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 fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)

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Margarethe Hansen
SUCKER FOR PAIN

Margarethe Hansen
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↳ Arrivé depuis le : 25/01/2018
↳ Age : 30
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↳ Age du Personnage : vingt-cinq ans.
↳ Métier : trafiquante d'armes, croupière au bones. pieds et poings liés à nemesis.
↳ Opinion Politique : elle les méprise et maudit cette tyrannie qui ronge ce qu'il reste de monde. mais trop lâche, elle se contente de pester de loin, dans l'ombre.
↳ Niveau de Compétences : niveau un.
↳ Playlist : alicia keys, caged bird. tracy chapman, unsung psalm. eminem, deja vu. sia, breathe me. lana del rey, carmen.
↳ Citation : choices are sacrifices.
↳ Multicomptes : jaali manfred.
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MessageSujet: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyMar 24 Avr - 16:28


fighting for peace, is like fucking for chastity

Derrière Beatriz, la porte du véhicule claquait enfin.
Et le moteur vrombissait, les éloignait des tirs incessants.
Pourtant la môme, elle n'osait toujours pas reprendre son souffle.

Elle était là, prostrée sur son siège, des kilos d'armes sur ses genoux. Elle ne respirait plus et fermait les yeux. Une seconde. Elle se laissait happer par la noirceur. Deux secondes. Elle tentait d'occulter le bruit des battements de son palpitant qui résonnait dans ses tempes. Trois secondes. Elle inspirait. Elle inspirait par le nez, tout l'air qu'elle pouvait. Quatre secondes. Elle recrachait. L'air, et surtout une grosse partie de l'angoisse qui la nouait.

Seulement après cela ses paupières se rouvraient, et ses iris accrochaient le rétroviseur central de l'habitacle dont elles étaient séparées par une espèce de glace.

Alors elle la fixait cette silhouette. Sans savoir si elle devait la remercier ou briser la matière qui les séparaient pour l'étouffer de ses mains. Elle la fixait, sans pouvoir s'en détacher, sans le vouloir non plus. Sans savoir faire le tri dans ses ressentiments. Et son coeur s'emballait de nouveau, son souffle aussi. Elle respirait fort, la môme. Trop fort. Et son faciès suintait de rage lorsqu'elle apercevait cette capuche se mouver légèrement. Il lui rendait son regard, ce connard. Pourtant elle ne voyait aucune prunelle, aucun centimètre de chaire. Alors bien que toujours cachée derrière sa cagoule, Maggie, elle avait pourtant la désagréable impression d'être nue. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle parlait ou qu'elle questionnait, et ce malgré le nombre de requêtes qui à toute vitesse défilaient dans sa tête. Qui êtes-vous, où vous emmenez-nous. Qui est derrière tout ça et vous, qu'est-ce que vous faites là. Lourd silence, rien d'autre que ce vague reflet n'existait sur le moment. Et si ses iris se voulaient insistantes, c'était parce qu'elle tentait d'apercevoir quelque chose. Un signe, n'importe quoi. Un indice sur la condition de ce fantôme, un autre sur la leur, sur l'après, sur leur destination, sur ce putain de futur incertain qui au fil des mètres parcourus ne se dessinait pas encore. Devions-nous mourir, était-ce qui était prévu depuis le début ? Êtes-vous une victime vous aussi, ou l'une des mains du diable venue terminer le boulot ? Ce n'était peut-être qu'un arrêt sur la route qui menait à la mort, celle dont elles avaient échapper avec un peu trop de brio. Rien n'affirmait l'inverse, rien ne prouvait qu'il en voulait à leur vie non plus. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser au pire, maintenant qu'elle ne pouvait faire que cela, penser. Dans le feu de l'action c'était finalement plus facile, elle n'avait qu'à agir, elle n'avait qu'à foncer. Mais là, assise sur la banquette arrière d'une vieille bagnole, que pouvait-elle faire d'autre que craindre le pire ? Elles venaient d'échapper de peu au destin funeste qui semblait être le terminal de cette mission mortelle, mais peut-être n'était-ce là que le commencement, en fait.

Elles, au pluriel. Elle se rappelait alors qu'elle n'était pas seule, qu'un autre esprit juste à côté devait lui aussi se torturer. Pourtant en osant un regard ailleurs que sur l'ombre, c'était un tout autre spectacle qui se déroulait, bien loin de celui qu'elle s'était imaginée. « Putain de merde, qu'elle soufflait, en balançant au sol ce qui lui bloquait les jambes. tourne-toi vers moi, doucement, elle tentait d'accompagner le mouvement de la rousse, mais ses mains tremblaient légèrement et ces gestes qui auraient dû être assurés s'avéraient maladroits. que je regarde si la balle est sortie. » Mais pas de sang sur le devant de son haut, pas de second trou dans sa peau. Seulement cette tâche sur l'épaule qui gagnait toujours plus de terrain alors que le véhicule lui ralentissait, jusqu'à s'arrêter net, contrairement au flot vermeille.


Dernière édition par Margarethe Hansen le Jeu 17 Mai - 19:32, édité 2 fois
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Beatriz M. Deveraux
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Beatriz M. Deveraux
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↳ Métier : assistante d'Esperanza O'Connell, au Mary Rose. Anciennement barmaid.
↳ Opinion Politique : neutre. Pro gouvernement pour les apparences, coincée dans ce rôle qui la fait se sentir comme un imposteur.
↳ Niveau de Compétences : Un travail acharné dès l'adolescence lui a permis d'atteindre un niveau 3 général ( niveau 4 en perception de fantômes, niveau 3 en rêves prémonitoires, elle pratique le reste de façon très sporadique et très superficielle.) Cependant, en raison des événements qui ont bouleversé sa vie et de la magie qui disjoncte, ses compétences générales sont retombées au niveau 2.
↳ Playlist : way down we go + kaleo
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cupid carries a gun + marilyn manson
sin + nine inch nails
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take me down + the pretty reckless
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyLun 7 Mai - 22:24

Fighting for peace is like fucking for chastity 
Beatriz & Margarethe
You, you said you'd save my soul and sacrificed the innocence that I will never know. Now it's time that you confess. They say the devil doesn't rest until the truth is told - Scorpions "The cross"

