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 Our family song - Ievseï

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Mikkel G. Ievseï
Laugh like a jackal

Mikkel G. Ievseï
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MessageSujet: Our family song - Ievseï   Our family song - Ievseï EmptyVen 16 Mar - 19:43


« Sing if you will but the air you breathe, I live to give you, Father to son »



Andreï & Roman & Mikkel
featuring

Ce soir d'hiver, le temps était mitigé, comme toujours, et je redressai le col de mon blouson pour affronter les giboulées tout en m'enfonçant dans les ruelles sombres. Un vent mordant s'infiltrait entre les murs et sifflait une complainte lugubre, comme pour mieux prévenir les habitants qu'il valait mieux se terrer chez soi, ce soir. Le ciel était pesant, de lourds nuages s'amoncelaient au dessus de ma tête, annonçant l'orage qui ne tarderait pas à éclater d'une seconde à une autre. Lorsque les gouttes de pluie froide se mirent à tomber, je rabattis ma capuche sur ma tête et je me mis à courir. Ce n'était pas dans la direction de l'immeuble familial que je me dépêchais, ce n'était pas pour rejoindre l'appartement des Ievseï que je courrais, en évitant les flaques d'eau sales et les ornières, en rasant les hauts murs constellés de graffitis et d'impacts de balles. Je m'interrompis soudain devant un grand entrepôt d'aspect lugubre et, le cœur battant, je raffermis la bandoulière de mon sac à dos, qui pesait contre mon épaule avant d'y pénétrer. Le gars du marché noir m'accosta, un sourire torve sur la face.

« Salut Ievseï. Qu'est ce que t'as à nous vendre ce soir ? »
« Des médoc, même pas périmés. Ça vaut son pesant d'or, mec. »

***

Lizzie avait souffert d'une maladie, longue et difficile qui s'était prolongée de nombreux mois, une maladie qui l'avait privée de ses forces, même si elle restait capable de nous offrir ses éternels sourires. Pendant toute cette période difficile, Roman avait usé sa santé en sacrifiant toute son énergie magique, dans le but d'aider sa fille. Mais s'il parvenait à stabiliser son état, le mal revenait inlassablement, creusant ses traits et pâlissant son teint. Il me semblait que Colin aussi, maigrissait à vue d’œil, sans être capable de faire quoique ce soit pour aider mon père. Pendant toute cette période pénible, j'étais sans doute le seul de la famille à péter la forme et je passais mon temps entre mon job à l'hôpital et mes sorties avec Andreï. Depuis qu'il me l'avait offert, je ne m'étais pas séparé de ce fameux couteau, toujours logé dans ma ceinture, discrètement camouflé par mon t-shirt. Et même si je n'étais toujours pas certain d'être capable de m'en servir, ça ne m'empêchait pas d'aller voir régulièrement mon papy-rat sous son pont. Grâce à lui, j'avais obtenu des vivres en supplément et surtout, des médicaments pour soigner Lizzie. Ça n'avait pas été facile de le convaincre de les ramener à l'appartement lui-même, je n'avais réussi qu'une seule fois à l'y traîner, presque par la peau du cou. Par manque de bol, ce soir là, Roman était absent et Andreï était reparti aussi sec. Mais le plus important, c'était qu'il continuait à me filer des médoc. Et j'étais sûr qu'un beau jour, je parviendrai à raisonner cette tête de mule pour qu'il se ramène au bercail, les bras chargés de victuailles comme un père noël au poil blond et au sourire d'ogre.

Pourtant, un an s'était écoulé et Andreï n'avait jamais remis ses pieds d'ours mal léché dans l'appart.  

En ce soir de mars, le ciel découvert laissait apparaître un mince croissant lunaire. J'étais revenu à l'appart après une de ces journées éprouvantes à l’hôpital où j'avais bossé comme un damné, courant dans les couloirs pour transporter des patients amochés, qui oscillaient entre la vie et la mort. Pourtant, je ne comptais pas me prendre la tête là dessus, pas plus que je ne le faisais habituellement. Dès que je posais un pas en dehors des carrelages blancs et immaculés de l'hosto, je laissais tout ce merdier derrière moi et je me dépêchais de me nettoyer l'esprit, d'une manière ou d'une autre. Qu'il s'agisse d'une fiesta d'enfer improvisée avec les moyens du bord ou d'une soirée de débauche à parier mes derniers dollars, ça me permettait toujours de me vider la tête et de m'amuser intensément. Or ces derniers temps, bizarrement, je délaissais de plus en plus le Bones et ses délices pour préférer me rendre dans une certaine volière, planquée dans un drôle de bâtiment. Là-bas, il n'y avait pas de tables de jeux, pas de combats illégaux ni même de machines à sous. Par contre, il y avait un beau blond aux yeux clairs et à la barbe soyeuse qui me donnait constamment envie de sourire dès que son visage apparaissait dans mes pensées.

Encore une fois ce soir, le regard pétillant de Lazlo flottait dans mon esprit, pendant que je rêvassais en matant les info à la télé, vautré dans le canapé du salon. J'étais en train de me demander si je ne ferais pas un saut jusqu'au Treme lorsque soudain, des coups à la porte m'arrachèrent à ma distraction. En quelques pas, j'allai ouvrir et je marquai un temps d'hésitation avant qu'un large sourire se dessine sur ma face. Il y avait un mec, posté juste sur le seuil de l'appart. Un mec hirsute, à la mine revêche. Un mec avec une dégaine d'ours de Sibérie.

