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 You better work bitch - Papy et fillot Ievseï

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Mikkel G. Ievseï
Laugh like a jackal

Mikkel G. Ievseï
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↳ Arrivé depuis le : 11/12/2015
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↳ Age du Personnage : 29 ans (11/12/1988)
↳ Métier : Brancardier
↳ Opinion Politique : Contre le Gouvernement en place mais surtout contre la Prohibition.
↳ Niveau de Compétences : Niveau 2 général, Niveau 3 en sens développés
↳ Playlist : The Sex Pistols - NeverMind The Bollocks
↳ Citation : Je ne sais pas ce que je veux mais je sais comment l'obtenir.
↳ Multicomptes : Tristan K. Bellamy & Cassidy H. Valdès
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MessageSujet: You better work bitch - Papy et fillot Ievseï   You better work bitch - Papy et fillot Ievseï EmptyDim 29 Avr - 12:34


« Here comes the smasher
Here comes the master
Here comes the beat, beat
Beat beat to get ya. »



Andreï & Mikkel
featuring

- Juillet 2017.  
Cette nuit noire et silencieuse permettait aux ombres de se faufiler dans les rues sans attirer l'attention. La lune à son dernier croissant prenait la forme d'une parenthèse ouvrante dans un ciel d'encre où la lueur des étoiles étaient masquée par la brume. Je me dépêchais de rejoindre le lieu de rendez-vous où m'attendait mon grand-père russe préféré. Cela faisait un bon bout de temps qu'il avait quitté notre appart et qu'il squattait un peu partout, sans avoir de domicile fixe. Quelques semaines en arrière, j'avais découvert son abri de fortune, sous le pont qui enjambait le Mississippi, un coin tranquille où il vivait comme un clodo mais où personne ne venait lui chercher des noises. Si j'espérais toujours le convaincre de venir se réinstaller au bercail, ma dernière tentative de le réconcilier avec Roman était restée sans suite. En attendant, je jouais le rôle de livreur de colis, en rapportant à mon père les caisses de vivres et les médicaments de Lizzie qu'Andreï parvenait à dérober pour nous. Je marchais donc d'un pas rapide sur le sentier qui longeait le fleuve en direction du pont où j'étais censé le rejoindre ce soir. Mais cette fois, ce n'était pas dans le but de recevoir des médoc ou des vivres. Je venais le voir pour qu'il puisse respecter sa promesse et me filer quelques conseils en matière de baston.

J'avais relevé le col de ma veste, les poings enfoncés dans mes poches, surveillant les alentours d'un regard inquiet. Les lieux étaient calmes mais la brume rendait l'ambiance très sinistre et je guettais le moindre bruit, tous mes sens sur le qui-vive. Me balader de nuit en pleine nature ne me plaisait que très moyennement. En principe, Andreï avait choisi cet endroit pour sa tranquillité et je ne risquais pas de faire de mauvaises rencontres mais on ne pouvait être sûr de rien. Dans les ténèbres, tout paraissait bien plus flippant, même si ma vision nocturne était plutôt bonne. Je n'entendais que le bruit des grillons autour de moi, le hululement des oiseaux de nuit et le clapotis de l'eau. Aucune trace humaine. Parvenu aux abords du pont, je commençai à faire les cents pas avec une nervosité très mal contenue. De temps en temps, un bruit suspect me faisait me retourner vivement mais je ne voyais rien et je me contentais de pester à mi-voix contre mon salaud de grand-père. Est-ce qu'il m'avait oublié ? Si c'était le cas, je serais venu me perdre dans ce trou paumé pour rien. Et je détestais les trous paumés. Je crachai par terre avec impatience avant de sursauter encore une fois. « Hé... y'a quelqu'un ? C'est toi, papy ? » Pas de réponse. J'étais pourtant certain d'avoir entendu des pas...