Comme il fallait s'y attendre, le chauffeur était masqué. Comment aurait-il pu en être autrement ? Le but de ces fauteurs de trouble était de rester anonymes, j'aurais dû me douter qu'ils ne nous feraient pas l'honneur de nous montrer leur vrai visage. C’était logique dans le fond. Je n'étais même pas sûre qu'il sache qui nous étions, puisque nous étions nous même cagoulées. Finalement ces fripes avaient eu leur utilité, peu importait l'endroit où nous allions, notre anonymat était préservé. C'était sans compter la milicienne qui avait infiltré nos rangs mais cette fille n'était pas dans nos préoccupations premières, c'était un problème que nous réglerons plus tard. Le plus urgent, il me semble, était de soigner cette blessure que ces saletés de miliciens m'avaient infligée. Je n'avais pas encore eu l'occasion de mesurer l'ampleur des dégâts, tout ce que je savais, c'est que ça faisait un mal de chien. Me rendre compte que j'étais encore capable de penser me rassurait, cela signifiait que j’étais encore consciente du monde qui m'entoure. Me dissocier de ma propre douleur était la condition nécessaire à ma propre survie. Cette règle d'or, apprise durant mes années d'apprentissage intensif, m'avait servi à de nombreuses reprises  Elle m'avait permise de rester debout lors de mon passage dans les arènes, là où mes adversaires tombaient comme des mouches. Dissocier m'avait sauvé la vie ce jour là, et c'était probablement ce qui allait me permettre de tenir le coup cette fois encore.  

C'était cependant plus facile à dire qu'à faire.  
J'avais entendu la détonation, l'odeur de poudre qui montait aux narines et prenait à la gorge.  
J'avais entendu la balle siffler à mes oreilles alors qu'elle avait manqué sa cible.  
La suivante, elle, avait atteint son but.  

Elle avait perforé ma peau, s'était enfoncée dans ma chair comme dans du beurre. Peut-être avait-elle éclaté l'os, peut-être avait-elle atteint les tendons, je ne saurais dire, je n'avais pas fait médecine après tout. Je restais avachie sur le siège arrière de cette bagnole qui nous emmenait loin de cet enfer. Tant pis si je dégueulassais le cuir de la banquette avec tout ce sang qui suintait de la blessure, ça n'avait pas la moindre importance. Mon regard vitreux rencontra le plafond. De nuit, il faisait toujours très  sombre à la Nouvelle-Orléans. Les vieux démons profitaient de l'obscurité pour sortir chasser. Ils ne nous laissaient jamais vraiment en paix. Les miens me ramenaient quelques années en arrière. Je me revoyais encore dans les arènes. Derrière ces vagues d'adrénaline la peur n'était jamais loin. Quand la pression retombait enfin, il ne restait plus qu'un vide abyssal, effrayant. C'était l'état d'esprit dans lequel je me trouvais actuellement. Quand j'étais là dedans, l'adrénaline m'avait donné des ailes. C'est grâce à elle que nous avons pu dévaliser l'armurerie de la milice. Je fermai les yeux quelques instants, je me laissais doucement sombrer.  Je ne m'inquiétais même pas de savoir où le chauffeur nous emmenait. Ce n'était qu'un détail. Je n'en avais rien à foutre en réalité.  

La voix de Maggie me ramena à la réalité. Mon visage se plissa sous l'effort tandis que je me redressais péniblement sur mon siège, étalant toujours plus de sang sur la banquette. Un bruit sourd m'indiqua que Maggie venait de balancer le sac rempli d'armes à nos pieds. Je tressaillis. Il n'y avait pas de risque qu'un coup parte par inadvertance, non ? Ce serait con de trouer le plancher. Ou de tuer quelqu'un. À nouveau, les images du braquage s'imprimèrent sur mes rétines. Je ressentais encore le corps du milicien que je tenais en joue, alors qu'il était bien vivant. Je le revoyais quelques secondes plus tard, étendu dans une mare de sang, les yeux grands ouverts et la gueule béante. Je n'étais même pas sûre qu'il ait réalisé ce qui était en train de lui arriver. Je n'avais pas compris moi-même. J'avais pris une balle et je saignais. Il n'y avait rien d'autre à comprendre.  

Maggie voulait que je me tourne vers elle de façon à vérifier si la balle était ressortie.  
Je m'exécutai sans faire d'histoires.

« À quel point c'est mauvais ? » m'enquis-je avec lassitude. « Est-ce que tu vois quelque chose ? La balle est toujours à l'intérieur ? »  

On avait du mal à croire que je parlais de mon propre corps tant je paraissais détachée. Ce n'était pas moi, qui étais en train de pisser le sang, ce n’était pas dans mon épaule que cette putain de balle s'était logée. Je ne saurais dire si c'était inquiétant ou non, mais je ne sentais pas la douleur, je ne sentais plus mon bras en réalité. Lorsque je réalisai cela, ma panique monta en flèche. Parfaitement réveillée, je regardai Maggie, les yeux agrandis par la terreur.  

« Je n'y connais pas grand-chose en blessures par armes à feu, mais je suis à peu près certaine que ce n'est pas normal que je ne sente plus mon bras. » Les larmes, bien réelles, commencèrent à me monter aux yeux – je ne voulais pas être paralysée à vie. « Tu crois que la balle aurait pu rompre un nerf, un tendon ou n'importe quoi ? Tu crois qu'on peut finir paralysé à cause d'une balle à la con? Maggie... » Je murmurai le prénom de la blonde, comme une supplique. « Il faut la sortir de là. Je ne peux pas rester comme ça. »

Comment je fais pour m'occuper de mon fils avec un bras en moins, moi ? Il aurait peut-être fallu y penser avant, non ? Je me tortillais sur mon siège, je me dévissais la tête pour tenter d'apercevoir quoi que ce soit – mais on voyait que mon châle, et la tâche écarlate qui imbibait la fibre sombre. Frénétiquement je me dégageai les épaules, non sans m'empêtrer dans l'étoffe.  

« Maggie, aide-moi. » Mon ton était pressant, suppliant. « Tu vois quelque chose ? » Je ne voyais qu'une tâche pourpre, qui s'agrandissait de seconde en seconde. J'avais beau bouger, je ne ressentais plus aucune sensation, plus rien. « Putain et pourquoi il ne réagit pas, l'autre ? » Je parlais évidemment du chauffeur. « Il nous emmène où ? Il ne va quand même pas s'arrêter en plein milieu d'un champ pour nous buter d'une balle dans la tête ? »  

L'autre, lui, était toujours muet. La voiture sombre filait dans la nuit, nous emmenant, Maggie et moi, à une destination inconnue.    
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Margarethe Hansen
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyJeu 10 Mai - 16:09

La lassitude dans la voix de Beatriz, elle s'en allait doucement. Et très, trop rapidement, l'apparent détachement laissait place à cette panique qui lui rongeait l'âme, aussi vite que cette satanée balle avait dévoré les tissus de sa peau.