« Andreï... ? Wow, wow wow... Pause, on arrête tout là, le grand-papy est là ! C'est noël ce soir ? Mais rentre !» Sans attendre qu'il change d'avis, je l'attrapai par le bras pour l'attirer chaleureusement à l'intérieur et refermer aussitôt la porte derrière lui. Qu'est ce qu'il foutait là ? Je ne m'attendais pas à lui, c'était quand même sacrément étonnant de le voir là, même si je le rencontrais souvent à l'extérieur. « T'sais que t'as grave la classe ! Tu t'es lavé ? Tu sens presque pas le rat d'égout, j'te jure, c'est carrément impressionnant. » Le ton enthousiaste de ma voix était mêlé d'autant de surprise que de bonne humeur dans mon rictus de chacal. « J'déconne, j'te promets, c'est super de te voir ici, c'est quand même mieux que de te rencontrer sous ton pont.» Et d'ailleurs, je me demandais quel miracle l'avait motivé à se pointer en personne ce soir.

Mais j'étais à peine en train de me poser la question, qu'une voix féminine résonna dans une des petites chambres, la voix de ma frangine qui demandait. « Qui c'est ? » D'un ton distrait. En l'entendant, je me raidis un peu, sans cesser de dévisager mon grand-père russe, répondant à ma sœur d'une voix complaisante. « Nan, mais recouche toi, bichette, tu dois te reposer tu sais bien... » Elle grommela quelque chose que je masquai par un puissant éclat de rire, bien sonore, avant d'ajouter tout bas en russe, comme j'avais toujours l'habitude de le faire avec Andreï. « La pauvre, elle délire un peu des fois. Mais elle va bien mieux grâce à toi, on a bon espoir ! »

Depuis ces derniers mois, Lizzie allait même tout à fait bien. Par bonheur, elle avait fini par se rétablir complètement depuis un bon moment, et pourtant, j'avais sciemment caché l'info à Andreï. J'avais même peut-être rajouté quelques couches pour évoquer la gravité de sa maladie, histoire de surfer sur la vague. Quant aux médoc, je les avais un peu vendus mais bon, là n'était pas le problème. A présent que je tenais Andy par je ne savais quel miracle, il fallait que je le maintienne, jusqu'au retour de mon paternel. Ça aurait été trop con qu'il se tire avant. Lui offrant une accolade, je le repoussai vers le canapé dans le même mouvement avant de m'en aller vers la partie cuisine d'un pas léger. On gardait toujours une bouteille de vodka planquée quelque part, c'était l'occasion de la sortir et je me mis à fouiller les armoires.

« Bon allez, prépare les verres ! On roulera tous sous la table avant toi mais t'as l'habitude ! Colin va pas tarder à revenir... » avec Roman. Noyer le poisson, moi ?


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Andreï C. Ievseï
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Andreï C. Ievseï
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MessageSujet: Re: Our family song - Ievseï   Our family song - Ievseï EmptySam 24 Mar - 22:06

Our family song

Roman & Mikkel & Andreï

« Donne. Putain donne, je sais que tu en as » Mon poing s’abat sur son visage déjà tuméfié. Non pas une fois, non pas deux, mais bien trois fois. Il en revient ensanglanté, le coup de poing américain qui l’enveloppe n’est guère mieux. Et le mec ne veut toujours pas cracher le morceau. Mes mains vont à ma ceinture, je me résous à opter pour du davantage expéditif, la pièce de métal qui encerclait mes doigts glisse dans ma poche, part dans mon dos chercher le flingue que j’ai passé à ma ceinture. Je le mets en joue. « Crache ton putain de morceau, allez. » Je sais qu’il en a, le salaud. Ça fait une semaine, une putain de semaine que je ne trouve pas de médocs pour la môme, une putain de semaine et je commence à être nerveux : mauvaise nouvelle pour lui. Premier coup de feu : son genou explose, il hurle, je ne sourcille pas. Vu le rythme auquel j’ai dû lui ramener les médocs depuis plus d’un an, Lizzie ne devrait pas pouvoir s’en passer, pas aussi longtemps, putain. Le mec est en train de pleurer, il s’effondre sous mes yeux, je ne sourcille pas un seul instant : qu’il aille se faire foutre s’il attend la moindre compassion de ma part. Je m’accroupis, troque une nouvelle fois mon flingue contre un autre jouet, plus adéquat. Ma lame virevolte entre mes doigts. « Ecoute, j’ai parlé à Shane. Je sais que tu as des médocs, j’en ai rien à foutre que t’en aies besoin pour ta sœur, ta mère, ton frère ou ton cochon d’inde, tout ce que je veux, c’est que tu me les files et je te jure, je te laisserai tranquille. » Promis. Je le laisserai là, s’il veut baigner dans le sang, je le laisserai en plan, il rampera où il voudra. La lame se stabilise au niveau de son œil. Je sens qu’il commence à flancher, la pointe du couteau s’approche de son arcade sourcilière. « Je compte jusqu’à dix. Et tu ne veux pas entendre le dix. Un. Deux. » Ca non, il ne voudra clairement pas l’entendre. Il me faut ses putains de médocs, c’est la seule chose qui me donne l’impression de me racheter, à ma façon, auprès des Ievseï. « Trois. Quatre. » Je crache les chiffres, mais je n’ai pas besoin de cracher le cinq qu’il me désigne un angle de la pièce. D’un bond, je m’y dirige, de toute manière, il n’est pas une menace, juste un cloporte. Un vulgaire cloporte, aux cachettes pas trop connes mais clairement pas solides : je décolle le plancher d’un coup de talon, je soulève la latte. Et trouve le sac plastique. J’en sais rien de ce que ça peut soigner, j’y connais strictement rien en médecin, je sais recoudre des plaies et foutre un garrot, pas me décider s’il faut prendre la pilule bleue ou la pilule rouge. Mais Mikkel saura, lui. Et à la rigueur, Roman saura. Et s’ils ne savent pas… Et bien putain de merde, il y aura bien une notice : le sac en plastique fin dans mon sac à dos, leur ancien propriétaire s’effondre, une balle dans le crâne et moi je m’extrais de l’appartement pour en dévaler les marches : on va dire que personne ne le pleurera, et si quelqu’un le pleure, et bien il se consolera en récupérant son appart. Et ce que j’y ai laissé. Rien à battre.