Laissant planer quelques secondes de ce silence oppressant, je fouillais l'obscurité des yeux tout en retenant mon souffle. Merde, et si jamais je me faisais surprendre par un rôdeur ? En ville, les créatures maudites se faisaient extrêmement rares et je n'avais jamais croisé de zombie ailleurs que dans la fosse des combats du Bones. Oh j'y allais souvent pour parier mais j'avais jamais réussi à m'habituer à les contempler. Rien qu'à les voir grogner, ça me collait des frissons, et même si je savais que je ne risquais rien en tant que spectateur, je me tenais toujours à bonne distance de la fosse. Par contre, dans les endroits déserts comme celui-ci, on ne pouvait jamais savoir sur quoi on risquait de tomber. Quelques mois auparavant, des connards m'avaient abandonné pas loin du bayou et j'avais été pris en chasse par une horde de morts-vivants. C'était un miracle si j'avais pu m'en sortir et jusqu'à aujourd'hui, j'en faisais encore des cauchemars. Je me souvenais aussi avec angoisse de cette créature visqueuse que j'avais aperçue une nuit, en pleine forêt... ce n'était pas un zombie ni un animal, je n'avais jamais su ce que c'était exactement, mais c'était énorme et c'était surtout hyper effrayant. Depuis l'apocalypse, l'horreur faisait partie de notre quotidien, comment réussir à ne pas être totalement traumatisé ?

Evidemment, ce n'était pas des pensées pareilles qui allaient me rassurer et je déglutis, l'estomac noué par la trouille. Devant moi, j'apercevais une ombre et j'agrandis les yeux alors que mes cheveux se dressaient sur ma tête. « Putain de bordel de merde... J'te jure Andreï, si c'est toi qui me fais une blague, j'te défonce la gueule... » Ma voix tremblait et se perdit dans un murmure alors que je reculais, sans savoir où m'abriter. Peut-être que j'avais la berlue, c'était difficile de reconnaître une ombre d'une autre, même si je parvenais à distinguer plus clairement les silhouettes, grâce à mes pouvoirs de métamorphe. Je tournai vivement les talons et je manquai de peu de glisser sur l'herbe humide en descendant du talus, pestant et trébuchant en allant me planquer sous le pont. Sans savoir quel genre d'ennemi allait me tomber sur le râble, je ramassai la première chose qui me tomba sous la main, parmi les détritus qui jonchaient le sol. Ce n'était qu'une boite de conserve vide sur laquelle ma main se referma pendant que j'entendais la présence inconnue se rapprocher de plus en plus. Sans attendre de voir la gueule de la créature, je balançai ma conserve sur cette silhouette que je vis soudainement devant moi. Est-ce que je l'avais touché ? Je n'en savais rien et je me contentai de gueuler à plein poumon.  « ANDREI ! J'VAIS TE BUTER, MON VIEUX ET APRES CA, J'TE BOUFFERAI, J'LE JURE !!  Tout... tout cru...» Pas d'arme, je n'avais rien pour me défendre et je ne pouvais que me coller contre le mur, le corps tremblant et le cœur battant comme un tambour.

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Andreï C. Ievseï
rirat bien qui rirat le dernier

Andreï C. Ievseï
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↳ Métier : tueur, assassin, homme à tout faire ; cible ; père, grand-père ; tricoteur à ses heures perdues
↳ Opinion Politique : l'argent n'a pas d'allégeance, l'argent n'a pas de provenance ; il n'y a que l'argent qu'il reçoit, ceux qu'il tue et ceux qui veulent le tuer
↳ Niveau de Compétences : Nv. 1 - 2 en occultation des sens, guérison et en manipulation des ombres - Max en exhibitionnisme
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↳ Citation : « Difficile de trouver quoi que ce soit d'ordonné dans la mort. »
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MessageSujet: Re: You better work bitch - Papy et fillot Ievseï   You better work bitch - Papy et fillot Ievseï EmptyJeu 10 Mai - 13:36


 
Mikkel
Andreï
« you better work bitch »


