comme son égal, ce que j’essaye de faire. Son égal. Le chef du Mission face au chef du Blackbird, c’est aussi simple que ça. Parce que je vais parler, je parle au nom de tous les autres qui avaient placé leur confiance en Elias, pas en moi. Je parle au nom de Dante, je parle au nom de Giuletta – elle va adorer l’idée – je parle au nom de tous. Alors il faut que je me redresse, que j’oublie qui je suis, pour m’attacher à ce que je suis. Un représentant. « Ce qui me convient. » Je parle en leur nom, tout en leur interdisant de donner leur avis. Vive la liberté d’expression, ah yeah. « Tu leur parlerais de notre association lorsque tu le jugerais opportun, ce serait à toi de voir. Le principal serait déjà de parvenir à des accords entre toi et moi. Je serais capable de mobiliser du temps pour te venir en aide au niveau de l'expertise. Concernant l'impression, j'ai également des contacts et des lieux cachés avec des imprimeries de bonne qualité. Mais tu sais déjà à quel point il est difficile de trouver du matériel et surtout de l'encre. J’hausse les épaules. « Premier problème auquel je me suis retrouvé confronté. C’est du bouche-à-oreille, et Sirius a oublié de me parler de ça. » Comme il a oublié de me parler de tant de choses, en définitive. Il m’a remis les clés de la baraque, sans me donner le code d’accès du garage où sont entreposés les fûts de bière. Idiot. « Et je leur en parlerai quand ce sera nécessaire, c’est moi qui gère mon équipe. » Mon équipe, vraiment ? A défaut d’être tout à fait certain de mon statut de porte-parole et de chef, au moins suis-je convaincu de ce que je dis. Et parfaitement sincère : c’est moi qui gère, il n’a pas à intervenir dans cette partie là de la gestion, droit de regard ou non. C’est moi qui connais leurs identités, c’est moi qui leur parle, c’est moi qui les gère. Lui, il se contentera de pseudos.

« Comprends que je refuse de faire les choses à moitié et si je m'investis, ce sera entièrement ou pas du tout. Si tu acceptes de me rencontrer régulièrement pour discuter et que nous avancions ensemble, il y aura moyen de trouver une entente entre nous. J'aimerais aussi savoir si je pourrais compter sur toi et sur tes pouvoirs, dans certaines situations. Tu es un illusionniste... Si tu ne veux pas rester dans l'ombre, ce serait l'occasion de passer à l'action. » Je considère l’arme, qu’il a rechargée tout en parlant. Je la considère, je ne la saisis pas immédiatement comme mon instinct me souffle pourtant de le faire. « Ca fait quand même beaucoup de conditions, tout ça. Beaucoup d’influences sur le Blackbird. » C’est un constat. Pas un reproche, pas encore, je me laisse le temps de la réflexion. Et finis forcément par le saisir, parce qu’il n’y avait aucun doute à ce sujet. Là où il y en a encore, des doutes, c’est pour savoir si je vais immédiatement presser la détente pour m’enlever une possible épine du pied, une idée empoisonnée et hors de contrôle. Ce serait facile. Et c’est ce que me conseille le Nolan qui s’est forgé au contact du Gouvernement pendant beaucoup trop de mois, un Nolan qui s’est perdu en chemin, qui a perdu de vue ses idéaux. Et sa moralité. Je referme ma main sur la crosse, enclenche le cran de sûreté dans un soupir et pose le flingue à mon côté. A portée de main. Mais pas trop. Paix et même pe'el jIH roj comme on dirait chez Spock. Mes doigts tapotent sur la table, je cherche mes mots. Et répète pour moi-même : « Ca fait quand même beaucoup de conditions. » comme pour mieux l’assimiler. Et me faire à l’idée. « Mais je comprends. Je viens demander de l’aide, il te faut forcément une contrepartie, et la sécurité de The Mission est prioritaire à celle du BB pour toi. » BB, bébé ? Je me sens obligé de préciser sans attendre que « Euh… BB, c’est pour Blackbird, j’ai pas de môme t’inquiète. » Pour ce qu’il en aurait à faire… Mais je digresse. « Ce que je veux dire que… c’est okay. Mais il faut fixer des limites. Droit de regard sur qu’on fait, ça me chiffonne mais pour tout dire, on a le même but que vous, juste des façons de faire différentes. » Et moi, je ne mets pas la main à la patte donc bon. « Te rencontrer régulièrement, c’est d’accord aussi, mais je ne veux voir que toi. Pas d’intermédiaire : on se parle directement. Tu es le seul à connaître ma tronche, je suis le seul à connaître la tienne. Pour les autres, je suis Abel. Pour les miens, quand je leur parlerai, tu serais… t’as un pseudo ? Ou j’improvise ? Bref, on compartimente. » Et là-dessus, je suis intraitable. Je refuse qu’un jour, Liam se fasse passer pour moi et provoque la perte de The Mission. « Quant à pouvoir compter sur moi… je suis un sorcier, oui. Illusionniste, un peu, potion un peu, le baragouinage, un peu. Mais je pensais plutôt mettre à ton service mes compétences de hacker. Fournir des PCs, fournir des infos… y’a bien l’autre, caché, qui fait ça et qui le fait sûrement mieux que moi, mais… » Mais. Ce n’est pas que je rechigne à utiliser ces dons d’illusion que j’ai appris à maîtriser, c’est plutôt que je ne suis pas habitué à y faire appel. « Niveau illusion, ne t’attends donc pas à des miracles. Je répondrai présent s’il y a besoin. A toute heure. Mais mes compétences sont limitées. » Tellement limitée que même si j’ai conscience de les avoir améliorées ces derniers mois, pour arriver à exorciser Elias, j’ignore désormais jusqu’où je peux aller. J’ignore même si j’ai atteint le niveau de maîtrise qu’a Liam. Et à ce propos… J’hésite à lui dire. J’hésite à le prévenir, que Liam est comme moi.

Mais les mots restent coincés dans ma gorge. Je laisse passer deux battements de cœur avant de passer à autre chose : « Il nous faut un moyen de communication, donc. Un moyen de savoir qui et qui. Pour ne pas t’exposer si un jour, c’est Caïn qui se pointe. Et un lieu où se voir. » Je pense avoir fait le tour du plus urgent. Non ? Non. Je rajoute, avec un temps de retard. « Et une assurance. Il me faut une assurance que tout ça, ce n’est pas du vent. » Sauf que je n’ai aucune idée de ma légitimité à demander une assurance, ni même de la forme qu’elle pourrait revêtir.

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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMer 2 Mai - 14:15


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

Nolan & Cassidy
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Un frère jumeau. Il est si déconcertant de se retrouver face à une réplique parfaite d'un personnage célèbre, tout en sachant que ce n'est pas lui. J'imagine que je ne suis pas le premier à exprimer ce mélange de surprise et de fascination pour cette ressemblance troublante et presque surnaturelle qui existe entre de vrais jumeaux. Mais lorsque je dévisage cet homme, la stupeur cède rapidement la place à la compréhension dans mon regard attentif. Abel et Caïn. Le symbole porte en lui une douleur tacite que je devine dans le pauvre sourire qu'il me rend. Abel et Caïn ou la jalousie meurtrière. Deux faces d'une même pièce, deux vies qui s'opposent dans des choix radicalement opposés. Ces choix de pseudonymes ne manquent pas de cynisme étant donné la situation et je ne peux m'empêcher de méditer, l'espace d'un bref instant, sur le surnom qu'il a choisi pour se définir. Un frère. Abel, le juste, opposé à l'image de Caïn, le maudit.

De mon coté, je suis le Dahlia Noir... le choix du nom d'un meurtre violent est probablement tout aussi cynique de ma part. Je m'identifie au rappel de ce crime dont j'ai été accusé à tort et qui m'a valu la chaise électrique, me propulsant ainsi dans les enfers, comme le monstre qu'on m’accusait d'être. Mon sourire en coin salue la dérision dont il se montre capable, malgré la nervosité qui le ronge. Je la ressens toujours en lui, dans l'odeur de peur qui se dégage de lui, dans la tension de ses muscles, dans ces infimes variations des expressions de son visage. Pourtant, il semble prêt à assumer la gestion de sa propre équipe et encore une fois, je détecte la méfiance dans le ton de sa voix. Croit-il que je cherche à prendre sa place à ce niveau ? Si c'est le cas il se trompe et je me contente d'acquiescer à ses paroles d'un hochement de tête, avant d’enchaîner, lui expliquant ma manière de concevoir les choses.