De retour sous mon pont, j’entreprends de vider le sac par terre pour faire le tri de ce que j’ai trouvé dans la journée, mettre en commun avec tout ce que j’ai pu trouver dans la semaine, ce sur quoi Mikkel et moi on a pu mettre la main, plus ou moins. Ce qu’il n’a pas ramené direct chez lui du moins. Les médocs, c’est le plus important, je le sais. Je le sens. J’ai ce sentiment d’urgence, comme perturbé par le dérèglement de notre petit rythme. Est-ce que Lizzie a pâti de leur absence ? J’en suis certain. Et ça me fait putain de chier, ça oui. Parce que ça veut dire qu’il va falloir que j’aille chez Roman, sans passer par Mikkel. Est-ce que Lizzie vaut la peine que je croise mon fils maintenant ? чертовски ублюдок , le russe m’échappe, mais ça ne m’est d’aucune utilité. Parce que ce n’est pas ça qui va m’aider à prendre une décision qui, de toute manière, est déjà prise, même si je n’arrive vraiment pas à savoir d’où elle sort. Avant d’avoir pu comprendre ce qui m’arrive, j’ai foutu à nouveau les médocs dans le sac, avec trois bouteilles d’eau et une douzaine de barres énergétiques, et je suis dehors, comme un con. Et avant d’avoir pu prendre la décision, je suis en train de sonner. Est-ce que Lizzie vaut la peine ? C’est ma petite-fille. Mon poing fracasse la porte. Je suis en train de faire une connerie. Qu’est-ce que je fais si Roman ouvre ? Je lui fous un pain dans la tronche, je lui balance les médocs à la place, ou je fais demi-tour ?
« Andreï... ? Wow, wow wow... Pause, on arrête tout là, le grand-papy est là ! C'est noël ce soir ? Mais rentre !» J’ai un temps d’arrêt, pas vraiment le choix, et pour la première fois depuis un an, je franchis le pas de la porte, je reviens dans ce truc que j’ai pu éventuellement qualifier de home sweet home à un moment donné, il y a de cela une éternité. « T'sais que t'as grave la classe ! Tu t'es lavé ? Tu sens presque pas le rat d'égout, j'te jure, c'est carrément impressionnant. » J’ai un petit rictus. « J’avais un rencard avec mon petit fils, c’est pour ça. » Je finis par grogner, pour répondre à son enthousiasme sans trop le décevoir. « J'déconne, j'te promets, c'est super de te voir ici, c'est quand même mieux que de te rencontrer sous ton pont.» Je lève les yeux au ciel, tout en tournant lentement sur moi-même pour reprendre mes marques dans un appartement qui n’a pas vraiment changé, comme figé dans le temps. « T’avais parlé de vendredis raviolis, j’voulais voir à quoi ça ressemblait… » Je poursuis sur la même veine, tout en faisant glisser mon sac de mon épaule pour le laisser tomber sur la table basse du salon. Et m’immobiliser devant la voix fluette qui se fait entendre.

« Nan, mais recouche toi, bichette, tu dois te reposer tu sais bien... » J’ai un mouvement d’arrêt, ma main désigne la pièce d’un ton interrogateur. « C’est… » Un petit murmure. Comme pour m’excuser d’être là. Drôle comme je peux m’inviter chez des gens sans hésiter et avoir la trouille d’hausser le ton chez mon môme. Elle répond quelque chose, Mikkel est pris d’une hilarité sans véritable raison avant de compléter dans cette langue qu’on ne parle réellement que tous les deux, j’ai bien l’impression. « La pauvre, elle délire un peu des fois. Mais elle va bien mieux grâce à toi, on a bon espoir ! » A ces mots, mes épaules se détendent et j’ouvre mon sac d’un geste brusque. « A ce propos, j’ai… Mikkel ? » Il m’a repoussé vers le canapé, s’échappe vers la cuisine, commence à fouiller les placards. Visiblement, ça l’intéresse vraiment ce que je lui ramène. « Bon allez, prépare les verres ! On roulera tous sous la table avant toi mais t'as l'habitude ! Colin va pas tarder à revenir... » Je me relève d’un mouvement brusque, en agitant la main. « Nan mais laisse tomber, je comptais pas traîner dans le coin… Ecoute Mikkel, j’ai juste… j’ai trouvé les médocs de la petite, enfin je crois, j’espère… Jette plutôt un coup d’œil dans tout ça, je suis incapable de savoir ce qu’il lui faut. Y’a de… » J’éparpille les flacons sur la table, fais rouler les tubes et ouvre les contenants en verre qui n’ont aucune étiquette. « Après, j’crache pas sur un verre, mais… » Parce que je suis faible et que je ne désespère toujours pas de me retrouver un jour bourré même en étant un je-ne-sais-quoi. Et parce que Roman ne semble pas être là. Je jette un coup d’œil en direction de Mikkel qui s’affaire. Puis en direction de la chambre de Lizzie. J’enlève ma veste, je me résigne à l’enlever plutôt. Comme pour accepter de rester dans le coin pour quelques minutes encore. J’ai le regard méfiant, je ne suis pas à l’aise. « Tu sais combien de temps il va mettre ? T’as b’soin de moi pour quelque chose ? » Je continue de vider le sac, glissant les bouteilles sur la table, empilant les barres énergétiques.
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Roman A. Ievseï
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Roman A. Ievseï
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MessageSujet: Re: Our family song - Ievseï   Our family song - Ievseï EmptyLun 7 Mai - 14:30