Une promesse est une promesse. Et une promesse se doit d’être tenue. Vraiment ? Mes promesses ne sont là, le plus souvent, que pour être ignorées, pour être oubliées. Mes promesses ne m’engagent en rien, puisque la confiance est la première à être sacrifiée sur l’autel de mes intérêts. Mes promesses ne sont que des paroles en l’air, lancées pour satisfaire, pour convaincre, pour rassurer, des paroles en l’air qui retombent plus loin, négligemment, sans que mon regard ne fasse que se poser une nouvelle fois sur elle. Une promesse est une promesse, mais lorsque ça ne veut rien dire, une promesse n’est qu’un mensonge, un mensonge supplémentaire. Un assemblable de sons sans conséquence, que le gargouillis d’une gorge tranchée recouvre bien vite. On ne m’a pas appris à tenir mes promesses. On m’a appris à mentir, à trahir, on m’a appris à manipuler, on m’a appris à tuer. Mais on ne m’a pas appris à être honnête. On ne m’a pas appris à être loyal. Une promesse est une promesse : elle n’engage que celui qui a la stupidité de lui conférer la moindre importance. Mais une promesse est une promesse : les promesses prennent tout leur sens lorsqu’on s’y sent attaché. Et celle-là, celle que j’apprends à tenir, celle en laquelle j’ai fait la folie de mettre une part de moi… Les bruits qui m’environnent m’y attache. M’y enchaîne. Mes vêtements sont faits pour disparaître, quand les ombres me couvrent également dans l’obscurité poisseuse d’une nuit à la lune presque disparue, avalée par le temps et les nuages. Une promesse est une promesse. Et je me rends compte que j’ignore si je regrette celle que j’ai pu faire à Mikkel, ou si je m’en félicite par ce qu’elle nous force à faire. Mes doigts jouent avec un couteau, un de ceux que j’ai toujours sur moi, pour le silence qu’il implique, la dureté qu’il porte en lui, et la discrétion qu’il accompagne. Couteau, flingue, je ne suis pas de ceux qui prévoient des mouchoirs, une bouteille d’eau et des pansements lorsqu’ils sortent de chez eux. Une promesse est une promesse. Et celle-là, je compte la tenir. Pour offrir à Mikkel ce que son incapable de père lui refuse : un peu de sécurité. Du sang sur les mains, du sang dans le regard, mais un peu de sécurité.

Des pas arrivent dans notre direction, je maudis l’aveuglement causé par la mort du rat, par la disparition de ses sens, de ces odeurs que l’air charrie et qu’il parvenait à comprendre. Je maudis l’aveuglement causé par le fantôme-du-rat, incapable de transpercer les ténèbres malgré les traces qu’il a laissée en moi. Des pas arrivent, l’odeur me parvient enfin, à peine reconnaissable. Mais bel et bien particulière. Je me redresse, me lève et envisage de le rejoindre immédiatement. Sauf que non. Une promesse est une promesse, il ne s’agit pas de le dorloter, il ne s’agit même pas de le laisser me suivre. Il s’agit de le former. Et pour le former… je n’ai jamais formé quiconque. Les seuls exemples que j’ai ce sont ceux de mes propres formateurs, distants. Et de Georg. Glaçant. Violent. Efficace. Mes pas font craquer une branche, j’ai les yeux rivés sur la silhouette. « Hé... y'a quelqu'un ? C'est toi, papy ? » Sous son sursaut, j’ai un sourire. A ses mots, j’ai un soupir. Et je décide de laisser planer le doute. De faire glisser mon ombre en avant, dans un contrôle sommaire de ce que je suis. Une ombre qui se dessine dans le faible éclairage, qui amplifie le vent, qui se cache derrière un arbre, ondule sur le sol, se perd un instant dans une consœur. Le russe résonne à nouveau dans le coin. « Putain de bordel de merde... J'te jure Andreï, si c'est toi qui me fais une blague, j'te défonce la gueule... » Sa voix tremble, j’essaye de me mettre à sa place, sans y parvenir : l’empathie, la sympathie, ça n’a jamais été moi. J’en suis incapable. Tout simplement incapable. Le tremblement de sa voix glisse sur moi sans me trouble, ses pas qui se précipitent, manquent de glisser, ne m’incitent qu’à accélérer de mon côté, sans me faire voir pour le moment. Est-ce qu’il peut vraiment devenir comme moi. Est-ce c’est mon but, même, qu’il devienne comme moi ? Je ne sais pas vraiment. Je ne sais même pas ce que je veux faire de lui, ce que j’attends de lui. A son âge, je n’étais déjà plus qu’un rat errant dans les rues de Washington. Et avant ça, j’étais un assassin tenu en laisse par un connard de première catégorie, veuf et hurlant de rage contre un monde qui ne voulait pas de lui. Qu’est-ce que j’attends de Mikkel, qu’est-ce que Mikkel attend de moi ? Je ne sais pas.