Face à mon invitation, Abel hésite. Je lui offre son arme, sans ciller et j'attends qu'il se décide à réagir, tout en l'écoutant prendre la parole de ce ton incertain et méditatif. Son embarras peut se comprendre et je ne cherche pas à l'interrompre, lui laissant le temps de la réflexion. Je suis prêt à me montrer compréhensif mais il ne faudra pas qu'il en abuse et il aura tout intérêt à prendre une décision franche à un moment donné. Il estime que mes conditions sont nombreuses et, manifestement, elles le gênent, mais mon regard ne s'en trouble pas. Mes pensées sont claires dans mon esprit et je ne ferai pas de concession sur les points que je lui ai cité, c'est ce que j'exprime, dans ma façon de soutenir tranquillement son regard. Lorsqu'il récupère son arme, je crois voir passer l'ombre d'une menace dans ses yeux avant qu'il n'enclenche le cran de sûreté, dans un soupir presque blasé. Quelque chose ne me plait pas dans son attitude. Il reste buté dans sa crispation, quand bien même je lui ai rendu son arme, et cet élan d'amertume teintée de noirceur dans ses yeux ne me dit rien qui vaille.

Pourtant, je l'écoute chercher ses mots, conservant un silence attentif alors qu'il énonce tout haut des évidences. Le BB, le bébé, cette consonance ressemble à un lapsus qui symbolise l'importance du journal pour son responsable et je hausse un sourcil sarcastique. Je le laisse poursuivre sans broncher, lui laissant ainsi la possibilité de réfléchir à son aise pendant qu'il s'exprime, sans interrompre le cheminement de ses pensées. De toute manière, il est trop emporté par ses propres réflexions pour me laisser l'opportunité de lui répondre. Il semble avoir oublié mon pseudo, qu'il doit pourtant avoir lu dans les articles de The Mission s'il a prit la peine de s'y intéresser un minimum. A moins qu'il préfère ne pas l'utiliser ?  Sans attendre ma réponse, il enchaîne déjà et je le laisse poursuivre patiemment, l'écoutant tout en analysant sa façon d'être. J'observe les expressions qui se dessinent sur ses traits, sa manière de sombrer un moment dans d'obscures méditations qui le laissent rêveur et hésitant. Je ne cherche pas plus à interrompre ce court silence où il semble s'être égaré dans des préoccupations personnelles. D'ailleurs, il reprend déjà et tout en l'écoutant, je hoche doucement la tête, mon regard planté dans le sien, avant que son dernier mot ne m'arrache un sourire. Il veut une assurance. Le culot de ce type est tout de même phénoménal. Un bref éclat de rire m'échappe, dans un souffle.

« Il faudra bien un jour que tu apprennes à sauter sans filet, mon gars. » Mon regard l'écrase un moment sans me départir de ce sourire ironique tandis que j'analyse ce qu'il vient de me dire. C'est l'angoisse qui le motive, bien plus que la méfiance, c'est cette nervosité et ce tempérament anxieux qui se dégage de lui. N'est-il pas le genre d'homme à regarder d'un œil noir celui qui lui rend une arme chargée ? Allons bon. « Je me demande s'il existe sur terre une assurance capable de te rassurer pour de bon. Mais soit, je vais t'en fournir une. » Parce que mon choix est fait, il ne me sert à rien de tergiverser davantage : j'aiderai le Blackbird à tenir bon la barre.

Je lui confirme ma décision d'un hochement de tête avant de me redresser avec naturel, pour me détourner un instant. Ainsi, je lui tourne le dos sereinement, lui imposant ainsi ma solidité assurée que je n'ai nul besoin de feindre. A deux pas des banquettes, un pichet d'eau fraîche est posé sur la tablette du coin cuisine et je m'empare d'un gobelet dans un placard avant de le ramasser également. Tout en faisant, je reprend la parole, d'un ton posé. « C'est normal que l'idée d'un droit de censure te rende frileux mais, comme tu l'as dit toi-même, nous avons le même but. A priori, il n'y a donc aucune raison que vos façons de faire m'indisposent. Lorsque je demande un droit de regard, c'est parce que je veux éviter les mauvaises surprises. Admettons par exemple que vous décidiez de descendre en flèche une personne que je crois innocente, je ne voudrais pas m'associer à une telle chose. Voilà pourquoi il est important qu'on discute régulièrement, toi et moi. » Tout en parlant, je suis revenu vers lui pour remplir le gobelet et le poser sur la table, juste devant lui, avant de retrouver son regard. « Il n'y aura pas d'intermédiaire entre nous, ça me convient parfaitement. » Je ne vois aucune raison que mes collègues de The Mission voient le visage de Wiggins et s'en retrouvent troublés. Il est inutile de les inquiéter et je serai ainsi le seul à connaître la véritable identité d'Abel. De mon coté, je ne vois pas encore de nécessité à rencontrer l'équipe du Blackbird et discuter avec leur responsable m'est suffisant pour l'instant. Ils me connaîtront donc uniquement par mon pseudonyme. J'aurais aimé détenir un exemplaire du Mission pour rafraîchir la mémoire de mon nouveau partenaire mais je pense les avoir tous distribué, chose que je vérifie rapidement, d'un coup d’œil sur la table. Il n'y a que les feuilles du BB, qui y sont éparpillées. Je poursuis donc sur ma lancée, de ce même ton serein, tout en me réinstallant tranquillement en face de lui.

« Tu peux parler de moi en tant que Dahlia Noir, mon pseudo de chroniqueur. Sauf si tu préfères que ton équipe ne fasse pas le lien avec mon journal. Dans ce cas, hé bien... » En réfléchissant, mon regard se pose distraitement sur le décor de ma caravane. Devrait-il m’appeler Raphaël, comme ce mec terré dans sa caravane auquel il a fait allusion ? Si cette référence culturelle m'est inconnue, je répugne à l'utiliser surtout en raison de la ressemblance avec le nom de cet italien, ce bourreau qui s'obstine jusqu'à aujourd'hui à torturer Noah... La peste soit de cet homme. Un soupir plus sec m'échappe.« Tu peux m’appeler le Romanichel, si tu préfères. Choisis l'un des deux. » A lui de voir s'il souhaite que son équipe sache qu'ils se font aider par un membre du Mission ou pas mais pour ma part, ça m'est égal pour l'instant. Si une fusion doit se faire un jour ou l'autre entre nos deux journaux, la question n'a pas à se poser en ce moment, nous avons bien le temps d'y réfléchir. Je reprend donc, méditant sur ses propositions. « J'apprécie le fait que tu sois franc concernant ton niveau de compétence. Mais même si elles sont limitées, c'est toujours bon à prendre et en vérité, c'est ton niveau de motivation qui est le plus important pour moi. » Ainsi que son niveau de sincérité, chose dont je ne doute pas vraiment. L'homme est très anxieux mais il se dégage de lui quelque chose d'authentique dans sa maladresse. Je ne pourrais pas en dire autant de ce hacker caché qu'il évoque... De toute manière, dans son cas comme pour celui de l'autre, seul l'avenir pourra prouver si mes intuitions sont justes ou pas.

« Très bien. Puisque nous sommes d'accords sur le principe des rencontres régulières, on peut s'organiser de façon concrète. Pour le lieu, je te propose de nous voir ici. Si quelqu'un te suit, tu pourras plus aisément t'en rendre compte et prétendre être en train de promener ton chien. » Je lui lance un regard interrogatif, attendant qu'il approuve ou rejette cette idée avant de poursuivre. Concernant le moyen de communication, je pense bien-sûr immédiatement à Lazlo, ce jeune résistant un peu fantasque qui fait partie de mes plus proches équipiers. « Un de mes alliés est éleveur de pigeons voyageurs, je pourrais t'en fournir un éventuellement, si tu as un message urgent à m'envoyer. Sinon, on peut utiliser les messages cryptés dans nos journaux respectifs, comme tu l'as déjà fait. » Je reste ouvert à toutes propositions s'il a d'autres idées et j'attend ainsi quelques instants, pour le laisser me répondre avant de passer à la suite. « Et donc, tu penses que Caïn risquerait de se pointer à ta place... Okay. Il faudrait déjà que tu m'expliques où en sont vos relations. Que sait-il de tes activités ? Est-ce que tu le fréquentes régulièrement ? Beaucoup de gens sont-ils au courant de votre ressemblance ? S'il existe un signe distinctif entre vous, ce serait en effet pas mal de me le confier.» Je suis conscient que ça fait beaucoup de questions mais ce sont des points importants que je dois connaître si je suis impliqué auprès de lui, je déteste être dans le flou. Considérant son visage qui s'est lui-même débarrassé de son coté flouté, je l'étudie un instant, remarquant encore une fois sa pâleur ainsi que ces odeurs que m'apportent mes sens exacerbés. L'odeur de la peur. Celle de la faiblesse. Mon regard lui désigne le verre d'eau que je lui ai versée. Quelque chose me dit qu'il a besoin de reprendre des forces après cette dépense d'énergie mais je n'ai aucune nourriture à lui offrir. Il devra se contenter d'eau pure.