Ne pas paniquer, ne pas s'affoler devant les prunelles suppliantes de la rousse. Ne pas se laisser prendre au jeu de l'angoisse. Ne pas trembler, ne pas démontrer par des traits crispés à quel point tout cela lui semblait mauvais à la môme. « C'est possible qu'elle est touché un muscle, ou un nerf ouais, ou les deux, mais ça elle se gardait bien de le révéler. mais l'angoisse joue vachement sur le cerveau aussi, donc je sais que c'est compliqué, mais essaye de te détendre. » Un regard qui devenait vitreux, et toujours cette panique dans la voix. Elle suppliait, Bea, mais l'autre se murait dans le silence. Parce qu'elle ne voulait pas laisser filer le pire, parce qu'elle ne voulait pas donner de faux espoirs non plus. Et surtout parce qu'elle n'en savait rien en fait, parce qu'elle était incapable de jauger la gravité de cette putain de plaie de laquelle des litres de sang semblaient s'échapper. Un flot vermeille qui ne voulait se taire, et toujours cette couleur enivrante qui la ramenait au sien, de jais ou presque. Alors égoïstement, elle remerciait le ciel. Elle le remerciait pour avoir empêché que ce soit elle, affaissée sur cette banquette arrière. Parce que présentement, elles pouvaient filer vers l'hôpital si la situation virait au cauchemar. Avec Beatriz sur le brancard, elles ne risquaient pas de se faire bannir de cette ville - ou de ce monde.

Mais cela n'empêchait pas les premiers signes d'une crise de panique de se laisser percevoir. Mains moites, une incapacité à rester de marbre et son coeur qui tonnait toujours plus fort. Si c'était elle. Si c'était elle sur ce siège putain, elle serait sûrement morte. Que la balle se soit logée dans son poumon ou seulement dans sa chaire, elle serait sûrement morte. Parce qu'elle aurait dû cacher la bête, ce parasite en elle qui se laissait deviner à la vue de son sang. Et parce qu'elle n'avait même pas son bipeur sur elle pour faire venir Orfeo. Seule Beatriz aurait pu la sortir de là. Et si l'ami qu'elle appelait habituellement n'était pas médecin, la rousse l'était encore moins. Alors elle se serait contentée de rester là, incapable, impuissante, à contempler le sang couler le long d'une peau qui prenait une teinte inquiétante.

Putain, Bea. Assez de ces pensées égoïstes qui ne la rassuraient même pas. Ses belles couleurs son acolyte, elle, elle les perdait vraiment. « Je vais te sortir de là ok, fais-moi confiance, on va sortir de là, restait à savoir comment, en maintes morceaux d'âme ou les pieds devant. mais arrête de bouger Bea, je ne peux rien voir si tu n'arrêtes pas de bouger. » Pas suffisamment insistante, pas suffisamment courageuse la môme pour plaquer le dos de sa comparse sur le cuir noyé par son sang. Parce qu'il n'y avait rien de plus à voir. Parce qu'elle avait déjà tout vu au premier coup d’œil. « Et ne te préoccupes pas de lui, visiblement il nous ramène seulement au point de départ. » Une fois ses prunelles habituées à la pénombre environnante, les contours de l'ancien hôpital se laissaient effectivement deviner. Alors malgré tout ce qu'elles venaient d'endurer, il y avait fort à parier que ce n'était pas encore leur heure - même si sur l'instant, c'était bien la dernière chose qui l'inquiétait. En fait, sûrement la mort serait-elle plus douce que la nuit qui s'annonçait. « Je vais t'aider à sortir, qu'elle murmurait en ouvrant sa portière. mais avant, attend. » un genou toujours sur le siège et l'autre pied à terre, elle tentait de dérouler le châle dont la rousse s'était rendue prisonnière. Et délicatement, elle le passait tout autour d'elle et lui coinçait tant bien que mal le bras contre son buste. Ça ferait bien l'affaire, ça soutiendrait son membre à la manière d'une attelle le temps de regagner l'intérieur du bâtiment - du moins elle l'espérait, et c'était bien là tout ce qu'elle pouvait faire pour l'instant de toute façon.
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyMar 22 Mai - 22:42

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J'avais tellement pris l'habitude de dissocier que je n'avais même plus conscience de mon propre corps. C'était comme si mon âme s'était libérée de son sarcophage de chair et s'isolait complètement du monde. Dans ces moments là, je me sentais vide, je ne réagissais plus à rien. Parfois, il m'arrivait de me reconnecter, de reprendre conscience du monde qui m'entoure. Je ressentais la souffrance physique, la douleur mentale. Je ressentais la peur, je ressentais le chagrin. Et, tout au fond, tapie dans l'ombre, l'angoisse demeurait, empoisonnait peu à peu mes rêves pour les transformer en cauchemars. Mon corps s'était à peine remis du précédent traumatisme qu'il en subissait un nouveau. Mon corps était abîmé, il était un véritable champ de ruines qui témoignait de mon vécu difficile. Dans un monde tel que le nôtre, chacun morflait à différents degrés mais certains payaient un plus lourd tribut que d'autres. C'était confortable, de ne rien ressentir, de ne pas se soucier de quoi que ce soit. C'était un luxe que je ne pouvais pas me permettre. Quand je ressentais toutes ces choses, j'avais envie de mourir. Une blessure par balle, ce n'était rien au regard du mal qui me rongeait depuis si longtemps. Cette blessure, dans le fond, n'était rien d'autre qu'une piqûre de rappel : j'étais bel et bien vivante et c'était moi qui aurais pu être criblée de balles et non ce mec. Je n'étais qu'un dommage collatéral. Je m'en remettrai, ce qui n'était pas son cas à lui.