Être le Dindon de la Farce, ce n'est pas donné à tout le monde. C'est un art qui se transmet de génération en génération, de père en fils, qui vous coule dans les veines et vous colle à la peau. Roman était de ces gens-là, les éternels pigeons inconscients de ce qui leur arrive, et n'arrivait pourtant pas à se débarrasser de cette maudite étiquette. Progressivement, la situation aidant à la Nouvelle Orléans, il avait fini par en prendre son parti. Les gens allaient et venaient, dans son cabinet, dans sa vie, un ballet incessant de visages et d'éclats de voix qui ne restaient jamais bien longtemps. D'aussi loin que ça remonte, qu'il s'en souvienne, ça avait toujours été comme ça. Andrei, Ciaràn, Laura, ses marmots, ses amis. Alors les écarts ponctuels avec Anastasia, pour lesquels il savait pertinemment que la jeune femme n'était pas franche avec lui, il avait fini par les laisser couler. De même pour la gifle de Shae, justifiée, pour sa part, qui avait laissé une empreinte brûlante sur sa joue. Les gens allaient et venaient. Et quoi que Roman fasse, quoi qu'il tente, il ne parviendrait jamais à les rattraper entièrement.
Parce que c'était là la nature de l'Humanité. Une espèce intelligente capable de se servir d'outils, et, en l'occurrence, Roman était de cette dernière catégorie. Un outil. Un objet qu'on prend, qu'on place dans un coin et qu'on oublie pour qu'il prenne sagement la poussière en espérant qu'un beau jour, quelqu'un se souvienne de lui. Une impression tenace, persistante. On s'habitue à tout. Même à être le Dindon de la Farce.

Pour autant, il y avait une autre sensation, toute aussi tenace, qu'il n'arrivait pas à ôter de ses pensées. Celle d'être suivi, observé, à longueur de journée. Oh, elle n'était pas constante, celle-là. Peut-être même due à son état de stress par trop élevé depuis qu'il avait glissé dans une Faille avec Shae. Ce n'était pas constamment, juste l'impression de voir une silhouette floue au coin de sa vision périphérique, juste le temps d'une inspiration. Un battement de cils, et la rue était dénuée de toute trace de vie. Pourtant la sueur froide qui coulait le long de son dos, qui lui faisait presser le pas, était bien réelle. Plusieurs fois, il s'était giflé mentalement. Etait-il en train de perdre pied avec la réalité ? Son âge, sa condition de sorcier, la malnutrition étaient-ils en train de l'écraser ? Ou était-ce une impression parfaitement justifiée ? Il n'en savait rien. Il n'en savait tellement rien que, sur un coup de tête, il avait fini par acheter un Glock qui avait vu des jours meilleurs et une boite de cartouches, avant de les cacher prudemment là où ses enfants ne le trouveraient pas. Seul Mikkel avait été mis dans la combine. Seul son fils aîné, et personne d'autre. Parce que Roman, s'il perdait la boule, ne pouvait pas décemment imposer ses propres marasmes à sa descendance.
Des troubles qui laissaient un goût amer sur son palais. Car ce trop plein de paranoïa, cet océan d'angoisse qui menaçait de se déchaîner à chaque seconde au fond de ses yeux clairs, c'étaient ses vieux démons qui revenaient. Des démons qu'il était hors de question de révéler à sa progéniture.

Le temps avait passé, charriant ses sombres augures sans que Roman ne soit capable d'en comprendre la nature ou la finalité. Des mois s'étaient écoulés depuis que la source probable de sa paranoïa n'avait pas franchi le seuil de son appartement. Chasser Andreï Ievseï de son foyer n'avait pas été une partie de plaisir, et pourtant, il n'aurait échangé les mois de tranquillité émotionnelle qu'il avait obtenus ce faisant pour rien au monde. Ne plus avoir à éponger les traces de sang noirâtres du canapé familial, ce n'était pas seulement la garantie d'une vie plus stable. C'était une angoisse supplémentaire qui s'était envolée, cette peur profonde qu'Andreï ramène un jour ses clients ou ses victimes à l'appartement. Lizzie, Colin, avaient semblé affectés par sa décision mais n'en avaient rien dit. Mikkel, lui, avait décidé de jouer les Fils de l'Air. Un arrangement tacite entre eux quatre qui avait eu le mérite de ne pas le faire finir à l'hôpital avec un ulcère, au moins.
Restait que, au fond, il était déçu. Déçu qu'Andreï n'ait pas insisté, déçu qu'il n'ait pas fait le moindre geste en sa direction malgré le point de non-retour qu'ils avaient franchi. Son père, hein ? Un étranger, au final. Un homme qui avait prouvé ne pas être digne de confiance ou de sympathie. Et les ressentiments n'avaient cessé de croître, avalant toute pensée positive, à mesure que les mois s'étaient écoulés. Avaient chassé tout ce qu'il restait de cette idole magnifique qu'avait été Andreï Ievseï, l'homme honorable et splendide que lui avait narré sa mère.