Si Caïn débarque chez moi avec de mauvaises intentions, il en sortira avec les pieds devant. Mais je juge inutile d'assombrir l'ambiance avec de pareilles menaces. Des frères ennemis restent des frères. Et la mort de l'un d'entre eux ne peut que laisser l'autre endeuillé et malheureux, quelle que soient leurs rapports. Ce sont mes propres sentiments que je ne peux faire autrement que projeter, compte tenu de ma propre expérience. Mon frère aîné, Ignacio, a été mon modèle pendant fort longtemps, tout comme l'était notre grand-père. Tous deux ont été des combattants pour un monde plus juste et sont morts pour cette cause. Le décès de mon frère m'a profondément meurtri et je conserve encore cette douleur gravée dans le cœur. Si je ne souhaite oublier aucune de mes cicatrices c'est parce que ces souvenirs m'aident à poursuivre la lutte. J'étais proche de mon frère et nous partagions les mêmes convictions mais même si ce n'est pas le cas pour les Wiggins, ce lien fraternel les lie malgré tout. Pourtant, même si ma compassion pour Abel est sincère, elle ne me rendra pas moins impitoyable vis à vis des sbires du gouvernement. Il devinera sûrement de lui même que s'il tient à son frère, il a tout intérêt à éviter de le laisser prendre sa place devant moi.

« Pour en revenir à ton assurance, voilà ce que je te propose. Je peux t'emmener dans un lieu où tu trouveras du matériel d'imprimerie. » Ce lieu se trouve dans les égouts de la ville, un endroit inaccessible aux non-avertis car il est obligatoire de passer par un labyrinthe de tunnels avant d'y arriver. C'est là que nous entreposons parfois une partie de notre stock et si nous nous associons, je pourrai y déposer des fournitures à l'intention du BlackBird que son capitaine pourra venir récupérer quand bon lui semblera. « J'espère maintenant que tu pourras me fournir des info utiles sur Caïn. Si tu es honnête avec moi, je le serai avec toi, Abel.»

Spoiler:

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Nolan A. Wiggins
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyDim 13 Mai - 23:11

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Cassidy & Nolan



Bon, on ne va pas se le cacher, mais les termes qu’il entend m’imposer et bien… et bien ça pue, tout simplement. C’est totalement compréhensible, ça se tient et ça se justifie, mais ça schlingue carrément, on dirait un camembert oublié dans une cocotte-minute en plein soleil : c’était prévisible, on l’a bien cherché, à ce niveau-là on peut presque dire que le nouveau parfum odeur-de-pieds-rancie, on l’a voulu, mais bordel, ça ne le rend pas moins supportable pour autant. Et pourtant… et bien pourtant, bah en dehors de jeter et le camembert, et la cocotte-minute et tout être ou vêtement ayant été en contact avec le même air que la substance douteuse, en dehors de cette possibilité, l’unique autre solution c’est de faire avec. D’assumer sa connerie et d’aller de l’avant, parce qu’on en a besoin de la cocotte-minute et que, de toute évidence, l’odeur est désormais carrément liée à l’objet. Ses conditions, ce sont donc des camemberts. Et moi, je suis le con qui a ouvert la boite de Pandore et qui doit maintenant faire avec, serrer les dents et se répéter en boucle que c’était parfaitement prévisible. Serrer les dents, c’est ce que je fais. Alors une par un, je m’entends les accepter, ses conneries. Okay pour garder le silence sur nos contacts. Okay, aussi, pour qu’il garde un droit de regard sur nos publications et nos activités. Okay pour nous voir, en tête à tête, pour collaborer pleinement et pas uniquement profiter de ce que propose l’autre. Okay pour que mes capacités de sorcier soient exploitées par The Mission, aussi pourries qu’elles puissent être, aussi limitées qu’elles puissent être, aussi inconnues qu’elles puissent m’être. D’accord pour tout ça, même si j’ai l’impression de trahir une bonne partie de l’équipe du Blackbird en parlant en leur nom, et plus encore Giu’. Parce que dans l’affaire, je m’engage – et ça, je le fais volontiers – à mentir sur tout ça, à garder pour moi l’identité de nos associés et de nos collaborateurs, compartimenter tout ça pour qu’aucun membre du Blackbird ne puisse vendre Valdès à Liam s’il lui prenait l’envie stupide de me remplacer le temps d’un massacre programmé. D’accord, donc. Et l’arme impose son poids dans ma main, comme une envie latente de m’en servir. Vraiment, je la considère cette envie, avec un détachement qui me glace le sang. Je la considère même après avoir remis la sécurité du flingue, après l’avoir posé à côté de moi, à portée de main mais sans qu’elle ne soit directement menaçante, désormais. Je la considère, parce que c’est ce que je suis devenu. Un méfiant. Vraiment méfiant. Elias m’a confié la sécurité de Dante, de Giu’, de toute la clique. Et moi, tout ce que je fais, depuis quelques mois, c’est piétiner cette sécurité, mener le loup directement dans la bergerie, foirer les publications et perdre des contacts, parce que je n’ai pas les épaules pour mener la barque.

Qu’est-ce que je pourrai faire d’autre que de prendre le camembert dégoulinant entre mes mains et m’imprégner de l’odeur ? Je fais même plus que ça, je réponds à ses non-questions, je détaille ce que je peux faire, histoire de mettre les choses les plus à plat possible sur la table. Je me laisse même enhardir par ses hochements de tête que je prends comme des approbations, et des paraphages réguliers de chaque page du contrat immatériel qu’on est en train de passer, d’ajuster, de signer. Quand je termine, j’ai un instant d’hésitation. Et je lui tends le camembert dégoulinant pour que lui, aussi, il mette la main à la pâte et devienne frère de grimace. Il a posé ses conditions, ses conditions presque intrusives, alors j’entends poser les miennes. Une supplémentaire, une toute petite, une qui me semble aussi injustifiée que risquée, que dangereuse, qu’ambitieuse. Mais qui ne tente rien n’a rien, et je dois protéger, comme je peux, mon équipe. Je veux une assurance, une assurance que tout ce qu’on aura dit n’aura pas été que du vent. Son rire m’arrache un sourire nerveux, mais je ne le quitte pas des yeux et je refuse de me rétracter. Faire marche arrière, même lorsque c’est pour mieux sauter, ce n’est pas mon genre. Je ne m’appelle pas Liam. Moi, je suis celui qui fonce tête baissée, en espérant que le mur craquera le premier. « Il faudra bien un jour que tu apprennes à sauter sans filet, mon gars. » J’hausse les épaules, soutiens son regard comme je peux. Et à son sourire ironique, j’oppose ce que j’espère être un calme tranquille, assuré et imposant. Charismatique ? On peut toujours rêver. Puisque les cauchemars deviennent si souvent réalité, pourquoi est-ce que les rêves ne se mettraient pas à le faire aussi, pour une fois ?

« Je me demande s'il existe sur terre une assurance capable de te rassurer pour de bon. Mais soit, je vais t'en fournir une. » Mes épaules se détendent légèrement, dans un soupir qui m’échappe bien malgré moi : par toutes les tourtes de la terre, je ne suis pas doué à ce petit jeu-là, vraiment pas. « Bien » je me sens même obligé de rajouter, sans savoir si c’est de trop ou juste complètement inutile. Et il me tourne le dos, lentement, nonchalamment, comme pour me signifier à quel point je suis inoffensif, à quel point il n’a pas peur de moi. En même temps, entre Gavin et moi, c’est mon chien qui est le plus impressionnant j’en suis conscient, un chien qui – rappelons-le – a tendance à bouffer mes chaussures, ronronner à mes pieds et se prendre les portes en pensant – tout comme moi – qu’avec suffisamment de persévérance il suffira de recommencer quatre ou cinq fois pour que ça fonctionne. C’est dire. Et il me tourne le dos malgré tout, je me redresse comme je peux. « C'est normal que l'idée d'un droit de censure te rende frileux mais, comme tu l'as dit toi-même, nous avons le même but. A priori, il n'y a donc aucune raison que vos façons de faire m'indisposent. Lorsque je demande un droit de regard, c'est parce que je veux éviter les mauvaises surprises. Admettons par exemple que vous décidiez de descendre en flèche une personne que je crois innocente, je ne voudrais pas m'associer à une telle chose. Voilà pourquoi il est important qu'on discute régulièrement, toi et moi. » J’acquiesce. « Ca se tient » Et ça me fait surtout me rendre compte que je ne sais même pas choisir qui on va descendre en flèche. Je suis juste le bourrin qui frappe et qui tape sur un clavier, moi. Pas le décisionnaire. Enfin si, maintenant je le suis mais… il me glisse un gobelet dans ma direction, je prends conscience que je dois avoir l’air mal en point. A quel point je suis mal, tout simplement. Mes doigts se glissent vers le gobelet, le ramènent vers moi, avec la maturité d’un gosse qui irait chercher le verre de grenadine servi par sa maman pour son goûter.