Maggie me parlait, mais je n'écoutais pas ce qu'elle disait. J'étais bien trop focalisée sur mon bras paralysé pour prêter attention à quoi que ce soit d'autre. Je sentais que quelque chose n'allait pas, et cela n'avait rien à voir avec cette sensation étrange. C'était un sentiment qui me prenait aux tripes, qui ne me lâchait plus tant il imprégnait mon être tout entier. Ce sentiment s'accentua lorsque Maggie me dit qu'il était possible que la balle ait touché un nerf ou un muscle, exactement comme je le pressentais. Je réagis à peine lorsque le mot angoisse franchit ses lèvres. Certes, dans des cas de panique extrême, l'angoisse pouvait clouer sur place même les plus vaillants d'entre nous, mais ce n'était pas ça, je n'étais pas paralysée au sens figuré mais au sens littéral et je me sentirai mieux quand ce truc sera sorti de mon épaule. En attendant non, je ne pouvais pas me détendre alors même que mon cœur cognait comme un sourd dans ma poitrine et que mon imagination s'emballait, élaborant des scénarios tous aussi catastrophiques les uns que les autres. Ce ne serait que justice, après tout, que je crève à mon tour. Un prêté pour un rendu, c'est ainsi que vont les choses, pas vrai ? Si je devais crever ce soir, alors, j’aurai suivi ce milicien jusque dans la tombe. Sauf que moi je n'aurai pas le droit à des funérailles en grandes pompes, mon cadavre sera abandonné au fin fond d'un marécage et, dans six mois, tout le monde aura oublié qui j'étais.

Ce ne fut que lorsque je repris mon souffle que je me rendis compte que je retenais ma respiration depuis quelques secondes. l'air vicié se fraya un chemin douloureux jusqu'à mes poumons et laissa des traînées de feu sur son passage. L'odeur cuivrée du sang me monta aussitôt aux narines, tellement nauséabonde qu'elle me souleva le cœur. Les soubresauts de cette voiture pétaradante n'aidaient en rien, j'en avais assez d'être secouée dans tous les sens. Aussi fus-je particulièrement soulagée lorsque la voiture s'arrêta enfin. Je ne savais toujours pas où nous étions – quelle importance cela avait-il de le savoir, si nous allions mourir ? Si le pire venait à se produire, je pourrais toujours revenir sous forme de fantôme et errer jusqu'à ce que je tombe sur un sorcier capable de communiquer avec esprits. Ainsi, je pourrai lui dire où se trouve mon corps. Ce n'était qu'une hypothèse, bien évidemment, car il était peu probable que je revienne en tant que fantôme. Alors, la solution était toute trouvée. Il était impossible que je meure cette nuit, parce qu'une blessure par balle à l'épaule, en soi, n'était pas mortelle. De plus, Maggie ne promettait qu'elle allait me sortir de là, que nous allions sortir de là toutes les deux. Elle non plus, ne voulait pas mourir, pas comme ça. L'angoisse chevillée au corps, l'instinct de survie en étendard, j'étais plus que jamais déterminée à me battre encore, jusqu'à mon dernier souffle s'il le fallait. Maggie avait raison. Il fallait que j'arrête de bouger. Pour que j'arrête de m'agiter dans tous les sens, il fallait que je me calme, que je me recentre. A commencer par ignorer ce chauffeur qui de toute façon ne nous apportera aucune réponse. Il nous ramenait au point de départ, disait-elle, là où cette soirée cauchemardesque avait commencé. Putain de merde. C'était logique dans le fond, il n'allait pas nous déposer devant notre porte, ce serait bien trop risqué, pour lui comme pour nous. Une telle sorte de bagnole ça attirait forcément les soupçons. Quand bien même, si nous avons su nous déplacer jusqu'à ce lieu maudit nous saurons tout aussi bien rentrer chez nous.

Putain de pervers.
Des malades, voilà ce que Hide et sa clique étaient, des foutus malades, des fous à lier.
Pour sûr, à côté je paraissais saine d'esprit.

Malgré la répugnance que j'éprouvais pour les contacts physiques, je me laissai faire lorsque Maggie m'aida à me dépêtrer de mon châle souillé. Foutu pour foutu, elle plaqua mon bras contre mon buste et me fit une attelle rudimentaire. Lorsque cela fut fait, nous pûmes nous extirper de cette caisse à la con. Un mouvement trop brusque me fit gémir de douleur. Je serrais les dents pour garder le silence, pour ne pas montrer que mon corps était en train de me lâcher.

« J'vais le brûler. » murmurai-je, la bouche sèche et pâteuse. « Mon châle. Je vais le brûler. » J'avais l'air démente comme ça, mais c'était la seule idée qui me trottait en tête. « Les caméras…Je crois qu'elles se sont réenclenchées quand nous étions encore dedans. Il ne faut plus que je porte ces fringues, plus jamais. » 

Parce que ce serait con que ce soit ma tenue vestimentaire qui me trahisse. D'ailleurs, l'illusion qui camouflait mes tatouages s'était estompée depuis bien longtemps, ils étaient désormais apparents, reconnaissables entre mille. Entretenir cette illusion m'avait pompé trop d'énergie, et je n'étais pas certaine qu'elle se soit maintenue jusqu'à ce que nous sortions de ce trou à rats.

« Il faut qu'on sache ce qui est arrivé aux autres. » Voilà que je faisais part de mes doutes, alors que c'était une véritable course contre la montre qui s'engageait. « Je ne sais pas qui est ce mec que tu sembles connaître pas plus que je sais si on peut leur faire confiance mais la fille…je crois que je l'ai déjà vue quelque part. » C'était même une impression qui ne me quittait pas depuis tout à l'heure. « Je suis quasiment sûre qu'elle fait partie du gouvernement. Je prie pour qu'il ne lui vienne pas l'idée de tout balancer sinon on est dans la merde. » Je suis dans la merde vu que j'étais bien plus connue que les autres mais je me gardai bien de formuler cette pensée. « Tu crois qu'il va tenir parole ? Hide ? Il a dit qu'il allait balancer si on échouait. On a réussi alors qu'ils ont quitté le navire bien avant. Qu'est-ce qu'il a dit déjà ? Il balance tout ce soir, non ? Tu crois qu'il y en a d'autres comme nous ? Qu'est-ce qu'ils ont eu à faire à ton avis ? Je ne crois pas que ce soit aussi dangereux que nous…l'armurerie de la milice putain. »

Un peu plus et on y laissait la peau. J'avais promis de me calmer, mais mes pensées continuaient à dérailler, toupie infernale qui ne s'arrêtait pas. Peut-être que cela pouvait être considéré comme de la curiosité malsaine mais c'était plus fort que moi. Je voulais savoir. Egoïstement, je ne voulais pas être la seule à avoir foutu ma vie en l'air.