Et c’est ce qui m’empêche de mettre fin à cette mascarade, à cette escalade inutile de la tension. C’est ce qui m’empêche d’avancer davantage, même lorsque mon ombre revient à moi, obéissante, incapable de se maintenir plus longtemps à distance. Même lorsqu’il me distingue. Et qu’il me… j’esquive de justesse la conserve qu’il vient de me lancer. Qu’est-ce que j’attends de Mikkel ? « ANDREI ! J'VAIS TE BUTER, MON VIEUX ET APRES CA, J'TE BOUFFERAI, J'LE JURE !!  Tout... tout cru...» Peut-être ça ? Peut-être cette attaque désespérée. Ces hurlements. Cette fausse conviction dans ses menaces. Je ne sais pas, mais au moins, ça a le mérite de me faire véritablement sourire, comme réaction, bien plus acceptable par bien des aspects qu’une simple fuite. De toute manière, il n’aurait pas pu fuir. Mais… il est dos au mur, je m’approche, et la pointe de mon couteau se pose sur sa gorge d’un geste fluide. « Tu es mort, crevette. » Ma voix est rauque, se veut menaçante, quand le russe me trahit plus sûrement que quoique ce soit. Je laisse sur sa gorge une goutte de sang perler, et m’écarte en rabattant la capuche qui maintenait mes cheveux trop clairs, trop visibles, dans l’ombre du vêtement. « Tu gueules sacrément fort. Et tu sais, tu m’as déjà promis de me bouffer tout cru. » Je lui fais remarquer, moins bougon que prévu. Sans savoir exactement par quoi continuer. « Pas eu trop de difficulté pour venir ? T’as mis une couche j’espère, parce que j’imagine que t’as déjà fait dans ton froc ? » Je lui tape sur l’épaule, pour l’inviter à pas trop de rancune, je range la lame dans l’étui fixé à ma ceinture. « On a du boulot. » Je me passe la main dans ma barbe. « Je te préviens, je suis du KGB. Ça veut dire que j’ai pas appris le judo, le karaté, et tous ces machins où tu salues et tu t’excuses après avoir frappé. Le premier truc que tu dois te mettre dans le crâne, c’est de ne pas avoir de pitié pour le gus que tu tabasses et que tu flingues. La pitié, c’est surfait. Quand tu donnes un coup, c’est pour en donner cinq derrière. » Et si déjà j’arrive à lui faire rentrer ça vraiment dans le crâne – d’ailleurs peut-être qu’il le sait déjà, mais connaissant son père, j’ai peur que Roman lui ait appris un peu trop à se comporter comme un mec convenable – je préfère prendre les devants. Mon fils lui a sûrement donné une éducation de base d’un mec bien. Sûrement. J’en sais rien, j’étais pas là pour le voir. Moi, je compte détruire une partie de cette base, saborder une partie de cette éducation pour apprendre à Mikkel que frapper, c’est pas mal, que tuer, c’est anecdotique, et que dans la vie, c’est toi ou l’autre, pas les deux en même temps.