Puis Lizzie était tombée malade, et il avait cessé de penser à Andreï pour se concentrer sur elle. Les journées s'étaient allongées, sa paie trop maigre ne suffisant pas toujours à assurer les frais médicaux de la jeune fille ou même les denrées alimentaires. Un cercle infernal qui avait fini par se calmer lorsque sa blondinette avait repris des couleurs. Par quel prodige ? Il avait croisé plus d'une fois le sourire plein de dents de son aîné, et fini par élaborer une théorie. Mikkel devait faire sortir des médicaments en cachette de l'hôpital, par une porte dérobée, le connaissant, jouant de son charisme et de son intelligence. Et si d'ordinaire il aurait vu ce type de comportement d'un très mauvais œil, il avait décidé de ne rien dire. Il s'agissait de survie. De leur survie.
Au fond, il était même fier que son fils aîné ait trouvé suffisamment de ressource et de courage pour faire ce que lui, leur père, n'était même pas capable de faire en bonne et due forme. Mikkel avait toujours été un garçon doué. Roman était fier qu'il soit son fils.

Il avait honte, aussi. Honte que son fils ait été capable d'une telle prouesse, et que lui soit aussi incapable de rapporter suffisamment d'argent à la maisonnée pour se payer quelques médicaments. Alors il avait décidé de mettre les bouchées doubles, quitte à s'épuiser. L'Hôpital de manquait pas de patients à remettre en place, et les journées s'étaient indubitablement allongées. D'autant que les hauts murs aseptisés lui offraient une sensation de sécurité qui lui faisait cruellement défaut, ces derniers mois. Ce soir-là n'avait pas été une exception à la règle. Roman était sorti tard, suffisamment pour que la nuit soit tombée. Franchissant à pas rapides la ruelle qui le menait jusqu'à son immeuble, le Russe avait remonté le col de son blouson de cuir jusqu'à ses oreilles. La sensation que quelque chose, ou plutôt quelqu'un le suivait s'était intensifiée depuis quelques pâtés de maison, et il était plus que soulagé de voir la façade abîmée de leur vieil immeuble. Soupira longuement, rassuré, une fois passé la lourde porte à double battants de l'entrée. Engloutissant le couloir qui menait à son appartement, il lui sembla entendre des voix masculines à travers la porte d'entrée. L'une était Mikkel, mais la seconde lui parvenait par bribes, étouffée. Roman fronça les sourcils. Son aîné ne l'avait pas prévenu qu'il serait là, ce soir. Pire, il n'avait pas précisé qu'il serait accompagné.
Les interrogations tournoyant sous ses mèches blondes, il finit par entrer. Se débarrassa de son blouson et le jeta sur le porte-manteau, dans l'espoir qu'il s'y accroche. Encore raté. Les voix lui parvenaient plus distinctement, celle de l'invité de Mikkel devenant progressivement plus familière. Trop familière.

Un grognement réprobateur racla le fond de sa gorge tandis qu'il rejoignit le salon. Juste à temps pour saisir l'interrogation portée par la voix trop familière. Andreï.

-Il est là. Et il se demande ce que tu fous ici, Andreï.

Une intonation sèche, sans appel. Son père se trouvait au niveau du couloir qui desservait les chambres, tapis dans l'ombre, et Roman refoula la vague de colère froide qui venait d'enfler dans sa poitrine. Sa voix claqua une nouvelle fois dans le salon, alors qu'il toisait son aîné sans la moindre once de concession.

-Mikkel, c'est toi qui l'as amené ici ? Je croyais t'avoir appris de pas ramener les chiens errants à l'appart, quand t'étais mioche, pourtant.

Une drôle d'histoire, celle-là, mais pas une histoire qui vaille la peine d'être invoquée en ce moment précis. Car si le souvenir d'un Mikkel enfant plein de boue, accroché à un chien qui avait de faux-airs de serpillière tellement il était crasseux, en train de prétendre ne pas savoir qui était ce chien ni comment il était arrivé là, était sympathique, ce n'était pas le moment. Pas alors qu'Andreï était dans la même pièce que lui. Qu'il respirait le même air que lui.
Au moins il ne sentait pas les égouts et n'était pas couvert de puces, pour une fois.

-Fils, viens ici, faut qu'on parle. Seuls.

Les bras croisés sur son torse, gardant Ievseï Père à l'oeil pour s'assurer qu'il ne fuie pas par une fenêtre ouverte, il attendit que Mikkel le rejoigne. Avant de se tourner sèchement vers lui, et lui jeter un regard sibérien.

-Tu m'expliques ce qu'il fout là, maintenant ? Parce que j'ai pas souvenir de l'avoir appelé. Et j'ai passé une journée suffisamment merdique pour vous foutre à la porte tous les deux si tes explications ne me plaisent pas.

Ce n'était pas la solution, ni même diplomatique, et ils le savaient tous les trois. Mais Roman n'en avait cure. Pourquoi ce type était dans son salon, sans qu'il ne lui en ait donné la permission ? Pourquoi ce type était dans sa vie, tout simplement ? Pour la détruire. C'était la seule explication plausible. Andreï était revenu chez lui pour tout saccager, une nouvelle fois.
Et Roman était à court de patience en ce qui le concernait.  