« Bon, on entre ? » m'enquis-je en désignant l'asile désaffecté. « Cet endroit me colle la chair de poule mais peut-être qu'ils n'auront pas tout pillé et qu'on trouvera du matos pour soigner cette merde. »

Je n'étais pas impatiente de retrouver les esprits errants qui hantaient ce bâtiment lugubre mais au moins nous serons à l'abri, tout du moins je l'espérais.    
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyMar 29 Mai - 14:58

Les murs, décrépis. Et ces couloirs toujours si sombres. Ces bruits au loin, ces grincements entêtants, cette impression d'être épiée et suivie, tout le temps. Tout était identique. Rien n'avait bougé depuis cette poignée d'heures ou de minutes que le petit groupe avait passé à l'extérieur. Pourtant, l'atmosphère s'avérait étonnement plus agréable, presque confortable. La môme pouvait respirer à plein poumons et ne craignait plus de passer les tournants, ni de s'infiltrer dans les salles. Dingue, comme tout pouvait changer en un rien de temps. Ce qui semblait être l'antre d'une mort certaine plus tôt devenait ce refuge rassurant dont elle avait claqué la porte derrière elles sans la moindre hésitation. Elles étaient à l'abri. Elles étaient enfermées dans ce lieu inconnu et infâme qui grouillait sûrement d'âmes néfastes, mais elles avaient un toit sur la tête et des murs si épais autour d'elles que rien ne semblait pouvoir les atteindre. Et ça faisait du bien. Putain, ce que ça faisait du bien. Même ce silence que seul le bruit de leurs pompes brisait lui semblait si apaisant maintenant. Les fantômes ne faisaient pas le poids contre la menace du dehors, et les couinements des rats étaient presque agréables, après le bruit de balles. « On s'en tape des autres, ces enfoirés se sont tirés comme des lapins, c'est tout ce que je retiens. Qu'elle daignait répondre après avoir laissé parler l'autre dans le vide tout le chemin. C'était comme si ses paroles ne pouvaient percer les murs, alors qu'une minute plus tôt elle avait cette désagréable impression qu'ils filaient directement aux oreilles de la milice. Les murs les protégeaient. C'était complètement débile comme réflexion, mais ça la rassurait. Le gars, c'est un client du Bones. Ce qui veut dire qu'il se fou de la prohibition et de toutes ces conneries, donc il va se tenir loin des emmerdes et fermer sa gueule à propos de ce qu'il s'est passé ce soir. » Elle laissait filer les mots tel un putain d'automate, et ses prunelles détaillaient meubles et bibelots, cherchaient désespérément quelque chose. N'importe quoi, pour que le sang de la rousse ne teinte plus le sol et arrête de marquer leur chemin. « Et si Madonna fait partie du gouvernement, elle aura plutôt intérêt à se la fermer aussi, parce qu'elle est aussi mouillée que nous, si ce n'est plus. Un bref regard sur le châle de Beatriz qui devenait de plus en plus vermeille, mais elle ne s'attardait sur ses traits. A quoi bon, tant qu'elles ne trouveraient rien, ils n'auraient de cesse de s'affaisser. Je préfère ma place à la sienne, parce que si elle parle, elle se retrouvera dans l'arène avant d'avoir pu décrire nos trois visages. Nous, le temps qu'ils nous retrouvent... » Elle faisait s'abaisser une poignée de plus et la porte dévoilait ce qui semblait être une ancienne salle d'auscultation. Phrase coupée nette, elle s'infiltrait dans l'antre sans un mot et ouvrait chaque tiroir, chaque boite abandonnées.

Mais rien, elle sortait bredouille, agacée. Putain d'hospice où seules poussières et ombres traînaient encore. Elles devaient s'arrêter. La rousse devait se poser, se reposer. Elle ne pouvait pas continuer à déambuler ainsi et pourtant, l'arrêter sans rien trouver pour la soigner serait égal à signer son arrêt de mort. « Et Hide, qu'elle reprenait, résignée. L'oeil se faisait moins vif et l'espoir s'amoindrissait alors que le flot de mots reprenait. c'est qu'un putain de taré, mais un putain de génie sûrement. Le genre de petit con qu'on voit dans les films, capable de hacker la planète entière en un claquement de doigt, mais incapable de survivre en société. C'est sûrement pour ça qu'il se planque, et le jour ou il enlèvera son masque, j'suis sûre qu'on sera face à un putain d'ado aux cheveux bien brossés sur le côté. Elle s'arrêtait la môme, faisait face à l'autre, attrapait son regard. Mais t'en fais pas trop, j'suis pas sûre qu'on risque grand-chose toi et moi, tant qu'on arrive à passer entre les mailles du filet de la milice. » Sortir d'ici sans se faire prendre relèverait du miracle. S'évader d'un hôpital abandonné, ça semblait si simple après tout ce qu'elles avaient fait ce soir et pourtant, chaque acte semblait toujours plus délicat que le précédent. « On a fait le taff Béa. Les autres non, mais ce n'est pas notre putain de problème. Qu'ils crèvent ces lâches, ok ? On aurait pu y rester à cause de ces enfoirés, alors ce qui peut leur arriver je m'en fous comme de l'an quarante et tu ferais bien de penser la même chose. Le regard se voulait insistant, l'intonation aussi. Qu'ils aillent se faire foutre, et maintenant on bouge parce qu'il faut trouver quelque chose pour te soigner dans ce putain de foutoir. » Et vite, parce que le temps manquait.
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Beatriz M. Deveraux
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyMer 27 Juin - 20:10

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L'hôpital désaffecté était exactement comme nous l'avions laissé quelques heures plus tôt : crade, sombre, inquiétant. En un mot, glauque. Pourtant, on s'y engouffra dans l'urgence parce qu'il fallait faire vite. Ma plaie pissait le sang et il devenait nécessaire de trouver quoi que ce soit pour la soigner. Tandis que nous avancions dans les corridors décrépis, des gouttes de mon propre sang tombaient sur le sol, traçant un sentier. Si un chasseur décidait de remonter la piste, cela ne ferait aucun doute qu'il finirait par nous trouver toutes les deux. Je n'aimais toujours pas cet endroit. Il n'avait rien de sécurisant, au contraire, il me faisait froid dans le dos, littéralement. Une suée glacée me dévala l'échine et comme un réflexe, je me mis à claquer des dents. J'en étais convaincue, cet endroit regorgeait d'âmes maudites, condamnées à errer dans ce monde qui ne leur appartenait plus parce qu’ils n'avaient pas trouvé la lumière. Je ressentais la présence de ces fantômes encore plus fort que tout à l'heure. Je les entendais chuchoter, murmurer, parfois même crier. C'était un son qui glaçait le sang, et le mien était en train de se figer dans mes veines tandis que la température de mon corps était en train de chuter dangereusement. Ce n'était pas une hypothermie naturelle – il faisait toujours une chaleur étouffante à la Nouvelle Orléans – mais son origine était surnaturelle. Je le savais, je le ressentais au plus profond de moi. Je voulais partir d'ici, ne plus être exposée à ces présences tellement nombreuses que je ne saurais pas les compter.  