« Il n'y aura pas d'intermédiaire entre nous, ça me convient parfaitement. » A son tour, donc, il paraphe les clauses du contrat que j’ai rajoutées. « Tu peux parler de moi en tant que Dahlia Noir, mon pseudo de chroniqueur. Sauf si tu préfères que ton équipe ne fasse pas le lien avec mon journal. Dans ce cas, hé bien... » Il cherche l’inspiration, je me retiens de lui proposer des surnoms aussi adéquats que ridicules.  « Tu peux m’appeler le Romanichel, si tu préfères. Choisis l'un des deux. » Romanichel ? J’ai un sourire aux lèvres : pas besoin de lui proposer des conneries, il les trouve tout seul. Mes yeux se perdent un instant dans l’eau clapotante. « Va pour Romanichel. » Et j’ai un air de chanson sur le bout des lèvres, que je me retiens de fredonner. Ça pourrait être mal pris, et on est trop loin dans les négociations pour que je risque quoique ce soit. « J'apprécie le fait que tu sois franc concernant ton niveau de compétence. Mais même si elles sont limitées, c'est toujours bon à prendre et en vérité, c'est ton niveau de motivation qui est le plus important pour moi. » Nouveau haussement d’épaules, je doute d’avoir été si franc, dans les faits, parce que mes compétences sont limitées, dans mon esprit. Dans les faits, j’ignore simplement l’étendue de mon potentiel, et pour ne pas avoir accepté de participer aux rendez-vous mensuels des sorciers anonymes, je n’ai aucune idée d’où je me situe par rapport aux autres comme moi. Cordelia me dépasse, de plusieurs siècles. Liam me dépasse, parce qu’il m’a toujours dépassé et qu’il en sera toujours ainsi. Ma mère, ma mère pouvait faire plus de trucs que moi avant même d’avoir dix ans, si j’en crois ce que mes grands-parents avaient pu nous raconter. Alors bon… quand on voit le référentiel dans lequel j’évolue, ouais, mes compétences sont limitées. Mais je ne sais pas ce qu’elles valent par rapport aux autres. Alors ma franchise… M’enfin. Ma motivation, il en aura à revendre, si je vois exactement où les choses peuvent me mener, et si c’est tout ce qu’il attend de moi, et bien je prends. Parce qu’on ne va pas s’attarder davantage là-dessus, je sens bien qu’on arrive au plus intéressant de mes exigences.

Mon assurance. Ah, non, j’avais oublié les points de rendez-vous, et Liam. « Très bien. Puisque nous sommes d'accords sur le principe des rencontres régulières, on peut s'organiser de façon concrète. Pour le lieu, je te propose de nous voir ici. Si quelqu'un te suit, tu pourras plus aisément t'en rendre compte et prétendre être en train de promener ton chien. » D’un mouvement de main, je l’invite à poursuivre. « Ca se tient, C’est pas faux donc je ne serais pas en train de mentir, et c’est toujours ça de gagné. » Parce qu’on en sait jamais : Elias et Giu’ me donnent sans cesse l’impression de savoir quand je mens, sans compter que je suis un piètre menteur, donc, bon, autant mettre toutes les chances de mon côté, hein. « Un de mes alliés est éleveur de pigeons voyageurs, je pourrais t'en fournir un éventuellement, si tu as un message urgent à m'envoyer. Sinon, on peut utiliser les messages cryptés dans nos journaux respectifs, comme tu l'as déjà fait. » J’ai un regard surpris. « Des pigeons ? Sérieux ? » Et comme d’habitude, je me rends compte après coup que s’il parle d’un de ses alliés, il ne faudrait pas qu’il soit vexé par mon scepticisme. « Enfin, je veux dire… oh oui, quelle bonne idée. Mais… des pigeons ? Je veux dire, ça fonctionne vraiment ? En solution de secours, ça me semble pas mal, on n’a jamais suffisamment de moyen d’urgence. » Et on ne refuse pas les pigeons offerts. Ça fera un pote à Gavin, s’il le bouffe pas. « On peut envisager une boite aux lettres, sinon. Il y a suffisamment de baraques complètement désertes pour s’en poser une, un bête système de dictionnaire devrait suffire à chiffrer la discussion. Enfin… bref, crypter dans les journaux, ça mettrait une cible sur nos têtes, j’ai peur que ça se voie. J’ai pas envie que quiconque fasse le rapprochement entre le BB et The mission. Je ne suis pas stupide, nos exemplaires finissent forcément entre les mains des grands pontes. » Je ne suis pas stupide cette phrase seule me donne envie de rire. Même si la discussion ne prête pas vraiment à l’hilarité. « On peut voir ça après. » Je veux mon assurance.

« Et donc, tu penses que Caïn risquerait de se pointer à ta place... Okay. Il faudrait déjà que tu m'expliques où en sont vos relations. Que sait-il de tes activités ? Est-ce que tu le fréquentes régulièrement ? Beaucoup de gens sont-ils au courant de votre ressemblance ? S'il existe un signe distinctif entre vous, ce serait en effet pas mal de me le confier.» A la mention de mon frère, à laquelle je ne m’attendais plus, ma main lâche le gobelet toujours intouché, et glisse par réflexe à mon côté, caresser le tissu du vêtement qui couvre et recouvre notre cicatrice commune. L’état de nos relations ? Je n’ai pas envie d’en parler. Ce qu’il sait de mes activités ? Je n’ai pas envie d’en parler. Est-ce que je le fréquente régulièrement ? Je n’ai pas envie d’en parler. Est-ce que beaucoup de gens sont au courant de… « Le Gouvernement le sait. » Et c’est déjà trop. « Li… Caïn a tenté de me tuer, il y a six ans. J’ai tenté de le tuer il y a… il y a quelques mois, pas mal de mois maintenant. » J’essaye de garder une voix atone mais je me rends bien compte que c’est un échec, et que si je ne veux pas commencer à pleurer, il vaut mieux que je m’arrête en si bon chemin. « Nous ne nous sommes pas croisés depuis, et honnêtement, j’ignore ce qu’il sait de mes activités. Il a tendance à… se montrer très intrusif. Je ne sais pas ce qu’il a en tête. » Et ça, c’est on ne peut plus vrai. « Il est dangereux. C’est ça qu’il faut retenir. Bien plus dangereux que moi. Il l’a toujours été. » Est-ce qu’avec mes progrès en sorcellerie, je l’ai rejoint ? Ca m’étonnerait. Et avec mon rein qui ne fonctionne plus, avec ces potions insuffisantes qui ont pour but de me maintenir en vie, bon gré mal gré, c’est même certain que je ne pourrais pas vraiment tenir la distance face à lui. Et que, donc, il vaut mieux que je me tienne à distance de lui. Je considère le verre qu’il me désigne, celui que j’ai saisi, sans toucher. Et comme tout à l’heure, je prends conscience de l’apparence que je dois lui offrir. Sans illusion, les traits tirés de fatigue, je dois faire peine à voir. Et je n’ai pas envie de parler de ça non plus. « C’est tout ce qu’il y a à savoir sur lui. » C’est évident que j’abrège la conversation, même pour moi, mais… « Et mon assurance, du coup… ? » Je veux faire de mon regard quelque chose de confiant, de rassurant. D’autoritaire. D’exigeant. Tout ce que je ne sais pas être.

« Pour en revenir à ton assurance, voilà ce que je te propose. Je peux t'emmener dans un lieu où tu trouveras du matériel d'imprimerie. J'espère maintenant que tu pourras me fournir des infos utiles sur Caïn. Si tu es honnête avec moi, je le serai avec toi, Abel.» Un accès à du matériel d’imprimerie, c’est plus que tout ce que je pouvais réclamer, je m’en rends bien compte, mais cette assurance que j’ai demandée, et qu’il m’offre, il ne me l’offre pas vraiment. C’est une vente, c’est un chantage, c’est un échange. J’ai esquivé plus ou moins la question de mon frère, lui, il veut savoir à quoi s’attendre de la part de Caïn. C’est normal, c’est un deuxième camembert caché sous le premier qui me tombe sur la gueule, mais encore fois, j’aurais dû, vraiment dû, le voir venir. Et même si j’ai toujours moyen de refuser d’en parler, dans les faits… mon silence inspirerait plus de méfiance qu’autre chose. Et risquerait, encore une fois, de tout ruiner. Je peux lui donner un os à ronger, l’une des rares différences physiques qui puissent nous départager aujourd’hui.