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Mikkel G. Ievseï
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Our family song - Ievseï Empty
MessageSujet: Re: Our family song - Ievseï   Our family song - Ievseï EmptyMer 20 Juin - 0:07


« Sing if you will but the air you breathe, I live to give you, Father to son »



Andreï & Roman & Mikkel
featuring

L'improvisation était un art dans lequel j'avais toujours excellé, il n'y avait donc rien qui puisse m'empêcher de gérer l'arrivée imprévue d'Andreï. Forcément, en connaissant le gaillard, on n'aurait pas pu s'attendre à ce qu'il nous envoie une lettre avant de venir et j'étais même certain qu'il ignorait lui-même qu'il se pointerait à Bourbon Street, moins d'une heure avant de le faire. On était tous assez impulsifs chez les Ievseï, on se laissait guider par l'inspiration du moment et lorsqu'elle nous tombait dessus, on n'y réfléchissait pas à deux fois avant d'agir. Alors, il fallait s'adapter. Sans plus me tracasser de la présence d'une Lizzie en pleine forme dans la pièce voisine, j'étais donc déterminé à me transformer en hôte idéal d'un dîner presque parfait et de convaincre mon jeune grand-père de prendre ses aises. Lui renvoyant un coup d’œil par dessus mon épaule, je laissai échapper un rire grinçant, sans relever son histoire de médoc. Évidemment, s'il se redressait comme un ressort dès que je le poussais dans le canapé, ça risquait d'être compliqué de le forcer à se détendre, mais on allait y arriver. Agenouillé pour mieux plonger la tête dans un placard, un sourire s'étira sur mon visage quand je mis la main sur le Saint Graal. Il avait fallu que je vide complètement l’armoire et à présent, des piles d'assiettes de toutes les couleurs encombraient le sol tout autour de moi. Dans le fond du placard, derrière une latte, se dissimulait notre survivante. On avait beau être vendredi, j'avais absolument pas de quoi lui préparer des raviolis... Par contre, il nous restait bel et bien une grosse bouteille de Vodka, même pas entamée.

Il est là.

Pas le temps de répondre à Andreï que cette voix m'avait fait sursauter. Je m'étais redressé si brusquement que ma tête s'était cognée contre le tiroir à couverts, ouvert juste au dessus de moi. Merde. J'avais bien entendu s'ouvrir la porte d'entrée mais, dans mon optimisme, j'avais été persuadé que Colin rentrerait avant lui. Me massant le crâne dans une légère grimace, je me redressai pour m'avancer résolument vers le salon, muni de la précieuse bouteille en guise de drapeau blanc. Pourquoi fallait-il que les choses aillent si vite ? J'avais même pas eu le temps d'installer Andreï que le maître des lieux débarquait déjà, avec sa voix des mauvais jours. Un ton qui ressemblait davantage à un coup de fouet, un grondement de tonnerre qui claquait comme une menace, pour nous prévenir que Roman n'était pas de bonne humeur. A son appel, je me composai rapidement une expression de totale innocence, le visage lisse, ma paume s'attardant nonchalamment contre mon crâne douloureux. Des chiens errants ? Un sourire flâna à la commissure de mes lèvres, mélange d'affection et d'impertinence. Si je n'étais pas censé trouver ça drôle, c'était pourtant difficile de faire autrement.

« J'te promet qu'il a pas de puces. On peut l'garder ? » Une vague réminiscence d'un souvenir lointain me caressa doucement les tempes, dans un infime ricanement. Mais Roman ne semblait pas avoir envie de rire et à son ordre, je haussai les épaules en pénétrant plus franchement dans le salon.

L'appartement n'était pas grand et je n'eus qu'à tourner la tête pour croiser furtivement le regard d'Andreï, dans la pénombre. Il y avait bien trop longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé tous ensemble et la scène avait quelque chose de pesant, pareille à cette atmosphère chargée d’électricité dans l'air, avant un gros orage. Je sentis un fourmillement contre ma joue alors que Roman me fixait de son regard gelé, aussi piquant et froid que des stalactites. Dans une inspiration, je me tournai alors vers lui en dodelinant de sa tête pour balayer l'excès de sérieux dans ses mots. « Nous foutre à la porte ? Vraiment ? Tu vas très vite regretter d'avoir dit ça, quand tu connaîtras la vérité. » Il m'était inutile de feindre la lueur vexée qui vacillait dans mes prunelles et je me pinçai les lèvres, retenant la pulsion colérique qui naissait avec un peu trop de facilité dans mon ventre, comme les flammes dans la carcasse d'un dragon. L'injustice flagrante de sa menace ne devait pas me faire perdre de vue mon véritable objectif et, au prix de quelques secondes de lutte interne, les narines frémissante de rage contenue, je rassemblais mes pensées. Mes doigts se crispèrent contre la bouteille, je repoussai un soupir et je me contraignis à baisser d'un ton pour lui glisser quelques murmures, d'un ton bas comme pour un secret.

« Il est venu de lui-même pour te demander pardon. Il regrette énormément tout ce qu'il t'a fait, il avait même la larme à l’œil quand il m'a dit ça, j'te jure, même moi j'ai eu pitié. Ton vieux père est venu faire la paix avec cette bouteille à la main, tremblant de remords, j'pouvais décemment pas le laisser dehors.»

Ton père, ce héros au sourire si doux. Imaginer Andreï, cette brute insensible, avec un regard mouillé de chien battu avait quelque chose de surréaliste et pourtant, en le murmurant avec tant de pudeur, ça aurait pu passer. Plus le bobard était gros, plus il devenait crédible, c'était la loi des culottés. Je me raclai la gorge avant de me redresser pour prendre à témoin cette bouteille que je redressai doucement vers lui. Non, elle ne venait pas d'Andreï, je ne savais même plus exactement où je me l'étais procurée mais ça n'avait aucune importance. Puisque c'était grâce aux médocs revendus que j'avais pu l'acheter, c'était indirectement un cadeau de Ievseï senior, pour de vrai. Il n'y avait donc pas de mensonge, au final.

« Tu refuserais de trinquer ? Ce serait renier tes origines. En plus, c'est l'idéal pour se relaxer après une journée merdique.»