Et j’ose espérer que Mikkel tient suffisamment de moi pour ne pas trop se braquer.

by marelle
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MessageSujet: Re: You better work bitch - Papy et fillot Ievseï   You better work bitch - Papy et fillot Ievseï EmptySam 16 Juin - 18:13


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Andreï & Mikkel
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J'aurais dû bouger, tenter une offensive, j'aurais dû essayer de mettre la main sur un autre truc à lui balancer à la gueule. Mon premier missile avait loupé sa cible, j'avais entendu le bruit métallique de ma boite de conserve échouer un peu plus loin. Mais devant cette silhouette qui se rapprochait de plus en plus de moi, je n'arrivais pas à esquisser le moindre geste. La panique me paralysait littéralement et me faisait perdre tous mes moyens tandis que je me plaquais contre le mur sale, incapable de faire un mouvement. Ce n'était pas un monstre mais un homme encapuchonné qui émergeait des ombres et, lorsque la lame brilla devant mes yeux, il était déjà trop tard. Je retins mon souffle. On disait toujours qu'au moment de mourir, les gens voyaient toute leur vie défiler devant eux mais moi, je ne voyais rien, je ne pensais à rien, c'était le blackout total. Mes narines palpitèrent. On aurait dit que ça sentait le rat crevé. Crevette ?

Mon souffle se libéra soudain dans un léger gémissement de douleur et de surprise. Je fixai d'un regard écarquillé le salaud russe qui venait de me piquer la gorge avec son foutu couteau et, quand sa face au poil blond se dévoila, je grommelai un juron étouffé. C'était lui, ce satané grand-père que j'aurais pu bouffer pour de bon si j'avais pas été si soulagé de le reconnaître. Sous le choc, je restai muet quelques instants, le temps de calmer les battements chaotiques de mon palpitant. J'en avais les jambes qui tremblaient et pour le coup, il valait mieux que je reste adossé contre le mur si je ne voulais pas que ce soit visible. Essayant tant bien que mal de retrouver une contenance, je me pinçai les lèvres en l'écrasant d'un regard farouche. « J'le savais que c'était toi, hein. » Je me raclai la gorge, haussant les épaules à ses moqueries avant de libérer cette charge d'angoisse par un profond soupir. « T'es vraiment le roi des enfoirés. Bien-sûr que j'ai eu des difficultés pour venir mais on s'en fout non ? » Le principal, c'était que je sois là, un sourire jaune accroché aux lèvres, à l'écouter me donner sa première leçon.

Distraitement, je me frottai la gorge, agressée par cette éraflure qui me picotait légèrement. Le contact poisseux de cette goutte de sang sous mes doigts me fit grimacer. Il aurait pu vraiment me faire mal, putain. Heureusement, je sentais déjà la douleur disparaître et, le temps de quelques respirations, ma plaie se refermait déjà. « Ça tombe bien, j'ai jamais aimé le judo. J'crois que j'ai jamais dépassé la ceinture blanche... ou alors, j'ai pas eu de ceinture du tout. Bref. » C'était mon père qui avait eu l'idée de m'inscrire à ce club quand j'étais p'tit, pour essayer de canaliser un peu mon énergie. A cette époque, Roman restait assis sur un banc, dans le fond de la salle, pour me regarder faire les exercices avec les autres mômes. Il ne me lâchait pas d'une semelle et il m'accompagnait partout. J'avais compris bien plus tard que c'était à cause de mon oncle qu'il flippait autant, le frère de ma mère qui m'avait kidnappé quand j'étais tout petit. Quand mon père m'en avait parlé, bien des années plus tard, j'avais capté toute l'horreur de son inquiétude et cette incertitude traumatisante qu'on ait pu me faire du mal. Mon enfance avait été marquée par un lien très fusionnel avec mon père mais aujourd'hui, je lui mentais sans arrêt. Même pour venir ce soir retrouver Andreï, je lui avais sorti tout un baratin. Est-ce qu'il m'avait cru ? J'en savais trop rien...  Secouant la tête pour me débarrasser de ces pensées, je reniflai bruyamment. Pour en revenir au judo, j'avais pas aimé parce que le prof était beaucoup trop sévère pour moi. Et trop chiant. Il avait dit à mon père que j'étais sans doute trop immature pour me concentrer sur les katas. Revenez l'année prochaine, qu'il avait dit. On n'était jamais revenus. Connard.