Je peux. « Il n’y a pas vraiment de signe distinctif qui puisse nous différencier. Vaguement ça… » J’expose la cicatrice au milieu de ma main, pas vraiment le truc le plus visible. Un cadeau que m’a fait Giulietta. « Mais honnêtement, une illusion là-dessus est si facile qu’il pourra la maintenir indéfiniment et… » Et… j’ai merdé. Je me mords la lèvre. Désolé Liam. Comme pour confirmer ce que je viens de laisser entendre, je répète d’une voix pâle : « Il est très dangereux. », comme une mise en garde. Comme une autorisation, aussi, à tirer à vue si jamais… si jamais Liam venait chercher la merde. Et risquer de tous nous mettre en danger. Mais il ne risque rien, normalement, nous nous sommes promis d’arrêter de nous mêler de la vie de l’autre, la dernière fois, non ? C’était le deal, le deal pour qu’il ne sache pas, qu’il ne puisse pas savoir pour l’autodestruction programmée de mon organisme. C’était le deal. J’inspire. Je ne veux pas non plus qu’on s’attarde sur le sujet. J’ai un sourire. « Mais il ne viendra pas, je m’en assurerai. Je suis à peu près certain qu’il n’a pas pu remonter jusqu’au Blackbird. Il sait juste que je ne suis pas dans le même camp que lui. » Il sait juste que… Qu’est-ce que j’en sais, hein ? J’essaye de me rassurer, vraiment, plus que de le rassurer lui, et pourtant, quelque part, j’ai l’impression de faire plus de mal que de bien à tout ça. Un signe distinctif, un vrai signe distinctif ? L’évidence est là, sous mes yeux, mais bon… Je m’adosse au siège. C’est évident, dans mon teint pâle, dans mes cernes et mes traits tirés, dans ces vêtements qui flottent autour de moi. « Il sait jouer mon rôle, il sait le faire à la perfection, comme je sais jouer le sien. Mais je suis mourant, et il ne le sait pas. De ça, j’en suis certain. Donc si quelqu’un veut faire la différence, et cherche une différence, il la trouvera là. » Je me lève, brutalement, parce que j’en ai assez. J’en ai assez de tout ça, j’en ai assez de parler de Liam. « C’est bon, on en a fini avec les questions. Si tu as un exemplaire d’Harry Potter sous la main, on peut s’en servir pour chiffrer les messages. Une lettre est égale à une page, une ligne, un mot, une position. Ou un peu simplifier en un mot égal une page, une ligne, une position. On se trouve une boite aux lettres. Tu me files un pigeon. On se recontacte pour la visite de l’imprimerie. » Ma main se pose sur la table, pour me stabiliser. Ca va être l’heure de ma potion.

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Cassidy H. Valdès
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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyVen 15 Juin - 16:09


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

Nolan & Cassidy
featuring

Les sourires qui s'étirent sur ce visage trop pâle sont ceux d'un désespéré, c'est la pensée étrange qui me traverse dans un moment de flottement, tandis que je suis en train de lui parler. Abel exprime l'insolence fébrile de ceux qui n'ont plus rien à perdre et qui ont appris à se nourrir d'angoisse depuis bien trop longtemps. S'il semble accepter chacune de mes propositions, c'est parce qu'il n'a pas d'autre choix mais quelque chose dans son attitude m'indique qu'il est loin d'en être convaincu. Il parait résigné, comme le serait un condamné à mort enchaîné dans sa cellule, qui accepterait sa triste pitance en guise de dernier repas. Il se cherche des consolations, Abel, il essaie de trouver les cotés positifs dans mes propos mais au fond de lui, tout cela lui parait si absurde. C'est la forte impression qu'il me donne. Le front plissé, je l'entend me dire que tout se tient, je le vois multiplier les sourires et les haussements d'épaules blasés et je ne peux m'empêcher de l'observer, comme je le fais spontanément avec tous les gens que je rencontre. Dans cette atmosphère lourde où la chaleur est accrue par l'humidité de l'air, Abel répugne à profiter de l'eau fraîche que je lui offre. Son corps reste tendu, son visage cerné est crispé dans un sourire d'enfant battu, prêt à accuser le choc d'une beigne à tout instant. Un enfant qui sourit en prétendant que tout va bien pour cacher naïvement sa faiblesse, pourtant si visible.

« Si ça te gêne de mentir, mieux vaut toujours te raccrocher aux parts de vérité inoffensives. » Un conseil qu'il risque d'appliquer au sein de notre propre discussion. Du moins jusqu'à ce qu'il soit assez à l'aise pour que sa langue se délie davantage. Si mon nouveau surnom l'amuse, on dira que c'est positif, et j'esquisse un sourire en coin. Je serai donc ce vieux Romanichel louche, ainsi qu'il me voit peut-être. En analysant le discours d'Abel quand il parle de lui-même, j'ai accès à son concept d'identité. Pas qui il est mais qui il pense qu'il est. Abel, le Juste. Et Abel est mal à l'aise face aux mensonges qu'il est obligé de commettre. Abel a besoin de vérité et d'assurance mais il craint en permanence d'être trompé. Grugé. Manipulé. Il semble très difficile de lui inspirer confiance. « Et ouais... des pigeons, c'est tout à fait sérieux.» Quand il ne connaît pas, Abel se méfie à mort. Il me fait sourire dans sa manière maladroite de retourner brutalement sa veste. Mais sa manière de se rattraper aux branches ne cache rien, on sent trop bien qu'il est sceptique. Je suis conscient que le système de Lazlo peut paraître étrange à ceux qui n'en ont pas l'habitude et pour un gars aussi anxieux qu'Abel, ce doit être encore pire, alors mieux vaut éviter de le perturber. Sans me départir d'un mince sourire, j'acquiesce aussitôt à ses paroles. « N'aies pas peur de me dire clairement ce que tu penses, le but c'est de trouver un système qui nous convienne à tous les deux. On évite les journaux, ça me va. Tu n'auras qu'à choisir la planque que tu voudras pour la boite aux lettres.» On peut voir ça après. Okay. Pas la peine de le tracasser sur ces modalités, je n'ai aucun problème à me montrer souple là dessus et encore moins si ça peut le détendre pour la suite. Parce que moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir à quoi m'en tenir au sujet de Caïn, le frère maudit.

J'ignore ce que signifie ce geste que j’interprète comme un mouvement de recul. Parler de son frère le dérange, c'est évident, mais l'émotion sourde qui rôde dans sa voix est probablement plus douloureuse que je ne l'aurais anticipé. Le Gouvernement est au courant de leur gémellité. Une info cruciale que j'encaisse en silence, le laissant poursuivre. Ainsi les frères ennemis ont tenté de s’entre-tuer. On peut difficilement faire pire au niveau de l'état de leurs relations mais ce n'est pourtant pas la haine ni la colère qui teinte ses mots. Le timbre de sa voix se brise parfois, en dépit de ses efforts appréciables pour se maîtriser. Il m'offre en effet des réponses à chacune de mes questions, même si c'est pour m'avouer son ignorance. Des réponses où il place son frère sur un piédestal. "Caïn est plus dangereux que moi" peut se traduire par : Caïn est un sorcier plus puissant et expérimenté. Devrais-je me contenter de ces mises en garde ? Alors qu'il insiste déjà pour que je lui donne une assurance. C'est une proposition que je lui offre, attentif au regard qu'il me rend. Abel ne baisse pas le regard mais ses yeux brillent d'une peine qui se perçoit tout autant dans sa voix éraillée.

« Un sorcier dangereux qui veut ta mort. Bien, on fera avec. »

Abel ne me révélera jamais les points faibles de Caïn. C'est une pensée qui me vient, bien avant qu'il ne réponde à ma proposition. Il sera en permanence tiraillé entre ses sentiments fraternels et ses valeurs personnelles. Abel veut être Juste, et je présume qu'il veut combattre la Tyrannie tout autant que moi, mais osera-t-il jamais faire du mal à son frère ? Quelque chose me dit que non, jamais. Et je peine à croire qu'il ait déjà réellement tenté de le mettre à mort en y mettant toute sa hargne, même s'il essaie de s'en convaincre. Il y avait trop de culpabilité et de tristesse dans sa voix quand il a abordé ce souvenir. Et pendant que je pose le regard sur sa main qu'il m'expose, je l'écoute encore une fois mettre en avant la formidable puissance de Caïn. Les sourcils froncés avec une certaine gravité, je retrouve son regard fatigué qui s'apaise d'un pauvre sourire. J'ignore qui de nous deux il tente le plus de rassurer en affirmant que Caïn n'a pas pu remonter jusqu'au Blackbird mais dans l'immédiat, nous nous en tiendrons à ce postulat. J'allais répondre mais il me prend de court en poursuivant sur sa lancée. Ce sourire nerveux sur sa face n'augurait rien de bon. Je devrais finir par m'en méfier dès qu'il l'arbore, de cet air blasé d'un homme qui n'a plus rien à perdre...