J'avais si froid.  
Ce contraste brutal de températures me faisait suer à grosses gouttes.
J'avais tous les symptômes d'une forte fièvre mais ça n'en était pas une , pas au sens classique du terme.

Maggie disait qu'on s'en tapait du sort des autres parce qu'ils nous avaient abandonnées comme des lâches. En soi sa réaction était normale, n'importe qui aurait la haine après leur défection. Pour autant je me méfiais d'eux, je ne les connaissais pas, aussi n'étais-je pas en mesure de dire ce qu'ils étaient susceptibles de faire ou non. De plus, j'étais du genre à penser qu'il valait mieux prévenir que guérir. Je ne tenais vraiment pas à ce que mon nom apparaisse dans un des rapports du gouvernement. À ce qu'il paraît ils tenaient des registres qui contenaient les noms de ceux qui étaient sans ambiguïté du côté de la résistance. Qu'elle le croit ou non je n'avais pas vraiment envie de savoir si c'était vrai. Maggie m'assura pourtant qu'on pouvait faire confiance au gars qui nous avait permis de mener à bien notre mission en faisant diversion. Elle évoqua un endroit qui s'appelait le Bones et je notai l'information dans un coin de ma tête pour y réfléchir plus tard, quand je serai dans de meilleures dispositions. Lorsqu'elle surnomma la milicienne Madonna, je ne pus m'empêcher d'esquisser un rictus empreint d'ironie. Elle n'avait pas tort quand elle disait qu'elle était mouillée jusqu'au cou. Si elle nous dénonçait, elle allait forcément devoir rendre ses comptes à sa hiérarchie. Elle devra forcément expliquer ce qu'elle faisait là, pourquoi elle est montée à bord de cette bagnole avec nous. Rien que cela la rendait complice de nos actions. Dès lors, il devenait difficile de s'en défendre. Je devrais être rassurée qu'elle me dise tout cela mais un frisson me dévala l'échine lorsqu'elle mentionna les arènes. L'image s'imprima brièvement sur mes rétines et je dus secouer la tête pour chasser ces horreurs de mon esprit. Je n'avais pas besoin qu'elle me fasse un dessin, j'avais très bien compris où elle voulait en venir.  

« Si tu le dis. » croassai-je, la voix rauque.

Je pouvais bien lui laisser le bénéfice du doute sur ce coup là. Cela ne servait à rien de se faire du mouron en ressassant de bien sombres hypothèses, la réalité, en soi, était assez terrifiante comme ça. On ouvrit une énième porte et on ne trouva rien derrière, à croire que les pillards avaient trouvé leur bonheur bien avant nous. Je serais d'avis de lui dire de me laisser là pendant qu'elle faisait le tour du bâtiment pour essayer de trouver quelque chose, n'importe quoi mais je doutais qu'elle obtempère aussi facilement. Moi-même je n'étais pas certaine d'avoir envie qu'elle s'éloigne et me laisse seule parmi les esprits errants. À l'évidence je n'avais pas la force de les affronter. Il n'empêche que j'avais des vertiges parce que je perdais trop de sang d'un coup. J'esquissai une grimace – de douleur ou bien de dégoût? - lorsque Maggie prononça le nom de Hide. Taré ou génie, je m'en foutais, parce que pour l'heure, je le détestais, cet enfoiré avait le pouvoir de détruire tout ce que je m'étais acharnée à construire, mettre en danger mon fils et bien plus encore. Je m'étais mouillée pour lui et pourtant je pissais le sang, c'était n'importe quoi. ça n'aurait jamais dû arriver. Je me foutais bien qu'il s'agisse d'un ado boutonneux ou d'un adulte chevronné, tout ce que je savais, c'est qu'il méritait des claques. Et Noah avait tout intérêt à ne jamais tourner ainsi.  

Jamais.  
J'y veillerai personnellement.
Pourtant, un rire nerveux me chatouilla les côtes quand Maggie me dit qu'on ne risquait pas grand-chose tant que l'on passait entre les mailles du filet.  
Je déraillais complètement.  
Si ce n'est que ça, putain.  
Un jeu d'enfant.  

Elle avait beau me marteler sur tous les tons qu'on avait fait le taf, une peur sourde me nouait les entrailles. Là, cette fois, elle avait tort. Les savoir morts ne me consolera en rien, pour la simple et bonne raison qu'il ne seront plus là pour subir les conséquences de tout ce bordel au cas où les choses viendraient à mal tourner. Morts, il ne seront plus jamais emmerdés par tout ce qui se passait ici, sur Terre. Morts, ils auront la paix et c'était profondément et totalement injuste. En réalité, ce qu'il se passait pour nous autres, ils s'en lavaient les mains.  

« En attendant ce ne sont pas eux qui ont une balle logée dans l'épaule. » grognai-je de mauvaise grâce, alors que je peinais de plus en plus à avancer.  « S'il faut ils sont confortablement installés sur leur canapé et ils pourront dormir sur les deux oreilles. C'est toujours plus simple de fermer l'œil quand on a bonne conscience. C'est tellement facile de laisser les autres faire le sale boulot. »

La douleur, la fatigue, l'angoisse me rendaient particulièrement grincheuse. J'avais bien hâte que tout ça se termine, toute cette histoire commençait sérieusement à m'emmerder. Les imaginer en train de se prélasser pendant que les autres vont au casse-pipe avait le don de me foutre en rogne. Secrètement, j'espérais qu'ils crèvent dans d'atroces souffrances, je voulais les maudire pour qu'ils n'aient plus jamais la conscience tranquille, de telle sorte qu'ils regretteront d'avoir croisé notre chemin. Je voulais tant qu'ils apprennent à leurs dépends qu'on ne se frottait pas à une sorcière furax. Toutefois, dans cet état là, je ne pourrai pas faire grand-chose, et je ne pourrai pas faire grand-chose tant que je ne me serai pas soignée.  

« Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer longtemps comme ça. » soufflai-je alors que je venais d'avoir un autre vertige, plus violent que les autres. « Je suis en train de perdre beaucoup de sang, je crois que j'ai besoin de m'asseoir ou...» Je vais défaillir. « Je...Au pire je peux m'asseoir ici et attendre que tu reviennes avec le matos? Je sais, tu n'aimes pas forcément l'idée qu'on se sépare, mais je pense que c'est pour le mieux, si je reste dans tes pattes je ne te serai d'aucune utilité, je ne ferai même que te ralentir. »

Mon regard papillonnait un peu partout, comme si j'étais en train de chercher quelque chose de précis. Je réfléchissais à toute allure. Puis, mes yeux clairs se posèrent sur Maggie. Je la regardais, incertaine.  

« Il faudra une pince, pour retirer la balle. » Mon ton était froid et résigné. C'était ça, ou je me mettais à paniquer sur place et ni l'une ni l'autre n'avions envie que ça arrive. « Et de quoi faire un pansement. » Silence. Mon cerveau tournait à tout allure tandis que je cherchais une solution viable. « Je crois que dans les sacs donnés par Hide il y avait des chiffons. Je ne crois pas que nous les ayons utilisés. Je ne sais pas ce que Madonna et Georg ont trafiqué de leur côté mais putain, pourquoi on n'a pas pensé à récupérer ces foutus sacs? »  

J'étais certaine que dedans, nous aurions fini par trouver notre bonheur. Les chiffons ne devaient pas être très propres, il était même probable que je chope une infection avec ces merdes mais en les faisant bouillir dans de l'eau, peut-être que nous pourrions les stériliser. Je laissai échapper un profond soupir. Le problème était que nous n'avions strictement rien à portée, pas de chiffons, pas d'eau courante et encore moins de quoi faire un feu.        
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptyDim 1 Juil - 16:05

Se séparer n'était en rien une bonne idée et pourtant, les litres de sang qui se déversaient par goutte sur leur chemin, ils donnaient raison à la proposition de la rousse. « Laisse ces sacs où ils sont, on va se démerder autrement. » De toute manière, ce n'est pas comme si elles avaient le choix. Ce bougre de Hide s'était bien gardé de leur filer une trousse de premier secours parmi le tas de merdes qui traînait dans le fond de ces sacs. Ce qui confortait la môme dans l'idée que tout ça n'était rien d'autre qu'une mission suicide. Elles n'étaient pas censées survivre. Elles n'étaient pas censées revenir entre ces murs décrépis, ou le masqué les avait surestimées, mais comment avait-il pu songer ne serait-ce que l'espace d'un centième de seconde qu'elles sortiraient de la fourmilière sans égratignures ? Bête. Fou. Les deux se battaient dans sa tête. Elle cogitait. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à la manière dont ce taré avait mis en scène tout ça et ce qui lui passait par l'esprit là, maintenant, tout de suite. « Je vais voir ce que je peux faire, en attendant assied-toi ouais et contente-toi de rester en vie, compris ? » La demande était peut-être un peu brute, l'intonation trop pressante ou le regard pas suffisamment indulgent, mais elle ne tenait pas à ce que l'autre lui crève entre les doigts. Surtout pas.

Assez de cadavres dans son sillage. Déjà trop de faciès dans ses songes, trop de paupières closes à jamais pour ajouter celles d'une amie - d'une connaissance, ou peu importait ce qu'était Beatriz. Les merdes rapprochaient. Alors depuis deux bonnes heures et pour les prochaines, ouais, elle resterait la meilleure de ses amies. Advienne que pourrait ensuite et tant pis si elles ne se revoyaient plus jamais. C'était le présent qui comptait et elle ne pouvait décemment pas se tirer en la laissant se vider de son sang. Non, ce n'était pas elle. Raison pour laquelle elle déambulait dans ces couloirs sombres, vides de monde. Une pièce. Une deuxième. Une douzième. Elle arrêtait de compter, soufflait, pestait. Comment un si large endroit avait-il pu se vider de tout ce qui le jonchait jadis ? Reprenaient les tergiversations. Que feraient clodos ou casseurs avec ce genre de matériel ? Rien, si ce n'était les revendre sur le marché noir peut-être. Mais pourquoi tout prendre, putain. Ça perlait sur sa nuque et elle perdait patience. Sortait en trombe d'un endroit et shootait de nerf dans la porte d'un autre, puis dans les tiroirs, les caisses, tout ce qui couvrait le sol noirci par les années. Rien. Jusqu'à cette mallette ouverte qui dégueulait de vieilles choses rouillées dans la poussière. Alors la môme se baissait, triait, ramassait. Une pince, un putain de scalpel à l'ancienne dont on ne pouvait plus deviner la couleur initiale de la lame. Le reste ne servait à rien donc elle rebroussait chemin en pressant le pas, finissait par courir jusqu'à rejoindre celle dont le faciès avait encore perdu deux teintes. « C'est bon j'ai trouvé deux ou trois trucs, ça devrait le faire. » Qu'elle crachait en tentant de dégager le châle qui collait à la plaie. « Mord là-dedans. » Elle le lui mettait presque dans la gueule et sortait son briquet de sa poche pour passer la flamme sur ce qui allait s'insinuer dans la chair. « Prête ? » Putain de bordel. Pince en main, elle soufflait un bon coup et se lançait. Comme un putain d'automate. Elle se déconnectait de tout ce qui les entourait et s'enfermait dans une bulle pour se concentrer sur cette balle et les quelques éclats qui l'encerclaient.
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MessageSujet: Re: fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz)   fighting for peace, is like fucking for chastity (beatriz) EmptySam 7 Juil - 18:52