« C'est pour ça que tu m'as pas salué avant de me foutre un coup de couteau ? Génial. Okay, la pitié on oublie, c'est pigé. Et on cogne par rafale de six, pourquoi pas, ça pourrait être la devise des Ievseï : six beignes sinon rien.» Au moins, c'était clair, Andreï avait décidé de rentrer dans le vif du sujet sans attendre et je devais me préparer au pire. Doucement, je me détachai de mon mur, surveillant la lame du regard. Il l'avait rangée dans sa ceinture et j'aimais mieux ça. Je me sentais de moins en moins sûr d'apprécier cette séance d’entraînement, finalement, c'était sans doute l'une des pires idées que j'avais eue de lui rappeler cette promesse. D'un autre coté, il semblait bien qu'on n'avait pas le choix, vu les multiples menaces qui planaient au dessus de nos têtes. En plus, si je voulais qu'Andreï ait confiance en moi, j'étais obligé d'en passer par là pour faire mes preuves. Pas moyen de changer d'avis ou de me dégonfler. Je le toisai un moment, dressé devant lui en me pinçant les lèvres avant de céder à une soudaine impulsion. J'étais comme ça moi, j'agissais sur la pulsion de l'instant, à l'instinct, sans perdre de temps à trop réfléchir. La pitié, c'est surfait, hein ? Mange-moi ça, alors.

Ce coup de boule, je ne l'avais pas prémédité. Il m'était venu comme ça, à l'impro totale, comme si je m'étais pris pour un taureau sauvage, tout à coup. Le front en avant, j'avais cogné mon crâne contre le sien, sans prévenir, pour le prendre au mot et suivre ses préceptes immédiatement. Pas de salut, pas d'excuse. On était là pour s’entraîner, non ? Alors qu'est ce qu'on attendait ? Sauf que j'avais mal évalué mon coup. A quoi bon avoir la tête si dure, si ça ne me servait à rien ? Lorsque la douleur explosa dans mon crâne, j'étais déjà moi-même à moitié sonné, ce qui n'était pas forcément très pratique dans un combat, j'en étais douloureusement conscient. Relâchant un juron russe d'une voix éraillée, les yeux plissés, je lui tombai dessus, même si une part de moi savait que je faisais n'importe quoi. Mon but, c'était de le foutre à terre, de profiter de ma taille et de mon poids pour le pousser sur le sol et qu'il mange la poussière. Je me foutais de ce qu'il pouvait bien dire et je m'accrochai à ses fringues pour m'assurer une prise, mon corps collé contre le sien, comme dans une valse complètement chaotique. C'était sans doute un moyen comme un autre de me défouler de cette trouille qu'il m'avait fait subir et que l'ambiance sinistre de l'endroit n'avait fait qu'amplifier. On a du boulot, qu'il disait.

Dans la pénombre, je percevais les miroitements de l'eau du fleuve et tout en grognant et le poussant de toutes mes forces, j'articulai à son oreille, dans un souffle. « Toi t'as besoin d'un bain et tu vas l'avoir. » Oh oui. Parce que le papy allait être balancé à la flotte, j'en faisais mon premier objectif. Leçon numéro un : ne pas avoir de pitié, pas même pour son pauvre vieux grand-père sans-abris.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: You better work bitch - Papy et fillot Ievseï   You better work bitch - Papy et fillot Ievseï EmptySam 30 Juin - 14:08


 
Mikkel
Andreï
« you better work bitch »