« Mourant... ? » Les lèvres pincées, je le regarde se redresser comme un ressort, s'extirpant de la banquette, comme si soudain, il avait décidé de fuir. Il semblait affaibli en effet mais je découvre à présent que son état est bien plus grave que j'avais pu le deviner. Certains aspects de son comportements s'expliquent soudain, et je hoche doucement la tête, retrouvant une expression moins rude. Cette sinistre nouvelle à peine annoncée, il poursuit sur sa lancée et si je suis d'accord pour considérer que la différence sera tristement facile à établir entre un homme sain et un malade, je n'en avais pourtant pas fini avec mes questions. « Je vois...  Attend, Abel...» Il m'est difficile de bousculer un homme aussi mal en point et je renonce dans l'immédiat à insister. Déconcerté par l'état grave de mon nouvel allié, je l'écoute poursuivre sans qu'il me laisse l'interrompre et je me redresse doucement à mon tour. Après son monologue, Abel se retient à la table, comme pour reprendre son souffle, comme pour éviter de vaciller. Je devine sans peine qu'il s'est redressé trop vite et dans un geste spontané, je pose une main amicale contre son épaule. Ma voix chaleureuse est plus douce tandis que je cherche son regard. « C'est bon, on a les bases. Prend le temps de souffler maintenant, d'accord ? Si j'ai gagné un nouvel allié, je n'ai pas envie de le perdre trop vite.» Un léger sourire se dessine sur mes traits tandis que je l'invite à se rasseoir, en le repoussant avec précaution vers la banquette.

Devant lui, son flingue chargé est toujours à sa disposition, ainsi que le verre d'eau claire. Debout face à lui, je me frotte le front, réfléchissant à ses paroles. « Je n'ai aucune idée de qui peut être ce diable de Harry Potter, n'est-ce pas un personnage de dessin-animé ? » Parmi les vagues connaissances que j'ai gagnées depuis que j'ai émergé des enfers, certains éléments de la culture moderne me sont apparus, disséminés dans le chaos de l'apocalypse. Ainsi, j'ai cru entendre les gosses d'une amie évoquer ce personnage au cours de leurs jeux et être frappé par cette histoire de sorciers, un élément qui ne pouvait que me rappeler mon propre passé. « Je ne lis pas ce genre de bouquin mais je crois savoir où m'en procurer. Tu n'as donc pas à t'en faire pour ça, c'est réglé.» Le gouvernement a brûlé énormément de livres et la censure nous a privé d'une quantité d’œuvres littéraires et cinématographiques. Il est plus facile de priver la population de sources de réflexion pour les formater en les endoctrinant par des programmes télévisés obligatoires. J'ignore si ce fameux Harry Potter a été censuré lui aussi mais l'amie à laquelle je pense a travaillé dans une bibliothèque autrefois et je suis prêt à parier qu'elle a conservé les bouquins qui plaisent à ses enfants. J'attarde un moment mon regard sur le corps affaibli du malade. Il est triste de réaliser que ses jours sont comptés mais j'imagine que son combat pour la liberté pourra l'aider à vivre fièrement ses derniers instants. Parce qu'à sa place, c'est ce que je ferais.

« On va arrêter les questions pour cette fois. Mais tu n'es pas obligé de reprendre la route immédiatement. » Ma caravane est assez isolée et une marche dans son état en plein soleil n'est pas spécialement la chose la plus sage. Surtout s'il refuse de s'hydrater. J'ignore quelle est la cause du mal qui le ronge mais je cherche déjà un moyen de l'apaiser. Il me serait impossible d'être indifférent au sort d'un homme qui souffre en face de moi, d'autant plus qu'il se trouve désormais sous ma responsabilité, comme le sont tous les membres de mon équipe et les alliés que je cherche à protéger dans la mesure de mes moyens. « Tu peux te reposer ici. Et je te conseille de boire un peu avant de repartir. En attendant...» Un léger soupir m'échappe. Il m'est difficile de savoir ce qui se cache sous son crâne, je ne peux que deviner ce qu'il extériorise par ses mimiques et sa crispation. Mais sa manière d'avoir clôturé si brutalement nos échanges me laissent entendre que tout n'est pas clair entre nous. Alors je me rassois en face de lui calmement avant de reprendre, après l'avoir inspecté quelques instants.

« Si tu as quoique ce soit à me demander, c'est à toi de parler. Tu es venu jusqu'ici pour me proposer une alliance, est-ce que tu en ressors satisfait ? » J'attends quelques instants avant de poursuivre. Quelque chose me donne à penser qu'il se sent grugé et je n'aime pas ce sentiment. « Je suis conscient que ça doit être extrêmement difficile pour toi, se retrouver opposé à son frère est probablement la pire des choses qui puisse arriver... Mais tu as choisi le bon camps. » N'ais-je pas déjà vécu la même douleur, en m'apercevant que Noah se laissait corrompre par le gouvernement ? Lui que je considérais comme un frère autrefois m'est apparu cinq ans plus tard, en tant que psychiatre délateur, un traître au service du gouvernement. J'ignorais à l'époque qu'il se faisait manipuler par Morienval mais le choc avait été très rude pour moi. La déception également. Et plus encore, cet horrible dilemme de ne pas savoir si je devais lutter contre lui ou le protéger comme je l'avais toujours fait. Abel souffre en plus d'un fardeau très lourd à porter avec ce mal qui le condamne à mort. Peut-être est-ce cette vérité qu'il m'a apprise qui me rend plus tolérant vis à vis de lui. Sa faiblesse excuse cette anxiété trop intense qu'il traîne avec lui... C'est spontanément que je me risque à cette nouvelle question, l'interrogeant d'un regard plus bienveillant. « Est-ce qu'il existe un remède au mal dont tu souffres ? »

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Nolan A. Wiggins
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Nolan A. Wiggins
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↳ Niveau de Compétences : Niveau 1 (puma) - Niveau 84 en blague à Toto et Choupiniaiserie
↳ Playlist : Underground || Parting Glass || The Hanging Tree || Some Nights || United we stand tall
↳ Citation : Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue.
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptyMer 27 Juin - 0:49

Lights from Sirius will take you from Oblivion
Cassidy & Nolan



On ne peut pas gagner sur tous les plans, c’est une certitude. Mais on ne peut pas perdre sur tous non plus : c’est une conviction que j’essaye de faire mienne, dans ces sourires crispés et ces concessions que je fais, ces petites victoires que je brandis comme je peux, en me jetant sur les aspects positifs pour mieux oublier tout ce qui me fait grimacer. Méfiant, je le suis ; pas assez que dirait Elias, s’il acceptait de sortir de son silence. Méfiant, trop sur mes gardes, trop sur la défensive et pourtant trop confiant dès qu’il s’agit de Liam, dès qu’il s’agit d’alliés, dès qu’il s’agit de s’enfoncer dans le défaut de la distance que je tente d’établir. Méfiant, ouais. Bête, surtout. Buté, aussi. Perdu… et comment ! J’oscille entre des semi-sourires forcés, des haussements d’épaule, des commentaires faits davantage pour entendre ma voix que par réelle pertinence. Trouver un terrain d’entente - qui m’a tout l’air d’être un sacré terrain vague - trouver des accords, trouver un équilibre, trouver des compromis, accepter ces compromis… et des pigeons. Il est sérieux ? « Et ouais... des pigeons, c'est tout à fait sérieux.» Je cligne des yeux. Okay. Et verbalement, j’essaye de tordre le cou à mon scepticisme pour qu’il évite de tout faire capoter maintenant, pas alors qu’il est évident que je fatigue, énergie drainée par l’illusion, par la tension, par la négociation. J’essaye d’accepter l’idée de communiquer avec un pigeon, autre que moi-même, j’essaye de ne surtout pas le braquer, ce serait mal vu. Surtout maintenant. Il continue de sourire devant mon esquive, ma diversion, ce n’est pas plus mal. « N'aies pas peur de me dire clairement ce que tu penses, le but c'est de trouver un système qui nous convienne à tous les deux. On évite les journaux, ça me va. Tu n'auras qu'à choisir la planque que tu voudras pour la boite aux lettres.» J’acquiesce, complète : on peut voir ça après. Parce qu’on a d’autre chose à régler avant, et qu’il me semble primordial de poser toutes les bases avant de se perdre dans du détail. La communication, chiffrée, par boite aux lettres ou par pigeon, check. Maintenant, les choses qui fâchent.