A ces mots prononcés tout haut, j'avais repris le vocabulaire russe, pour mieux mettre l'accent sur notre culture, sur tout ce qui nous unissait et encourager Andreï, par la complicité de cette langue. Un léger clin d’œil me permit d'offrir un peu plus de légèreté à ce défi et je me tournai vers la table où le vieux rat avait éparpillé tout le contenu de son sac à malice. Des flacons, des tubes et autres fioles encombraient la surface usée, marquée par les brûlures de plats trop chauds. En les apercevant, le rappel de la maladie de Lizzie s'imposa dans mes pensées. Si ce vieux rat avait accepté de se pointer plus tôt, au moment où la môme était fiévreuse, il aurait pu profiter de l'effet super-héros en rapportant le remède miracle au bercail. Mais non. Il avait fallu qu'il traîne des pieds, comme un sacré feignant, et maintenant, la gosse pétait la santé. Non pas que j'allais m'en plaindre, je préférais voir ma frangine avec les joues roses plutôt que verdâtres, comme elles l'étaient à ce moment là, mais tout de même. D'un pas tranquille, je me rapprochai de la table pour y faire un peu d'ordre et espérer que la vodka réchaufferait l'ambiance. Si je n'osais pas les laisser seul dans l’immédiat, je cherchais le moment idéal pour aller briefer Lizzie sur un potentiel numéro de gamine à l'agonie... Fallait avouer que ça m'aurait foutu mal si elle débarquait en sautillant comme un cabri, mais... une chose à la fois.


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MessageSujet: Re: Our family song - Ievseï   Our family song - Ievseï EmptyMar 3 Juil - 23:10

Our family song

Roman & Mikkel & Andreï

L’improvisation. J’ai toujours fonctionné par l’improvisation, l’impulsivité et le culot. Se barrer à huit ans dans l’idée conne de retrouver un père inconnu ? Impulsivité. Provoquer un sorcier pour le convaincre de me transformer ? Culot. Retomber constamment sur mes pattes, quelques soient les conneries que je peux faire, devenir père en acceptant de prendre dans mes bras mon gosse, trop petit, trop fragile ? Improvisation. Toute ma vie, je n’ai jamais rien planifié, j’ai toujours fait avec, composé avec, rebondi sans rester véritablement figé de surprise. Et jusque-là, je n’ai jamais vraiment trouvé de quoi m’en plaindre. Jusque-là. Déjà, il y a ce mauvais pressentiment. Cette impression d’être chez moi tout en étant en terrain hostile. Cette impression que je n’aurais pas dû me pointer sans prévenir, et que la réaction de Mikkel, plus que positive, l’est peut-être trop justement. Ensuite, il y a l’absence de Roman. Donc une variante incertaine, une épée de Damoclès. Et enfin… je n’aime pas ça. Je n’aime pas l’idée de m’attarder, je n’aime pas l’idée d’être un étranger et, pire encore, un étranger dont on ne veut pas. Je n’aime pas l’idée que tout tourne mal, je n’aime pas l’idée que tout empire. J’ai ce besoin impérieux de me casser, vite fait. Est-ce qu’au moins, Mikkel est sûr qu’il ne va pas se ramener ? Et est-ce qu’il sait si Colin va tarder ou non à se pointer ?

Un grognement, un raclement de gorge, je me fige, dos à l’entrée de l’appart’, tourné vers Mikkel. Dos à une odeur que je reconnais d’instinct. Que mon corps reconnaît d’instinct. Mais que je refuse de reconnaître tout de suite. Je me tourne vers lui dans un soupir. Il est là. Et il se demande ce que tu fous ici, Andreï. Je le foudroie du regard. Le russe s’impose, pour mieux lui cracher à la gueule son ascendance. « Tu t’appelles Colin maintenant ? » Voix goguenarde, désinvolture, légèreté : j’improvise encore, parce que je refuse de me laisser désarmer par Roman. De me laisser surprendre par Roman. De me laisser atteindre par Roman. Mikkel, c'est toi qui l'as amené ici ? Je croyais t'avoir appris de pas ramener les chiens errants à l'appart, quand t'étais mioche, pourtant. Je croise les bras contre ma poitrine, je découvre que je ne supporte pas l’idée qu’il m’ignore, vraiment, qu’il parle de moi comme si j’étais absent. Au russe, je troque l’allemand, pour mieux lui opposer des sons qu’il ne comprendra pas, en théorie. Le seul chien dans la pièce, c’est ton fils, connard., comme une fanfaronnade destinée davantage à me faire exister qu’à réellement atteindre son destinataire. De toute manière, il ne comprendra pas l’argot mâché, recraché, d’un allemand vieilli et écoeuré. J’espère. Et à ma voix se superpose celle toujours enjouée de Mikkel. « J'te promet qu'il a pas de puces. On peut l'garder ? » Une voix qui me fait lever les yeux au ciel, esquisser un foutu rictus nerveux, et qui me donne autant l’impression d’avoir un allié dans le coin que de m’être foutu dans un traquenard sans m’en rendre compte. Ou en m’en rendant compte mais en ayant écrasé mon instinct et mon mauvais pressentiment, ce qui revient au même, je le sais bien. Fils, viens ici, faut qu'on parle. Seuls. La mascarade continue, j’envisage de partir en claquant la porte, mais les regards successifs de Mikkel et de Roman me maintiennent plus sûrement que toutes les chaînes qu’on aurait pu me foutre sur le dos. Je fais un pas en arrière, pour mieux m’adosser à un mur. Avant de singer son ton sec dans un gnagnagna puéril. Mais très satisfaisant aussi.