La violence, c’est le seul langage qui vaille la peine d’être appris : c’est la conclusion à laquelle je suis parvenu à huit ans, c’est une conclusion que je n’ai presque jamais remise en question. La violence, c’est un langage universel ; la violence, c’est un langage qui ne permet aucun mensonge, aucune hypocrisie ; la violence, c’est le plus simple, le plus direct, le plus explicite. Est-ce que c’est ce qu’il attend de moi, Mikkel, ce soir ? Non, certainement que non, mais c’est pourtant ce que je compte lui faire entrer dans le crâne. Une promesse est une connerie, mais une promesse est une promesse. Je ne sais pas vraiment où on va aller, lui et moi. Où je veux le mener. J’ai juste vaguement conscience que je risque de le guider loin, très loin du chemin que Roman avait prévu à la base pour son fils, mais qu’est-ce que je peux y faire ? Mon fils à moi aussi a été traîné loin, très loin de ce que je pensais lui offrir. Ce n’est que justice. Et ce n’est que la justice du sang, la justice de la violence, la justice de la survie. Ses hurlements et sa panique, le machin qu’il me balance, tout ça me fait sourire, plus ou moins sourire. Me pousse à enfin sortir totalement de l’ombre et à faire basculer la situation dans du concret, fini de rire, on passe au sérieux, le cours commence. Le russe grince, écorche la gorge de mon petit-fils, laisse sa marque et s’écarte, quand je recule pour le laisser reprendre ses esprits. Quand je recule pour le toiser, le juger, le disséquer du regard. Il a flippé, il flippe encore. Il m’en veut ? « J'le savais que c'était toi, hein. » Je lève les yeux au ciel, imperméable à ses conneries. « T'es vraiment le roi des enfoirés. Bien-sûr que j'ai eu des difficultés pour venir mais on s'en fout non ? » J’ai un sourire narquois. Si on s’en fout ? « Et comment… » C’est faux, ça m’aurait sacrément fait chier qu’il lui arrive une tuile, mais il le sait, je le sais, et ce n’est pas l’important. Je suis le bourrin, il est l’apprenti, mais on est tous les deux des Ievseï. On se sort tout seul ou presque des merdes dans lesquelles on s’enfonce, c’est notre marque de fabrique, et s’il attend des excuses, et bien il peut toujours courir. Et que je n’en ai rien à branler, au final, qu’il soit vexé ou juste pas fan de mes méthodes : tout ce que je veux, c’est qu’on soit efficace. Et qu’il progresse. Et qu’il se mette dans le crâne que je ne lui moucherai pas le nez s’il chiale, que je ne lui chanterai pas de berceuse non plus. Je lui ai promis un entraînement, il m’a réclamé un entraînement, il a insisté pour que je tienne ma promesse, maintenant il assume. S’il voulait apprendre à se répandre en salamalec à chaque coup donné ou à suivre un code d’honneur, il n’avait qu’à s’inscrire au judo. Pas de politesses, pas d’honneur, juste la violence, juste le langage de la violence. Ses conséquences.

« Ça tombe bien, j'ai jamais aimé le judo. J'crois que j'ai jamais dépassé la ceinture blanche... ou alors, j'ai pas eu de ceinture du tout. Bref. » Bref comme il dit : je le fixe en attendant la suite. « C'est pour ça que tu m'as pas salué avant de me foutre un coup de couteau ? Génial. Okay, la pitié on oublie, c'est pigé. Et on cogne par rafale de six, pourquoi pas, ça pourrait être la devise des Ievseï : six beignes sinon rien.» J’ai un petit rire, et la confirmation que ce môme qui a mon âge, c’est bien mon sang qu’il draine dans ses veines. Je me sens même me détendre, avec la sensation qu’il prend tout ça au sérieux. Pour une fois. « Six beignes sinon rien, ça sonne bien, ouais. » Il se détache du mur, je me décale par réflexe, pour rester à portée de frappe et de parade. Je le suis du regard, à la recherche d’une confirmation. Qu’il comprend. Et qu’il accepte. Qu’il commence à percevoir qui je suis. Ce que je suis. Qu’il me comprenne, ouais. Comme Anya peut me comprendre. Comme Roman ne me comprend pas. Nerveux. Je suis nerveux devant son attitude, devant ce qui va suivre, à la recherche de ce que je suis en train d’attendre de sa part. Il a confirmé, il a assimilé. Mais maintenant ? Il attend des consignes ? Ou j’attends…