Beaucoup. Liam, Cain comme je le surnomme pour l’opposer à Abel le mouton sacrifié, qui bêle et qui bêle encore de plus bel, comme une brêle, pour mieux se croire intéressant. Je soupire. J’ai du mal. J’ai l’impression de trahir Liam, j’ai l’impression de trahir les faits, la réalité, j’ai l’impression de trahir tout le monde quand j’évoque mon frère. Notre passif. Le Gouvernement et son implication, ces derniers mois, la douleur du balle qui a transpercé son épaule, celle d’un échange, l’errance de mes pensées, j’ai l’impression de piétiner ce qu’il s’est réellement passé parce que je ne trouve pas les mots, je ne trouve pas l’objectivité qu’il faudrait. Je ne sais même pas si je peux l’être, malgré tous mes efforts. Liam est dangereux. Liam me dépasse en tout point. Liam a toujours un temps d’avance. Liam me devance, Liam me manipule, Liam peut faire de moi ce qu’il veut. Et ça a toujours été le cas. « Un sorcier dangereux qui veut ta mort. Bien, on fera avec. » J’hausse les épaules, je m’afflige d’un air désolé. Vraiment désolé. « C’est bien résumé, ouais. » C’est plus que bien résumé, même si je n’arrive plus à savoir si Liam veut encore ma mort ou non, ni ce qu’il veut tout court. Est-ce que j’ai même un jour vraiment su ce qu’il voulait ? Plus ça va, plus je me le demande. Et plus ça va, aussi, moins… et bien moins j’ai envie d’avoir la réponse à cette question. A ce genre là de question. Je me mords la lèvre, je soupire. Parce que ce genre là de question ne mène qu’à une conclusion évidente et que je ne veux pas ouvrir les yeux à son propos. J’ai du mal à le faire. Du mal à respirer. Des questions, encore des questions… des questions qui me poussent à trop parler, des questions qui me perdent, des questions qui auraient mieux fait de se perdre, et des réponses…

Qui m’agacent. Qui me rendent de plus en plus nerveux. Comment me différencier de Liam ? J’essaye de contourner la réponse, je montre ma main, je parle de notre différence d’opinion politique, j’essaye de me rassurer : Liam ne viendra pas. Et je finis par rendre les armes devant l’évidence. Une différence entre Liam et moi ? Je suis mourant, et lui non. « Mourant... ? Je vois...  Attend, Abel... » Pas envie de m’étaler sur le sujet, je me lève, je veux partir, mettre fin à tout ça parce que j’en ai assez. Assez des questions, assez des interrogations, assez de mon frère, assez des trahisons, assez des suspicions. Je me lève, j’oscille aussi. J’essaye d’organiser mes pensées, de les rendre ordonnées pour énoncer, un à un, les conclusions de notre accord. Et m’enfuir avant qu’il ne m’interrompe. Je récupère ma casquette, vais pour récupérer le flingue, signer le départ. Et sa main se pose sur mon épaule quand mes yeux percutent les siens. « C'est bon, on a les bases. Prends le temps de souffler maintenant, d'accord ? Si j'ai gagné un nouvel allié, je n'ai pas envie de le perdre trop vite.» Il me repousse, je me sens bêtement et brutalement pris au piège, je lui oppose une résistance qui vole en éclat en une respiration. Prendre le temps, vraiment ? Je souffle entre mes dents crispés un amer « J’ai le choix ? » que je regrette aussitôt : non, Nolan, ce n’est pas Liam qui te fait face. Juste un allié qui va peut-être vouloir rentabiliser son alliance avant qu’elle ne s’écroule entre ses doigts.

« Je n'ai aucune idée de qui peut être ce diable de Harry Potter, n'est-ce pas un personnage de dessin-animé ? Je ne lis pas ce genre de bouquin mais je crois savoir où m'en procurer. Tu n'as donc pas à t'en faire pour ça, c'est réglé. » Je fronce les sourcils, cette hérésie a le mérite de me faire l’effet d’une claque. « Tu… Tu n’as pas lu Har… Non, pire, tu ne connais pas Harry Potter ? » Un peu plus, et je nous fais une crise de panique. Pas la base de mon éducation, mais la base de ma culture littéraire, ouais, ça ouais. Et même… « La vache, tu sors vraiment du trou du cul du monde, mec. T’es resté planqué dans ta caravane pendant combien de dizaines d’années au juste ? » Et comme un peu plus tôt avec l’histoire de pigeons, c’est après avoir parlé que je me rends compte que ça peut être mal pris. Mal interprété. Ou trop bien interprété : je pédale vite fait à l’envers pour reculer : « Enfin, je veux dire… diantre, c’est… euh… inattendu. C’est l’histoire d’un petit sorcier, et… oh, tu sais quoi, tu le liras, ça te fera de l’occupation, je vais pas te spoiler la fin. » Ouais, je vais lui trouver les sept tomes. J’hoche la tête d’un air convaincu : je préfère penser à l’histoire d’Harry et de Voldy plutôt qu’à mon rein ou à mon frère. « Mais c’est plutôt cool. » Plutôt, ouais. Mieux que le reste. Mieux que tout le reste. J’inspire à fond, lance un coup d’œil en direction de l’extérieur.

« On va arrêter les questions pour cette fois. Mais tu n'es pas obligé de reprendre la route immédiatement. » Je déglutis. Et une fois encore, il faut que je prenne sur moi pour ne pas me sentir pris au piège, pour ne pas me sentir enfermé dans une cage, pour ne pas paniquer à l’idée qu’on me vole, encore une fois, mon libre-arbitre. « Tu peux te reposer ici. Et je te conseille de boire un peu avant de repartir. En attendant... » Me reposer, boire un peu. Je suis mourant, il a compris, noté, assimilé. Et il prend ça au sérieux. Je me laisse tomber sur la banquette, grapille du bout des doigts le verre d’eau. Boire un peu en attendant. Quand on a les reins qui déconnent, ça peut être une bonne idée de ne pas empirer les choses, ouais. « Si tu as quoique ce soit à me demander, c'est à toi de parler. Tu es venu jusqu'ici pour me proposer une alliance, est-ce que tu en ressors satisfait ? Je suis conscient que ça doit être extrêmement difficile pour toi, se retrouver opposé à son frère est probablement la pire des choses qui puisse arriver... Mais tu as choisi le bon camp. » Je secoue la tête. Lève la main. L’agite pour lui dire, sans parler, qu’il n’a pas à s’inquiéter pour ça, je sais très bien dans quel camp je me trouve. Je crois. « Est-ce qu'il existe un remède au mal dont tu souffres ? » Je relève la tête dans sa direction, le verre à peine effleuré, une gorgée ou deux avalées, finalement, pour mieux obéir. Pour mieux lui faire plaisir. Et parce que j’avais soif, putain. Mes doigts pianotent sur la table, je m’y avachis un peu, plus détendu, sans trop savoir pourquoi. Le ton, sûrement. L’atmosphère, comme si on passait des négociations à l’alliance désormais acquise, validée. Je m’avachis, coudes et bras à plat, doigts qui tapotent. Est-ce qu’il y a un remède ? « Dur à dire. Oui il y en a un. Mais non, il n’est pas… ça demande une opération. Et pas l’opération que tu fais chez toi avec une fourchette, un élastique et un coton-tige, tu vois. » Je me demande s’il en existe une dans le genre, mais je ne vais pas trop m’attarder sur la question. Je soupire, m’enveloppe temporairement de sérieux. Et repousse la fatigue. « Pour faire simple, non. Plus maintenant, ce serait une perte de temps. Je préfère remettre le BB à flot, et me concentrer sur l’instant présent. » Je me redresse, dans des claquements de doigts. J’aime bien faire du bruit pour le principe de faire du bruit. Ça détend. « Ne t’en inquiète pas, c’est mon problème, je le gère. Et par rapport à… » Tout ça, ma main s’agite, un résidu de sang italien qui doit bouillonner et se taper une crise d’ado. « Si je suis satisfait ? Oui, bien sûr que oui. On n’a pas d’omelette sans casser des œufs, la situation est complexe, je m’en tire sacrément bien. Je te l’ai dit, je suis pas un manager, je suis pas un journaliste, je suis pas un intellectuel, c’est mon frère le politicien. Je suis le geek derrière son PC, le hacker et l’ingé, donc ouais, vu les cartes que j’ai tirées et la partie à laquelle je joue, j’ai l’impression de reporter la mise avec une paire de trois. Et c’est bien. » J’ai un doute. « Tu connais le poker au moins ? » On sait jamais. S’il connait pas HP… « Et vis-à-vis de mon frère… c’est un enfoiré. Il a sûrement ses raisons, mais… j’ai déjà suffisamment d’emmerdes pour en plus pouvoir me permettre de transpirer à l’idée de lui foutre des bâtons dans les roues. Et je me dis qu’on a tous un pote ou une connaissance qui déconne. » Qui déconne. Vraiment. Je m’avance sur la table, manque de renverser le verre d’eau. Encore une fois, je me demande qui je suis en train de tenter de convaincre. « Je crois que je te l’ai pas dit, mais j’ai été dans le noyau dur de la résistance, à la base. Je l’ai quitté pour suivre Sirius. Dès 2012, dès que tout a foutu le camp, je me suis rangé d’un côté, et Caïn a préféré l’ambition. Ca fait un bail que je me suis fait à l’idée que politiquement parlant, lui et moi, on n’est pas jumeau. » Et je n’ai jamais douté d’être du bon côté. Je crois. Je veux m'en persuader.