Tu m'expliques ce qu'il fout là, maintenant ? Parce que j'ai pas souvenir de l'avoir appelé. Et j'ai passé une journée suffisamment merdique pour vous foutre à la porte tous les deux si tes explications ne me plaisent pas. Vous foutre à porte ? Je me redresse immédiatement. « Tu te fous de la gueule du monde, là, Roman ! » Mes mots, et leur anglais, se perdent dans ceux de Mikkel. « Nous foutre à la porte ? Vraiment ? Tu vas très vite regretter d'avoir dit ça, quand tu connaîtras la vérité. » La vérité Je lui lance un regard interrogatif, et légèrement menaçant. Fais gaffe à tes vérités, tout de même, fillot, parce que je ne suis pas certain de les aimer. Je fronce les sourcils, note ses crispations, j’ai bien envie de faire un pas pour me rapprocher de lui, mais ce serait aussi me rapprocher de mon fils. Mauvais plan. Je reste donc sagement à ma place, les yeux rivés sur Roman. Et sur Mikkel. Les deux, en somme. En m’attendant au pire. « Il est venu de lui-même pour te demander pardon. Il regrette énormément tout ce qu'il t'a fait, il avait même la larme à l’œil quand il m'a dit ça, j'te jure, même moi j'ai eu pitié. Ton vieux père est venu faire la paix avec cette bouteille à la main, tremblant de remords, j'pouvais décemment pas le laisser dehors.» Et en ne m’attendant pas à ça. Pendant une fraction de seconde, j’envisage de prendre Roman pour frapper Mikkel, histoire de faire d’une pierre, deux coups. « Tu refuserais de trinquer ? Ce serait renier tes origines. En plus, c'est l'idéal pour se relaxer après une journée merdique. » Le russe revient entre nous, je lève les yeux au ciel. Mikkel, je vais te tuer. Ou t’offrir un flingue avant, histoire d’équilibrer la donne. Mais je reste muet, le temps de réfléchir. Et de saisir l’opportunité qui s’offre à moi. Même si Mikkel, je te jure que si tu savais que ton père allait rentrer, je te tuerai. Au prochain entraînement, un coup sec derrière la nuque, un malchanceux accident, ça pourra passer. En attendant… Je me passe une main nerveuse dans les cheveux. Prends le pli d’aller dans le sens de Mikkel.  

« J’aurais pas formulé ça comme ça. Mais y’a l’idée. Juste un verre, tu aimais ça, la vodka, quand t’étais petit, je pensais que… ça te rappellerait quelques souvenirs. » Mikkel n’est pas le seul Ievseï à savoir improviser. A savoir rebondir et remporter la mise, même lorsqu’il tire des cartes merdiques. On a le bluffe, le mensonge et le culot dans le sang, c’est comme ça. Et Roman aimait vraiment la vodka, quand il était môme et que je lui en filais pour qu’il arrête de chialer, quand je lui en filais en douce, avec un sourire complice. Et qu’il portait la trop lourde bouteille à ses lèvres pour boire comme un homme, un vrai, même si je laissais mon pouce pour qu’il ne vide pas non plus le litre et demi. J’ai un sourire à ce souvenir, un sourire que je n’arrive pas à réprimer. Je le revois encore, à m’imiter en se frappant la poitrine comme un gorille. Je nous revois, les yeux dans les yeux, à dire d’une voix complice Мы, мы мужчины, настоящие!, avant de grogner comme des ours. De tenter de grogner comme des ours, dans son cas. Est-ce qu’il s’en souvient ? J’en doute. Il ne se souvient que de mon absence, je crois. J’en suis certain. Et l’amertume efface mon sourire, je crache : « Mais j’imagine que je me trompe. Tu vas juste me rétorquer que tu n’es pas russe, que tu n’aimes pas ça, et me foutre à la porte en faisant comme si je n’existais pas. Je me trompe ? Et bien tu sais quoi, Roman ? » Les lambeaux de ces quelques années qu’on a eues ensemble se délitent autour de moi, je m’approche de lui, incapable de le considérer de haut, mais avec la ferme intention de s’imposer. « J’existe. J’suis pas assez bien pour toi ? Et bien tu sais quoi, je le sais. Je sais que je suis un père de merde, mais je suis là, putain ! Et toi, en tant que père, tu vaux peut-être mieux que moi, mais prends pas la grosse tête pour autant, parce que le niveau était plutôt bas à la base. Donc tu me laisses prendre un verre avec mon petit-fils, t’arrêtes de l’agresser en m’ignorant, et si tu peux pas m’sentir, t’as qu’à aller chialer dans ta chambre sans dîner. » Je déconne ? Peut-être un peu. J’ai encore la voix agressive quand je me tourne vers Mikkel. « Mikky, tu me débarrasses ce foutoir et tu me sers un verre. » Je désigne la table que j’ai moi-même mis en foutoir tout à l’heure, le culot, on a dit. « J’suis pas un héros, je sus un putain d’assassin de trente ans, alors si on n’a pas les mêmes valeurs et bien c’est comme ça, tu fais avec ou tu te la boucles mais tu arrêtes de m’agresser. Je me suis cassé de ta petite vie, je t’ai laissé tranquille, mais t’as pas le droit d’interdire à ton fils d’avoir un lien avec son grand-père. Vous êtes ma famille. T’as le droit de me dire de partir de chez toi, mais moi, je suis pas obligé de t’obéir si j’y ai été invité. Et Mikkel m’a invité. Et Lizzie m’a invité. Tu veux la foutre dehors elle aussi, peut-être ? »

L’impulsivité me fait hurler. L’improvisation choisit mes mots. Et le culot, le culot me pousse à impliquer Mikkel et la petite dernière. Je fais un pas en arrière, avant de ronchonner en anglais :   « Et j'espère que t'as tout compris, parce que je vais pas répéter. Au pire, Mikkel te fera la traduction. »
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