Trop lent. Son coup de boule me prend carrément par surprise, me pousse à reculer, brutalement écartelé entre la fierté, l’éclat de rire, la vexation et un souci venu de nulle part devant le choc d’un coup aussi maladroit qu’inattendu, aussi violence que bourrin. Trop lent : j’entends d’ici le mépris de Georg, la moquerie d’Anya. Et quand trop lent encore, je laisse Mikkel me percuter dans l’intention évidente de m’envoyer au sol. Trop lent, il agrippe mes fringues, on n’est plus sur une distance longue, on est sur de la distance courte, très courte, et un temps qui se déploie et se distend, comme pour transformer les secondes en minutes et les minutes en heure. Il est plus léger que moi, il est plus grand que moi, et bordel, il sait très bien que je suis maladroit. Qu’il suffit qu’il y ait un tabouret dans une pièce pour que je me prenne les pieds dedans, qu’il suffit qu’il y ait un verre sur une table pour que je le percute sans faire gaffe, et que je l’envoie au sol sans plus tarder. J’essaye de reprendre le dessus, mais il est plus vif, plus rapide, plus souple que moi. Et je fous toute ma concentration dans ma volonté de ne pas le tuer, de ne pas plier le combat, de ne pas aspirer son énergie pour renverser la donne. Putain de merde, je ne suis pas un bon formateur. Et Mikkel est un vrai Ievseï.

« Toi t'as besoin d'un bain et tu vas l'avoir. » Du coin de l’œil, j’avise la flotte la plus proche, celle qui miroite et que j’avais occultée de mon esprit, et je me rends compte que mon visage s’est déridé. Totalement. Qu’au défi de Mikkel, j’ai foutu l’ours au placard. Et que Dreï est de retour. Comme lorsque je m’entraînais avec Anya. Inutile de me retenir, il ne gagnera pas aussi facilement. L’assassin prend le dessus, l’entraînement prend le dessus. Je rétorque dans un sourire narquois « Tu peux toujours rêver. J’arrête de jouer. » avant de laisser couler mon enchaînement. Fluide. Anya m’a une fois comparé à un danseur quand je me bats. J’ai toujours trouvé que c’était une connerie monumentale : de nous deux, c’est elle la danseuse. Moi, je suis le bourrin. Mais il y a indubitablement une fluidité et la grâce de l’efficacité, de l’absence complète de perte stupide d’énergie, quand je me déchaîne. Mon poing remonte en uppercut, mon coude prend les rênes, heurte l’épaule, ma main vient achever l’ensemble en enveloppant le menton pour balancer Mikkel sur le côté, mon autre poing percute ses côtes, je me laisse tomber de tout mon poids sur lui quand on s’écrase au sol, mon avant-bras droit sur sa gorge, mon genou sur ses côtes, et mon poing gauche armé pour le frapper. J’ai un sourire torve en reprenant ma respiration, accentuant la pression une fraction de seconde pour mieux me relever et lui tendre la main. « Relève-toi, si tu restes à terre, tu crèves. » Et ça, je compte bien le lui répéter et le lui répéter encore pour qu’il l’intègre. Comme tout le reste. « Le coup de tête, vise pas mon front. Vise mon nez. Ou alors frappe de côté, au niveau de la tempe, et avec la partie la plus dure de ton crâne. En enchaînant, putain. » Je sautille en déliant mes épaules. « Qu’est-ce que je t’ai dit ? Six beignes ou tu crèves. Si tu prends quelqu’un par surprise, vas jusqu’au bout. Là, tu m’as foutu un coup puis tu as voulu qu’on se fasse un petit tango, c’est pas ce que je t’ai dit. Coup de tête, c’est pour la diversion. Puis tu enchaînes au corps. Tu peux frapper avec ta main… » Je lui montre mon poing, successivement ouvert, fermé, ou avec les doigts en griffe, avant d’enchaîner. « … ou avec ton coude, ton genou, ton tibia, ton pied… ton putain de corps est une arme, Mikkel. » Je me mets en garde, cette fois, comme une invitation à recommencer.

Et à m’imiter. « Mikkel, tu es un animal, mets toi ça dans le crâne. T’es un putain de chacal, et le chacal sait où il faut frapper, les parties qu’il faut viser, c’est un prédateur. Donc tu l’écoutes, tu frappes, et tu le laisses se déchaîner. »

by marelle
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