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Comme je l'avais anticipé, Maggie ne semblait pas enchantée lorsque je lui proposai de nous séparer. Pourtant, cela faisait sens. Dans l'état où j'étais, je ne ferais que nous ralentir, seule, Maggie sera beaucoup plus efficace. Puis plus vite elle partait, plus vite elle reviendrait, n'est-ce pas ? Au point où j'en étais, je ne craignais même pas qu'elle m'abandonne. Elle aurait tout aussi bien pu faire comme les deux autres et me laisser crever là sans regarder en arrière, mais il semblerait que ma compagne d'infortune avait beaucoup plus d'honneur que les deux autres, et ça, c'était une qualité fortement appréciable par les temps qui courent. Dans un monde où on ne pouvait faire confiance à personne, où c'était chacun pour soi et Dieu pour tous, il était rassurant de pouvoir se fier à quelqu'un. En cet instant précis, ce qui me liait à Maggie allait bien au delà de la confiance puisque je lui laissais littéralement ma vie entre les mains. N'importe quel individu sain d'esprit aurait jugé ma proposition totalement insensée, mais nous étions dans une situation extrême, et les situations extrêmes appelaient les solutions les plu extrêmes. C'était une question de vie ou de mort,  au sens le plus strict. Aussi lorsque Maggie me dit de laisser ces sacs là où ils étaient, j'acquiesçai doucement. Je ne me faisais de toute façon pas d'illusions, les fameux sacs s'étaient évaporés dans la nature. Soit Hide -ou un de ses sbires – les avaient repris, soit Madonna ou son acolyte les avaient embarqués, ou encore ils étaient déjà aux mains de la milice – avec toutes nos empreintes dessus.

Fait chier.

Que ce soit avec nos traces ADN ou les témoins oculaires présents sur la scène, le gouvernement pouvait très bien nous identifier s'il prenait la peine de nous chercher. Peut-être valait-il mieux que je crève ici en fin de compte, ça m'évitera de mourir dans d'atroces souffrances. Il m'avait suffi d'affronter les arènes une seule fois pour que je n'aie plus jamais envie d'y mettre les pieds. Se séparer avait beau être mon idée, je ne me sentais pas pour autant rassurée de voir Maggie dire qu'elle allait voir ce qu'elle pouvait faire. Il y avait beaucoup trop d'incertitudes dans cette phrase, trop de variables qui pouvaient tout faire basculer. Pour autant, une fois encore, je n'émis aucune objection. Lorsqu'elle me demanda de rester en vie, je fus tentée de lui rétorquer je vais voir ce que je peux faire mais je n'avais plus assez d'énergie pour me risquer à faire du sarcasme, aussi me contentai-je de hocher la tête tout en la dévisageant avec intensité, les traits empreints de gravité. Je n'étais pas au meilleur de ma forme mais je n'étais pas non plus à l'article de la mort. Je savais également qu'on ne mourait pas d'une balle dans l'épaule, même en perdant beaucoup de sang. Le projectile n'avait pas endommagé les artères principales ou crevé un organe vitale, sinon, je serais probablement déjà morte. Je n'avais qu'à faire preuve de patience et attendre qu'elle ramène le matériel tant convoité.

« ça va aller. » dis-je pour la rassurer, l'air confiant. « Fais vite. »

Comme pour lui prouver que j'allais sagement rester assise et ne rien faire de malheureux, je m'assis sur un des vieux fauteuils défoncés et usés par le temps. M'asseoir n'était vraiment pas du luxe puisque la tête commençait à me tourner. Je fus tentée de fermer les yeux mais avant de me laisser aller à la somnolence, je me rappelais de tous ces films où on ordonnait aux blessés de garder les yeux ouverts, alors, je me rappelai de ce conseil et je m'efforçais de garder les yeux ouverts, même s'il était très tentant de se laisser partir. Je gardais les yeux rivés sur le plafond, me concentrant sur les moisissures qui vérolaient les préfabriqués. J'étais prête à parier que les locaux étaient pleins d'amiante puisque c'était un matériau de base à l'époque où ils ont construit le bâtiment. Mon regard suivit une des fissures qui zébraient le plafond. Inévitablement vint le moment où je me rendis compte que je connaissais le plafond par cœur à force de l'observer dans les moindres détails.

Depuis combien de temps Maggie était-elle partie ? Je ne saurais le dire, je commençais à perdre toute notion du temps. J'avais l'impression qu'elle était partie depuis cinq minutes et pourtant, elle pouvait tout aussi bien être partie depuis des heures. J'éprouvais de plus en plus de difficultés à garder les yeux ouverts et je sentais le froid m'envahir. La température de mon corps continuait à chuter et bientôt, je me mis à claquer des dents. Rajuster mon châle imbibé de sang ne changea rien à l'histoire, j'avais toujours aussi froid. Je me sentis partir une nouvelle fois, je fermai même les paupières rien que quelques secondes lorsque soudain, j'entendis à nouveau du bruit dans le couloir et aussitôt, Maggie entra en trombe dans la pièce qu'elle avait quittée quelques instants plus tôt. A mon grand soulagement, elle ne revenait pas les mains vides. Je n'eus aucune réaction lorsque je vis la pince et le scalpel rouillé.

« J'espère que mes parents ont eu la présence d'esprit de me faire vacciner contre le tétanos. » ironisai-je, caustique. « Comme quoi on n'en réalise pas l'utilité avant d'être confronté à une situation où nous pourrions en avoir besoin. »

Sur-ce, je pris le châle que Maggie venait de me jeter au visage, m'intimant de mordre dedans. Un frisson glacé me dévala l'échine lorsque je compris qu'elle allait tenter de déloger la balle à vif. Effectivement, mordre dans l'étoffe, même imbibée de sang, ne serait pas de refus. Un goût cuivré dégueulasse m'inonda la bouche mais je m'efforçais de l'ignorer tant bien que mal. J'opinai lentement du chef lorsque Maggie me demanda si j'étais prête – je ne pouvais pas faire autrement dans la mesure où je ne pouvais pas parler. Je fermai alors les yeux pour ne pas voir le carnage qui débuta dès lors. Heureusement que je mordais de toutes mes forces dans mon châle car on m'aurait sans doute entendue hurler à l'autre bout de la ville. Aussitôt les larmes me montèrent aux yeux et se mirent à dévaler mes joues tant la douleur était insupportable.

Elle était en train de découper la peau de mon épaule avec un putain de scalpel rouillé, bordel.
Cette scène était digne d'un film d'horreur de série Z.
Ce fut à peu près la dernière pensée cohérente qui me vint à l'esprit avant de perdre connaissance.
Sous l'effet de la douleur, je m'étais évanouie.          
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