Il faut remercier mon côté con, légèrement contradictoire. Ou juste un ras le bol face à un système qui m’avait condamné à mort. Ce qui me fait penser... « Tu… pourquoi tu t’es retrouvé parmi les rebelles, toi ? »

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Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: Re: (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion   (cassidy) Lights from Sirius will take you from Oblivion EmptySam 7 Juil - 1:39


« Lights from Sirius will take you from Oblivion »

Nolan & Cassidy
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L'amertume de ses paroles me fait soupirer doucement alors que je hoche la tête. Sa faiblesse ne lui laisse aucun choix, en effet, il est contraint de prendre le temps de souffler, alors qu'il voudrait tant s'enfuir, s'arracher à la discussion et à mes questions. Ce n'est pourtant pas pour le piéger que je tente de le retenir, il n'est que trop évident qu'il a besoin de repos et je n'ai aucunement l'intention de le harceler au sujet de son frère ; nous avons débroussaillé la situation et ce que j'ai appris me suffit pour l'instant. L'expression de totale stupéfaction qui s'imprime alors sur le visage pâle d'Abel me déconcerte un moment, alors que soudainement j'ai la sensation de voir un gosse devant moi. Un gosse scandalisé parce que j'ai le malheur de ne pas connaître son héros et qui me mitraille d'un regard aussi farouche que candide, oubliant pour un moment, toute la gravité de la situation. Il m'arrache un sourire derrière ma barbe, sourire qui se mue en rire sincère alors qu'il se rattrape maladroitement, dans une crainte visible de m'avoir vexé.

« J'ai vécu en ermite pendant un temps infini, j'en ai bien peur ! »

Inutile de lui dire que j'ai passé plus de soixante ans en enfer. En voyant l'expression juvénile qui enveloppe Abel, sa fragilité m'atteint avec plus de vigueur tandis que j'acquiesce en hochant la tête. Nous avons pratiquement le même âge physiquement et pourtant, je mesure la distance qui nous sépare. Celle d'un océan, à tout le moins. Peut-être est-ce un instinct paternaliste qui m'anime alors que son innocence m’apparaît et que celle lueur dans ses yeux me rappelle celle de toutes ces jeunes vies, fauchées bien trop tôt à cause de la cruauté de notre monde. N'est-ce pas pour cela que je me bats ? Pour éviter les morts injustes, les souffrances des opprimés.

Sous mes rires chaleureux, je redresse un sourcil railleur en soupesant son conseil. « Un petit sorcier hein ? Si tu t'es identifié à lui, je risque bien d'apprendre des choses en ce qui te concerne. Très bien, je le lirai, c'est promis. Ça devrait bien égayer les soirées d'un vieux Romanichel solitaire, j'imagine. » Ce sera surtout très cynique, pour un mage déchu tel que moi, si frustré par la perte de ses pouvoirs. Mais il est temps que je cautérise cette blessure et que j'aille de l'avant, sans me laisser aspirer par l'amertume, à la moindre évocation de mon passé... J'ai bon espoir d'y arriver un jour.

Abel parle beaucoup avec ses mains, comme le faisaient nombre d'Italiens de mes connaissances autrefois, dans ce ghetto des bas-fonds de New York où j'ai grandi. Ses manières aussi nerveuses qu'expressives témoignent de sa spontanéité, si propre à son allure de grand adolescent poussé trop vite. Lorsqu'il se désaltère enfin, il semble s'y contraindre pour que je lui fiche la paix, dans un genre de grimace, à la manière d'un môme qui rechigne à obéir mais le fait bon grès, mal grès. Il a l'air de se détendre un peu, cédant enfin au repos en courbant un corps que je devine douloureux contre cette table qui nous sépare. Tout ce qui se dégage de lui me donne envie de l'aider, même si j'ignore encore comment, ni même si j'en aurais les moyens. Alors, je l'écoute avec attention, plissant les yeux lorsqu'il évoque cette opération, comme une bribe d'espoir avant d'y renoncer aussitôt. Je note qu'il abrège rapidement, se redressant comme s'il regrettait ses paroles à peine prononcées. Et quand ses mains papillonnent devant son visage, quand il clôture brutalement le chapitre, je ne manque pas de faire le parallèle avec sa réaction précédente. Un malaise qui le pousse à fuir, comme s'il était prêt à nouveau à foutre le camps, affronter le rude soleil du dehors quitte à en crever plutôt que de se soumettre à de nouvelles questions.

« Tu gères ? Hm. Je ne vois pas en quoi ce serait une perte de temps que d'essayer de sauver ta vie, si la chose est possible... »

Pourtant, alors que je l'imaginais déjà se relever, cette fois il reste à sa place et je plisse le front en l'écoutant m'assurer de sa pleine satisfaction, en dépit des œufs cassés. Dans un sourire en coin à la mention du poker, je repousse ses doutes d'un geste vague de la main. « Ouais, ouais, je connais le poker mais je n'aime pas ça. Les jeux qui se basent sur le pur hasard ne m’intéressent absolument pas, je préfère choisir les cartes que je tire et pas compter sur la chance. » Abel a une manière bien à lui pour rationaliser. On a tous un pote ou une connaissance qui déconne ? Dans un mouvement de sourcil sceptique, mon regard se déporte sur le verre d'eau qu'il manque de renverser dans son mouvement brusque, toujours trop agité. « Certes, ceux qui préfèrent rejoindre les rangs du gouvernement sont nombreux, malheureusement. » Mais Abel ne trompe personne, sauf si c'est lui-même qu'il essaie désespérément de convaincre, que son frère ne vaut pas mieux qu'une vague connaissance ou qu'il se désintéresse de son sort. Je ne m'étend pas immédiatement sur le sujet, intéressé par les explications qu'il m'offre et que j'ignorais jusqu'alors. Non, il ne m'avait pas dit qu'il avait fait partie de la sphère active de la résistance et j'entrevois alors la rupture grave qui s'est opérée entre les deux frères, lorsqu'ils ont choisi de suivre des chemins radicalement différents. Méditatif, je m'humecte les lèvres à sa question, saisissant la nuance d'hésitation dans son ton. Il semble pourtant doucement accepter que la conversation prenne une nouvelle tournure, comme si Abel se laissait apprivoiser, peu à peu.

« Par colère. » Dis-je simplement. C'est elle qui m'a toujours motivé, cette passion colérique. Elle a été mon moteur principal pendant presque toute ma vie, ce qui m'a permis de m'accrocher pour continuer la lutte contre toutes les formes d'oppression et d'injustice. M'adossant contre le dossier grinçant de la banquette, je poursuis de ce même ton posé, la chaleur de mon regard dissimulant l'amertume, liée aux souvenirs difficiles. « J'ai rejoint la résistance active dès 2012, moi aussi. Je n'ai jamais supporté l'idée qu'une élite se prélasse en se partageant les privilèges, sans se soucier d'écraser le peuple, alors j'ai réuni des gars et on est passé à l'action. » Autant que ma colère serve à changer les choses, autant canaliser cette énergie agressive pour une cause que j'estime juste. Et ce système tyrannique doit être renversé, c'est une idée fixe vers laquelle convergent toutes mes actions, depuis ces six dernières années. « Je pense que si tous les résistants s'unissent, on devrait réussir à renverser le système.» C'est ce que j'ai tenté de faire, en m'alliant à Ange, à Vittoria, à tant d'autres personnes aujourd'hui décédées. « On parle de plus en plus de Hide qui utilise ses compétences de hacker pour combattre le gouvernement avec ses propres armes. Sa propagande aidera peut-être à motiver les foules. » Peut-être, à voir ce qu'il en fera.

« Ce qui est sûr, c'est que je ne laisserai pas ces salauds profiter de leur système corrompu, Abel. Crois-moi, si on les laisse faire, ça revient à accepter l'esclavage. On va leur reprendre tout ce qu'ils ont volé. » C'est ce que je faisais déjà autrefois, braquant les banques pour redistribuer l'argent dans les ghettos, et c'est ce que je compte bien continuer à accomplir. « Si tu as besoin d'une opération onéreuse, sache que la Résistance peut réunir des fonds pour toi. » Je lui offre un regard des plus sérieux, pesant chacun de mes mots. C'est une proposition franche et il en fera ce qu'il voudra. Pourtant, sa façon d'évoquer cette opération compliquée était étrange, surtout vu la manière dont il l'a si abruptement fermée. Un doute étrange m'assaille, comme si son frère pouvait être mêlé à tout ça, d'une façon ou d'une autre. Est-ce qu'il envisage des moyens surnaturels pour guérir... ? Je lui avais promis de ne pas insister sur des questions qui le mettent visiblement mal à l'aise, aussi je me retiens de le lui demander. Pourtant l'interrogation se marque clairement sur mes traits pendant que je conserve un léger silence en l'observant.

Abel s'oppose à Caïn et choisit une voie diamétralement opposée à lui, en suivant son ami Sirius. Mais à présent, Sirius n'est plus et Abel cherche à sauver le BlackBird, son héritage. « Ton frère a choisi son ambition personnelle. Le goût du pouvoir et des richesses est un très mauvais moteur pour faire de la politique. Qu'est ce qui te motive, toi, Abel ? » Une promesse faite à un ami ? Une raison plus large ? « Le moment décisif dans la vie d'un homme, c'est quand il est amené à faire ses propres choix. Tu as décidé de venir ici et tu m'as trouvé. C'était peut-être un simple coup de poker pour toi, mais sache que désormais, tu n'es plus seul pour gérer tes problèmes.»


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